dimanche 9 octobre 2011
Revenir en chaloupe
Après les visites répétées de la représentante canadienne de la Reine d’Angleterre, on a droit cette fois-ci à une vraie visite royale. La Reine d’Espagne est en ville. Elle a visité des écoles et un chantier où l’on construit une usine de traitement des eaux financés par ses commettants. Il y a autour de ce projet de construction le même genre de difficultés que le gouvernement canadien a eu en finançant la construction d’une prison, d’une usine de traitement des déchets et un hôpital : Des travaux arrêtés au début ou à la fin par des familles qui se disent ‘propriétaires’ du terrain où le projet prend forme. Disons que le cadastre dans ce pays est tellement bon qu’il force le président à intervenir en déclarant certaines zones d’utilité publique tout ça pour éviter des débats devant une court qui pourraient durer des années. Il exproprie sans dédommagement des propriétaires sans avoir vraiment les moyens de distinguer les vrais des faux, tous ce beau monde exhibant la kyrielle de papiers notariés qui auraient pu confirmer leur statut de propriétaire. Mais bof, un papier en vaut toujours un autre. On a croisé sur la route 9 ce samedi matin très tôt les convois de la Reine et celui du Président. Toute la circulation en direction de la Côte des Arcadins avait été ‘stationnée’ sur le bord de la route, le temps que les 18 voitures et 22 policiers à moto qui accompagnaient la Reine passent. Une minute plus tard, même manège, on se re-stationne sur la droite pour regarder un deuxième bataillon tout aussi imposant, celui du président. C’est la quatrième fois en quelques mois que le cortège qui assure la sécurité du président dans ses déplacements se trouve sur notre chemin. Samedi matin, je pensais à tous ceux qui ont été expropriés par des décrets présidentiels et je me suis questionné si mon permis de conduire haïtien et les papiers de la voiture étaient valides. On n’a pas pris de chance, on est revenu en chaloupe.
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