mardi 16 avril 2013
De la neige dans les bottes
Déjà longtemps que je ne vous ai écrit. Je ne me suis pas davantage écrit, ce blogue étant un espace solitaire partagé. C’est ma nouvelle vie de père qui est responsable. Notez bien que je n’ai pas écrit que la responsabilité incombait à Imo, mais davantage à tout ce que la parentalité impose. J’ai pris quelques vacances également, des vacances souhaitées et d’autres imposées. On a amené Imo voir la neige et sa nouvelle famille élargie dans le ‘pluss beau pays du monde’. Le constat est clair : La neige dans les bottes ne perturbe pas davantage le cerveau d’un enfant en quête d’aventures, que le sable dans les sandales. Aucune différence entre +30 degré Celsius ou -30, rien n’entrave l’énergie vitale d’un ti-cul qui a plus de la moitié de sa vie à reprendre. Pendant ce temps là en Haïti, la vie continue de mal se passer. Je ne parle pas dans l’espace personnel bien évidemment, mais dans l’espace public. C’est en fait à ‘LE’ problème d’Haïti : L’individualité ne trouve jamais son compagnon dans la communauté. La situation politico-constitutionnelle demeure fragile. Encore, il aura fallu que la communauté internationale pousse de tout son poids le président à lancer ce processus électoral qui risque une fois de plus de nous offrir des ‘feux de pneus’ dans quelques mois. Les armes s’affutent de chaque côté et si la rumeur veut que le président se donne les moyens de contrôler les deux chambres et le niveau des collectivités (les mairies par exemple), les multiples oppositions semblent vouloir faire front commun. Quatre département du pays que je connais davantage sont en pleine ébullition et il vaut mieux s’y faire discrets pour les prochains mois, il y a des armes sur le bord de se montrer le bout canon. Dans cet espace kafkaïen, on a maintenant un CTCEP pour organiser les élections. Traduction de CTCEP : Collège TRANSITOIRE du Conseil Électoral PERMANENT. Vous voulez des explications … Tout ça en plus dans un contexte où l’atmosphère est plutôt nauséabonde, le gouvernement en place étant accusé de toutes parts de baigner dans la corruption. Si ce n'était que les opposants qui s’en plaignaient on n’en parlera pas davantage, mais depuis quelques semaines, des critiques viennent de l’interne (deux ex-ministres et un ex-proche conseiller du président). Le premier ministre fait des efforts pour montrer patte blanche et inciter les gens à pointer les coupables, mais comme il le dit dans une entrevue récente : C’est un problème des pays pauvres et c’est un problème que l’on ne résout pas en une journée. Je l'inviterai à passer quelques jours à la Commission Charbonneau, tristement il pourra se consoler. On ne connaît pas trop la suite des choses et ma boule de cristal est encombrée par le désordre de mon bureau, mais je vous prédis que vous allez entendre parler de nous dans les prochaines semaines. Je ne fais pas référence ici à la période des ouragans qu’on nous annonce corsée, mais de la Une des sections 'politiques internationales' de nos grands médias. Également sur ce blogue bien évidemment, mais avec nettement moins d'ambition.
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1 commentaire:
Bonjour Jean-François,
Très heureux de retrouver ton blog, interrompu pour les plus excellentes des raisons. Je vous souhaite tout le bonheur du monde dans cette nouvelle aventure (ça, c'est vraiment du développement durable!).
Par ailleurs, j'aimerais te signaler un livre sur lequel je viens de tomber(référé par Dambisa Moyo), très questionnant et qui devrait intéresser tous ceux qui s'intéressent au développement international: par William Easterley, ex-grand économiste à ;a banque mondiale, The White Man's Burden, avec comme sous-titre, Why the West's efforts to aid the rest have done so much ill and so little good.
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