mercredi 29 décembre 2010

Les italiens en moins ...


À chaque fois que je quitte PAP, ce rappelle toujours à moi les réalités de l'immigration. À PAP, une grande ville de près de 3 millions de personnes, on ne croise 'jamais' la réalité de l'immigration. Il y a peut-être quelques freaks arrivés en Haïti il y a plusieurs années et qui s'y sont installés. Je ne crois toutefois pas qu'ils en sont arrivés à pousser la logique migratoire jusqu'à obtenir la citoyenneté haïtienne. Dans les rues de PAP donc, on ne croise pas de chinois, pakistanais, français, mexicains, … Je ne parle pas ici de ceux qui portent u casque bleu ou qui comme moi sont envoyés en Ayiti dans des projets de développement ou d'aide, mais de personnes qui feraient le choix de quitter leur pays pour migrer. Il faut dire qu'on migre généralement (à moins qu'on se retrouve en situation de réfugiés) pour améliorer son sort et qu'à ce titre, Haïti est davantage un producteur d'émigrants que d'immigrants. Ici à Rome, on observe les mêmes phénomènes que ceux que l'on peut constater à Montréal. On voit les immigrants dans plusieurs secteurs comme la restauration (les spécialités culinaires s'exporte), le taxi, la vente des produits 'bas de gamme' sur la rue ou les travailleurs des marchés publiques. Dans les rues très touristiques de Rome, on retrouve ces africains qui trainent sur leur dos une poche de Père-Noël remplie de matériel copié des grandes marques (sacs-à-main, montres, …). Des migrants des pays de l'Asie du Nord ou du nord de l'Afrique qui vendent des légumes, des viandes ou des poissons au marché où je vais faire les courses le matin. En fait, ce marché ressemble comme deux gouttes d'eau à celui du marché Jean-Talon, les italiens en moins …

6 commentaires:

Anonyme a dit…

mais n avez vous pas croisé de nombreux libanais qui ont semble t il réussi à maitriser le secteur de la distribution?
comme quoi...........

Anonyme a dit…

Il y a beaucoup d'immigrants en Haïti mais, comme en Afrique et contrairement aux pays développés, pour les voir il faut regarder en haut de l'échelle sociale, pas en bas. Pense à tous les markets à PAP, aux grandes familles d'industriels, aux importateurs, aux banquiers, aux concessionnairres de voitures, aux propriétaires d'hôtels, etc. La plupart sont issus de l'immigration.

Anonyme a dit…

Suite de mon commentaire précédent: les pays désorganisés comme Haïti et les pays africains sont pleins d'opportunités pour des gens organisés (et courageux). J'irais jusqu'à dire que presque tout ce qui fonctionne bien en Haïti (et il y a plein de choses qui fonctionnent bien: on peut les voir si on n'est pas dans le business de l'aide internationale) repose sur les immigrants (et les mulâtres qui sont comme des immigrants dans leur propre pays). Les étrangers par contre (par opposition aux immigrants), comme les coopérants, les ONU, etc. réussissent rarement à faire fonctionner quoi que ce soit et très souvent empirent les choses. Peut-être y a-t-il là une leçon à tirer (ou au moins une piste de réflexion).

Jean-François Labadie a dit…

Les deux commentaires anonymes concernant les libanais en Haïti me semblent pertinents. La plupart des épiceries de la région de Port-au-Prince sont effectivement gérées par des libanais. On retrouve aussi certaines personnes issues de l'Asie (des cambodgiens selon l'info que j'ai) qui travaillent dans ces mêmes épiceries. On retrouve également dans le domaine de la restauration certaines personnes venues des pays d'Europe (français, suisse, ...). Je ne partage toutefois pas la perception des deux anonymes premièrement quant au fait que ces 'étrangers' seraient nombreux, et quant au fait que ce sont des gens de l'immigration. À l'oeil, on parle de quelques centaines de personnes (peut-être un millier selon moi) auprès de qui il faudrait vérifier le statut d'immigration. Sont-ils devenus haïtiens où ils ont gardé leur citoyenneté libanaise, française, suisse, ... ? Il faut rappeler qu'Haïti refuse la double citoyenneté. On ne parle pas de la même migration quant un pakistanais par exemple migre pour obtenir la citoyenneté d'un pays d'Europe et améliorer ainsi sa qualité de vie ou garantir un meilleur avenir à ses enfants.

Anonyme a dit…

Excuse-moi pour le commentaire que tu as supprimé. Ce n'était pas personnel: je suis moi-même un étranger qui travaille dans l'aide internationale en Haïti. On fait bien notre possible mais on a tellement le nez dans la m... qu'on oublie parfois ce qui va bien. Pour revenir aux immigrants, certains sont là depuis plusieurs générations et ils ont (presque) tous la citoyenneté haïtienne. Ce n'est rien d'extraordinaire ni de spécifique à Haïti: il y a les Chinois en Asie (ils ont fondé Hong Kong qui était une île déserte: pas mal non?), les Indiens en Afrique de l'est, les Libanais en Afrique de l'ouest, etc. Et ils immigrent tous pour la même raison que les Pakistanais au Canada ou aux Émirats: pour améliorer leur sort et celui de leur famille. Sauf qu'étant donné le contexte sociopoliticoéconomique des pays où ils arrivent, ils se retrouvent vite en haut de l'échelle. Mais ils en payent le prix en se faisant occasionnellement expulser ou massacrer par les dictateurs locaux. Rien n'est parfait...

Monise, Marie, Philippe a dit…

En ce qui nous concerne l'Hôtel où nous avons séjouné en HAITI pendant un mois et demi avait pour propriétaire un HAITIEN.

Bisous JF et J

Marie