Vous savez qu’Haïti est l’un des pays où il se publie le plus de livres par tête-de-pipe. Il fallait voir la dizaines de nouveaux bouquins sur le tremblement de terres à la foire du livre qui a eu lieu 4 mois après le 12 janvier … Vous me direz que c’est normal, la logorrhée haïtienne étant ce qu’elle est, elle se transforme en bouquin aussi facilement qu’en discours ! Peut-être ? Heureusement, cette fécondité n’implore pas que la quantité, mais fleurte également avec la qualité, les haïtiens ayant trouvé le moyen de gaber de manière régulière des prix littéraires. Mercredi soir, il était déjà sûrement trop tard pour ce jeune poète qui vendait ses strophes dans le stationnement du market. Je sais que les artistes ne dorment pas la nuit comme tout le monde, mais quand même ! Le ti-cul de 8 ans vendaient ses poèmes aux âmes sensibles. Des rimes en ‘eur’ pour 14 strophes au titre évocateur (je m’y mets moi aussi) de ‘Tu es’.
Tu es la rose qui fleurit dans mon cœur
Tu es le diamant qui me décore l’intérieur
Tu es le mouchoir qui essuie mes pleurs
Et tu es la force qui enlève ma douleur
…
Quelques petites coquilles seulement. Je trouvais que le ti-cul avait de l’audace pour se promener entre les voitures afin de vendre sa poésie aux pressés qui sortent de l’épicerie les mains pleines de sac. Alors que lui, bien évidemment, a les poches vides d’argent. Je n’ai pas trop regardé, on devient allergique à ces vendeuz de n’importe quoi ou à ces jeunes ‘Maximum security’ qui nous sautent dessus à la sortie de tout commerce qui attire le blanc. Jo, elle, s’est arrêtée et elle a acheté. Je ne sais pas trop combien de kob le ti-cul a pu faire dans cette soirée aussi noire que froide de chaleur humaine, il faut espérer que sa créativité lui soit payante. J’espère surtout le revoir sur un stationnement en train de vendre sa poésie, moi aussi je vais partager ma richesse.
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