dimanche 21 mars 2010

Et si les médias s'intéressaient à la reconstruction


On revient de la mer, autour de nous, ça sentait le Coppertone… Plein de nouveaux expats qui profitent du soleil et de la mer plus verte que bleu. En entrant à la maison, j'ouvre l'ordi pour aller voir si Obama a gagné son pari au sujet de la réforme du système de santé, le vote est plus tard ce soir… Sur le site de Radio-Canada, je tombe sur une nouvelle qui nous informe que nos soldats quittent Ayiti. Dans les commentaires, Steakblédindepatate (j'adore les noms que les gens se donnent sur le net, c'est là que je comprends que je manque singulièrement d'originalité) se demande pourquoi Radio-Canada n'envoie pas Céline Galipeau suivre les nouvelles de la reconstruction d'Ayiti. Madame Galipeau ou non, la question me semble pertinente. Depuis le début, les pays influents en Ayiti (France, États-Unis, Brésil et le Canada entre autres) ont envoyé des émissaires faire leur petit spectacle. Se joue ici une lutte importante entre les pays-amis-d'Haïti, lutte pour le financement de projets assurant le plus de visibilité possible, lutte pour maintenir la main-mise du pays-amis sur certains secteurs d'activités, lutte pour maintenir ses entrées dans les officines de la présidence haïtienne, … Le genre de lutte qui peut faire glisser le développement international dans une logique de compétition internationale. Cette situation me semble bien évidemment d'intérêt public pour les canadiens (comme pour les citoyens des autres pays concernés). On peut penser en premier lieu à la manière dont le couple Stephen Harper-Bev Oda va dépenser l'argent des contribuables canadiens ici en Ayiti. Mais il y a également le rôle de cette compétition internationale (France/États-Unis entre autres) dans l'histoire chaotique du pays depuis plus de deux cents ans, et l'éventuel copie-collé auquel nous pourrions participer. La blague dans cette affaire est de voir comment les ayisien ont appris à tirer profit de cette gué-guerre, et ce à tous les niveaux. Quand il pleut du cash, pas besoin de parapluie. Je les vois morts-de-rire à nous observer faire les paons pour les aider. Il serait au moins pertinent politiquement, et peut-être même intéressant au plan médiatique, d'assurer une couverture journalistique de ce qui s'est tramé depuis un mois autour du PDNA et de la digestion qu'en a fait l'État haïtien, de suivre les discussions qui ont eu lieu à Santo-Domingo et de celles qui auront lieu à NY à la fin du mois, de suivre les différentes étapes de la reconstruction, de l'espace d,autonomie du pays dans la gestion des milliards, d'observer les événements et d'analyser le discours. Il y a là un ballet international fort intéressant à objectiver et à mieux comprendre. Un ballet qui me semble hautement d'intérêt public. Parmi les milliers de questions pertinentes à poser, il y a bien évidement celles qui concernent les retombées de ce déluge d'aide pour les 9 millions d'ayisien. Dire que le CH est dans la course aux séries, pas de chance pour Ayiti.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Demandez à la croix rouge avec le reportage qu'on a vu la semaine dernière sur leur travail en Asie ils pourraient re-dorer leur image.

Marico Renaud a dit…

Tout à fait, tout à fait d'accord. Il y a bien encore quelques reportages de temps à autre sur Haïti, mais si peu! Et pourtant, j'ai l'impression qu'il s'agit de moments cruciaux, d'une chance d'apprendre comment aider ensembles et EFFICACEMENT!
Merci d'informer si clairement.