Un ami journaliste me faisait suivre
aujourd’hui une dépêche où on apprenait que la chaîne hôtelière Marriott se
préparait à construire un superbe hôtel en plein de Port-au-Prince. À Turgeau
plus précisément. Le nouveau Marriott s’ajoutera
à deux gros projets hôteliers actuellement en construction du côté de
Pétion-Ville, à la remise à neuf du Karibe et à la reconstruction du Montana.
Cette effervescence hôtelière est proche de la folie des ‘markets pour blancs’
qui s’est également emparée de la capitale. Je vous fais une petite confidence,
je n’ai aucune fibre business. Aucune comme dans ‘rien pas pantoute’. Mais j’ai
quand même le feeling que les gens qui font les analyses de marché devraient
prendre un peu de Prozac. À moins que ce soit une petite pilule bleue, question
de mieux assouvir toutes leurs aspirations. Il y a eu dans les mois qui ont
suivi le tremblement de terre, un boum économique sans précédent dans les
commerces de luxe, le commerce fréquenté par les blancs. Des milliers d’ONG
sont débarquées les poches pleines et tout le monde a vu le Klondike. Le prix
des appartements a gonflé en flèche, les restos et les hôtels débordaient, les
rues de PAP étaient piétinées par des beaux 4X4 neufs, et tout ceux qui coulent
dans le fric étaient heureux. Un de ces restaurateurs bienheureux me disait
toutefois que depuis septembre ou octobre dernier, les affaires reviennent à la
normale. Il ne loue plus ses appartements aussi facilement qu’avant et surtout,
il doit baisser ses prix. Comme si l’économie gonflée par le tremblement de
terre commençait à reprendre ses attributs de normalité, les ONG ayant enfin
épuisé l’extraordinaire générosité des gens. Je ne sais donc pas comment ces
spécialistes du cash planifient leurs affaires, mais j’ai un petit sentiment
(bien naïf il faut le préciser) que le Klondike annoncé pourrait dégénérer en
crise. Heureusement, ce ne sera peut-être pas une vraie crise économique pour
le pays, tout le monde sait bien que 99,99% des haïtiens sont exclus de ces
marchés, très peux y travaillent et presque personne peut en profiter.
1 commentaire:
C'est une excellente chose que l'argent des ONG se tarisse, ça va en faire partir quelques unes. D'autres pourront ensuite être expulsées par la nouvelle armée (je ne crois pas que ça va arriver mais c'est mon fantasme). Pour les hôtels, je pense qu'on pourrait endurer quelques chambres de plus malgré le départ des ONG, surtout si la diaspora, les touristes et les investisseurs arrivent. Mais je ne saurais dire s'il s'agit d'un bon investissement parce que je ne suis pas plus business que toi ...
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