mercredi 16 février 2011

Le foot au temps du paludisme


Mon aversion envers nationalistes québécois est naturelle (même si je suis un « séparatiss »), les Bizz et VLB de cette ‘province’ monde m’épuisent. Envers les nationalistes de manière générale pour dire vrai, peu importe la couleur qu’ils portent. On va essayer de me faire croire qu’il ne faut pas trop simplement confondre intolérance et nationalisme, mais disons que les deux dorment souvent du même côté du lit, l’autre côté étant atteint d’une maladie honteuse qui ‘dénaturerait’.  Ici, le nationalisme a un auditoire important. Mes amis ‘nationalistes haïtiens’ me disent que ce n’est pas un nationaliste revanchard ou agressif, mais un nationaliste de survivance, de défense. Aujourd’hui à la radio, on a eu droit à une intense démonstration de ce nationalisme local. Plusieurs animateurs de radio (à PAP du moins) pourraient vous faire passer leurs collègues des radio-poubelle de la région de Québec pour des enfants d’école. Démagogico-simplisme postillonné à répétition pendant des heures, à un moment, ça devient vrai. L’animateur (et les auditeurs qui appelaient) a crié (même à pleurer) son indignation patriotique pendant presque une heure. Comment la Jamaïque pouvait imposer un tel ‘rejet’ à l’équipe haïtienne des moins de 17 ans ? Pourquoi l’État ne déclarait pas la guerre ? Comment Ayiti pouvait arriver si bas ? En tournoi de qualification de la CONCACAF pour le mondial qui aura lieu l’année prochaine au Mexique, les jeunes haïtiens se sont vus imposer une quarantaine presque ‘militaire’ par le gouvernement jamaïcain à cause de deux jeunes (ou cinq ?) qui auraient été atteints de la malaria (paludisme en français). Confiner de force dans des chambres d’hôtel, impossible de sortir ou de recevoir des visiteurs. Impossible itou de prendre un vol commercial. Imaginez, la maladie ne s’attrape pas par contact humain !! (Sauf quelques rares cas d’échange de seringues souillées...) Les jamaïcains ont probablement des problèmes dans leur service d’épidémiologie, à moins qu’il y ait une stratégie politico-sportive dans la manoeuvre. L’animateur s’est donc énervé pendant de longues minutes en faisant jouer l’hymne national entre les interventions des auditeurs tout aussi dépités. Du temps de Duvalier, bagay sa yo pat jam rive (ces histoires ne seraient jamais arrivées). Ce n’est pas avec cette fichue démocratie ou ses deux candidats pour la Présidence qu’on va rétablir une certaine crédibilité à notre Ayiti chérie, ... L’animateur a terminé sa longue diatribe en menaçant les familles riches du pays de les nommer en onde si elles ne nolisaient pas un avion privé pour aller sortir ces adolescents de leur fâcheuse posture. Elles ont été capables de financer à coût de plusieurs dizaines de millions de $ la dernière campagne de plusieurs candidats à la présidence, elles pouvaient démontrer un peu de patriotisme en finançant le rapatriement des jeunes athlètes. Duvalier, lui, l’aurait fait !!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir JF !
Au delà de l'ambiance footballistique Jamaïcaine et l'actu politique , cette photo (qui prend aux tripes) rappelle que les Haïtiens sont pugnaces et tenaces !
Avoir la force physique et mentale de rejouer au football après avoir été amputé suite à bagay la est une sacrée leçon de vie et courage!

Pour revenir à l'actu politique, En France,nous avons eu aussi notre "candidat comique président" aux présidentielles de 1981 en l'occurence Coluche ...Avec des slogans tels que : Avant moi, la France était coupée en deux. Maintenant elle sera pliée en 4 »

Pour les curieux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coluche
En 2011, il nous reste de lui "la loi coluche" et les Restau du coeur
MBZH

Jean-François Labadie a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Jean-François Labadie a dit…

Le slogan de Coluche m'a bien fait rire. Il m'a rappelé Ding et Dong, un duo d'humoristes québécois peut-être trop localement absurde pour être exporté, qui avait fait un film, "Ding et Dong, le film". Les affiches du film reprenaient faussement des citations de critiques de cinéma, question de pousser l'absurde un peu plus loin. Une de ces citations était : "Même la salle vide, les bancs sont pliés en deux"