lundi 5 décembre 2011
Faire des bulles
À tous les jours, on se couche un peu moins imbécile. C’est peut-être la seule vérité, je parle de vérité vérifiable. Je travaille depuis quelques semaines sur des nouveaux dossiers relatifs à l’appui des ONG amies d’Ayiti à la construction de nouvelles structures hospitalières. Le tremblement de terre ayant mis près de 60% des structures sur le cul (dans les départements touchés bien évidemment), on construit beaucoup d’hôpitaux. Des hôpitaux modernes bien évidemment, « il faut ce qu’il faut !! » Des hôpitaux ‘designés’ en fonction de critères définis ailleurs dans le monde où la modernité a fait son nid, pour ne pas dire s’est arrêtée. Deux de ces nouveaux machins qu’on veut livrer au ministère de la santé auront des frais de gestion évalués à 9 millions de $ (US). 9 millions chacun !!! À titre d’information, question de mettre les choses en perspective, le plus gros hôpital du pays fonctionne actuellement avec un budget total de près de 6 millions de $. Je ne parle pas ici des frais de gestion de l’hôpital, mais de son budget total… Comment donc ces grands penseurs de l’aide internationale (il y en a entre autres un qui fait le tour du monde pour raconter comment les choses devraient être faites …) peuvent-ils intelligemment gonfler la bulle autant ? Comment l’État haïtien pourra-t-il faire vivre ces éléphants blancs (dans le sens de blanc !!) sans multiplier par 20 la part du budget de l’État dévolu à la santé ? Qui sera accusé d’avoir saccagé un si beau cadeau des ONG amies ? « Avec le tremblement de terre, on a récolté trop d’argent, on ne sait plus comment la dépenser » me disait un de ces promoteurs un peu gêné.
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1 commentaire:
C'est dommage qu'on ne puisse pas investir les dons recueillis pour le tremblement de terre et n'utiliser que les dividendes pour financer sur le long terme des projets plus modestes .
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