samedi 22 mai 2010

Attendre

Il y a des choses qui ne se cicatrisent pas facilement, surtout quand des événements viennent étirer les deux bouts de peau qui se ressoudaient. Pour un collègue, on attend toujours la réponse du gouvernement du Québec qui devait, dans l’urgence, favoriser le parrainage de certains haïtiens pris dans la tourmente. Chaque petite réplique rouvre la plaie. Pour un autre, un beau-frère aux USA lui confirmera bientôt qu’il peut arriver, il n’en peut plus d’attendre. Il y a cette stagnation malodorante pour des milliers de personnes qui dorment dans des tentes et pour lesquelles un avenir est possible ailleurs, même provisoire. Il y a ces autres cicatrices qui ne se soudent pas pour ceux que Bagay la a séparé de leurs enfants ou de leur conjoint. Dans plusieurs familles, des parents sont restés ici pour le travail alors que les enfants ont quitté pour terminer leur année scolaire, pour les garder dans un environnement moins risqué (tremblement de terre, violence sociale, criminalité, …) ou pour les deux. Dans certains cas, les couples ont été séparés, un est resté ici et l’autre est dans cet ailleurs. Attendre… Attendre qu’il se passe quelque chose pour que les enfants puissent revenir, que l’on puisse les rejoindre, que l’on puisse rejoindre un parrain ailleurs dans le monde, attendre que les cicatrices se referment.

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