lundi 26 mars 2012
Pas de bonnes nouvelles
Dans la dernière semaine, j’ai été tellement coincé par ce foutu colloque que je n’ai même pas suivi les nouvelles locales. Deux minutes dans la voiture, deux minutes entre les conversations téléphoniques. Voici donc quelques infos pour ceux qui comptent sur moi pour s’informer sur la vie politique haïtienne. En premier lieu, le dossier de la nationalité du président n’a pas bougé ‘officiellement’ outre pour laisser courir les rumeurs sur les incongruités qui pulluleraient dans les 8 passeports déposés, et l’introuvable carte de résidence américaine. Le dossier stagne, comme l’eau que le soleil n’arrive pas à sécher. Toujours au sujet du président, les députés qui ont enquêté sur l’arrestation de leur collègue en novembre dernier (le député Bélizaire) ont tiré la conclusion inaltérable que l’ordre d’arrestation était venu directement du président. Mais au lieu de le poursuivre tout de suite et ajouter une couche de plus d’enfer dans la vie politique nationale, ils ont décidé de ne pas le poursuivre. Pas tout de suite du moins. Les députés gardent donc ouverte cette option et pourront ainsi faire chanter le président dès que ce sera à leur avantage. Il faut dire que Martelly est aussi un chanteur … Finalement, le directeur de la police subirait de forte pression de l’exécutif pour donner sa démission. Tout ça sur fond d’une montée toujours plus forte de ces groupes d’ex-militaires (pseudos) qui envahissent les anciennes bases militaires. Le ministre de la justice et de la sécurité publique aurait demandé au directeur de la PNH de ramener ces démobilisés à l’ordre, mais ce dernier ne veut pas mettre son doigt dans cet engrenage qui risque de lui bouffer le reste du bras. Personne n’ose sérieusement croire que la Minustah va être plus motivée à s’impliquer dans ce dossier. Finalement, le dossier du premier ministre n’avance toujours pas … Ok, je ne recommencerai plus, je vous le jure.
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2 commentaires:
Autrement dit: tout est normal .
Dans l'Economist du 25 février un lecteur décrit de la façon suivante le moteur du changement au Myanmar: "the willingness of connected business interests to forsake monopolies and rents in order to benefit from economic growth in a more
competitive environment". Tant que cela ne se sera pas produit en Haïti, rien ne va changer parce qu'il est trop facile de maintenir le chaos pour conserver ses privilèges. Et même si cela se produit, il va rester les trafiquants, la fonction publique et les ONG pour bloquer le changement. Paradoxalement, ceux qu'il faut surtout aider en Haïti ce ne sont pas les pauvres mais les riches ...
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