Jean Chrétien (un ancien premier ministre canadien) disait quelque chose comme : ‘Un bon politicien doit savoir marcher sur la peinture quand il s’est peinturé dans le coin d’une pièce’. Tactique politique qui permet aux politiciens de virer le capot de leur pensée, ou simplement de se sortir d’un pétrin. L’attention médiatique depuis quelques jours se concentre sur le premier ministre haïtien qui semble avoir décidé de ne pas marcher sur la peinture, mais de pousser le mur derrière lui.
- Il ne finira pas le mois de février à son poste me lance Cetout.
- C’est à dire ?
- Depuis le début de cette bataille sur la nationalité des membres du gouvernements, il tient une position opposée à celle du président. Au conseil des ministres de lundi, il a maintenu sa position contre l’ensemble des ministres et le président. Il vient même de conseiller aux membres du gouvernement de répondre favorablement à la demande des sénateurs et de déposer leurs papiers. Il termine sa lettre en invitant les membres du gouvernement (de son gouvernement !!) à ne pas enflammer davantage un débat qui ne mènerait à rien. Il écrit : « Au moment où toutes les conditions psychologiques et financières semblent réunies pour le décollage du pays, les dirigeants et les acteurs politiques ont pour devoir de travailler à consolider la stabilité institutionnelle et gouvernementale, et à éviter qu'une nouvelle crise vienne compromettre l'harmonie des pouvoirs et la synergie des efforts pour la reconstruction nationale. » Il pousse réellement le bouchon.
- Peut-être joue-t-il la fonction de soupape ? Il saute pour éviter que tout le reste explose.
- Les sénateurs anti-martelly ne se contenteront pas d’un seul joueur. Non, mon sentiment est que c’est avec Martelly que le torchon brûle. L’arrivée inopinée du président dans sa résidence le premier février dernier est sûrement le signe d’une forte tension. Le gars ne marche probablement pas dans les sentiers que le président avait prévus pour lui et surtout, la pression est maintenue sur le président qui refuse de présenter ses pièces. Imagine que le premier ministre se rende voir les sénateurs pour leur présenter son passeport et ces derniers papiers de voyage, la scission sera intolérable.
- Le feu va prendre …
- C’est la braise qui couvre depuis des mois. Les tensions entre l’exécutif et le législatif sont devenues l’argument en or pour expliquer l’inertie du gouvernement. Peut-être que les prochaines législatives vont transformer la dynamique politique, mais je serais surpris, la capacité de maintenir le surplace actuel, un statu quo fortement lucratif, étant le seul enjeu réel de nos politiciens.
- Personne donc pour éteindre le feu ?
- Avec quel équipement !?!?
1 commentaire:
Avec le sénateur Lambert comme premier ministre, ou même comme président, on n'aurait pas tous ces problèmes .
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