J’ai déjà parlé sur ce blogue du civil qui sera responsable
de la commission qui va réfléchir la nouvelle armée haïtienne. Je prenais
l’avion pour New York, c’était en mai 2010, et mon voisin était un érudit comme
ce n’est pas possible. Au concours mondial de érudits, je vous prédis qu’il
gagne. Il avait discuté en russe avec le voisin russe de la période des tsars. Le russe doit sûrement en
parler encore … Tout le monde l’appelle
le professeur ou l’historien alors qu’en fait, il est radiologue à l’hôpital
universitaire et professeur de radiologie à la Faculté de médecine de
l’Université d’État. Il a peut-être un diplôme en histoire quoique qu’à le lire
et à l’entendre, c’est lui-même l’histoire, pas besoin de diplôme. Il faisait
donc une conférence durant le week-end afin de donner ses premières impressions
de ce que devrait être cette nouvelle force armée. Pas celle qui a meublé les
coups d’État ou entretenu la dictature au cours des 100 dernières années, mais
davantage celle qui a battu l’esclavagiste français il y a plus de deux cents, en
plus de donner toute une raclée aux troupes de Napoléon. La vision nostalgique
de cette grande armée pour la défense de la nation. Le bonhomme a au moins deux défis. Le
premier sera de trouver l’envahisseur qui légitimerait une armée basée sur la
défense de la nation. Les échanges qui nourrissent les médias parlent plus
souvent d’une armée qui sera là pour sortir le pays des crises
environnementales, climatiques ou sociales qui peuvent frapper le pays.
Personne ne parle vraiment d’un éventuel ennemi. Le deuxième problème concerne
le financement. Il semble que les demandes du président pour que les pays-amis
financent son projet se frappent une après l’autre à un refus. Un refus qui
aurait en plus l’effet de refroidir les ardeurs caritatives de ces mêmes pays
qui ne voudraient pas voir leur argent servir d’autres fins. Ce n’est donc pas
clair que Martelly ait besoin d’un historien ou d’un radiologue pour relancer
son armée, mais davantage d’un prestidigitateur.
3 commentaires:
Il est aussi pilote de brousse, il a écrit la constitution de 1987 et il se rappelle bien mieux que moi (nous avons le même âge) le contenu des pavillons de l'Expo 67.
Sa mère était aussi une intellectuelle de premier plan. Ce sont des gens comme eux qui nous font considérer Haïti avec respect, qui nous font comprendre qu'elle est bien autre chose que la pauvreté et le sous-développement et qui nous donnent envie d'y rester .
J'aime bien aussi que l'intellectuel québécois le plus brillant soit un Haïtien .
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