lundi 24 janvier 2011
Le bon et le méchant
Avez-vous lu Le Liseur ? Berhnard Schlink a écrit ce petit roman plus qu’intéressant. Ils ont tenté d’en faire un film, mais comme souvent, vaut mieux lire que voir. J’ai apprécié ce roman parce qu’il ramène une fichue question qui trotte dans ma tête depuis des années : Qu’aurais-je fait si j’avais été un allemand de 18 ans dans les années 30 ? S’enrôler, résister, se sauver ... Même genre de questionnement concernant le génocide rwandais. Comment notre société arrive ou non à nous façonner de manière à nous pousser à faire l’infaisable ? J’ai aussi ce genre de réflexion quand à Rome, durant les dernières vacances, je croisais des personnes âgées. Ont-ils appuyé Mussolini ? Étaient-ils dans la résistance ? J’ai ce même genre de réflexion depuis l’arrivée de Duvalier. Des gens que je connais qui ont un passé de résistant, d’autres qui étaient des Tontons macoutes. Assez facile de vivre avec l’idée que telle personne a été un résistant, qu’il a fait de la prison, qu’il a fuit le régime ou qu’on l’a lentement accompagné vers l’aéroport... Pour les macoutes, j’avoue que je tombe un peu plus sur le cul ! Je pense entre autre à un bonhomme fort souriant et aimable que je croise très souvent. Un fanatique du Brésil qui noue des relations cordiales (pour ne pas dire amicales) avec tout le monde qui passe par ‘son’ service. J’apprends qu’il est (ou était) macoute, un actif dans les Volontaires de la sécurité nationale. Depuis le départ de son Baby Doc, il a dégringolé l’échelle sociale et salariale pour faire ce qu’il fait aujourd’hui ... Est-il bon ou méchant ? Je ne sais plus vraiment. Je continue de réfléchir à la différence entre bon et méchant, à l’étanchéité de la frontière entre les deux personnages, aux échanges continus entre les deux au sein d'une même personne, ...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Ces questions-là je me les pose aussi en regardant les photos des criminels... Ils ont été bébés, enfants avec tous les possibles... Et les bébés si mignons, je m'interroge sur ce qu'ils deviendront!
J'inscris Le Liseur sur ma liste de lecture. Merci, toujours intéressant de te lire.
avez vous lu le magnifique roman de kettly Mars saison sauvage qui remue un peu des questionnements de ce genre? j'en ai parlé un peu la : http://agir-avec-haiti.over-blog.com/article-saisons-sauvages-de-kettly-mars-49676529.html
et un extrait d'interview de K. Mars :"au delà des formules toutes faites sur la dictature, il y a la vie des gens, tous les jours leur survie : survivre dans une dictature c'est un exercice de compromission, une sorte de reniement puisqu'on développe la culture du silence pour traverser cette période en esperant qu'elle soit de courte durée. Malheureusement ça a fait deux générations. Donc c'est beaucoup pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, pour comprendre la situation aujourd'hui dans laquelle Haïti se retrouve. Pourquoi tant de citoyens ne se sentent pas concernés, ne se sentent pas mouillés par tout ce qui se passe. Trop longtemps nous avons appris à nous taire, à nous tenir loin de tout ce qui est politique, parce que c'était sale, corrompu, parce que c'était plus facile aussi, et parce que l'on nous a appris à nous taire. Donc c'est cette démarche qui m'a motivé, pour donner une autre image à la dictature, parce que c'est avant tout un phénomène humain, social, et celui d'Haïti n'a rien de particulier par rapport à d'autres".
Le questionnement en question: à chaud, comme cela, je dirais que c'est comme pour la religion à laquelle on adhère ou pas- cela dépend de l'endroit ou l'on nait (partie du monde pour la religion) (milieu familial, social, ... pour la politique).
Je sens que LE LISEUR sera beaucoup en demande dans les bibliothèques!
Merci Pauline de me rappeler le nom de l'auteur et le titre du livre que j'ai lu. J'avais oublié ces détails et cherchais justement à les retrouver dans ma mémoire hier -alzheimer quand tu nous tiens...
Si vous repassez par ici, Pauline, pouvez-vous me dire s'il vous a fait le même effet qu'à moi: au début j'hésitais à revenir à ma lecture car je ne voulais pas qu'il lui arrive ce que l'on sentait ou savait qu'il devait lui arriver ?
JF,
C'est aussi un questionnement que me traverse de temps à autre .
Merci pour les références littéraires
MBZH
Enregistrer un commentaire