jeudi 4 mars 2010

Suis-je frappé d’insensibilité ?


La trop petite semaine de vacances à Montréal m’a permis de réaliser comment j’étais loin de la tragédie ! En fait, probablement trop dedans pour que ma perception porte le recul nécessaire à une vision intelligente des choses. Quand on voit la générosité ‘ahurissante’ des québécois, les spectacles bénéfices organisés rapidement partout dans le monde (diffusé sut toutes les chaînes généralistes au Qc !!), le We are the world et autres chansons mises en canne pour la cause, l’ampleur de la couverture médiatique, les parutions spéciales sur la tragédie (Time et le Nouvel Obsrevateur entre autres), … j’ai saisi rapidement que je n’avais rien compris. Pas tout du moins ! Il y a bien évidement le délire médiatique correspondant à tous les événements de cette ampleur sur la planète, business is business. Mais il m’a semblé y avoir plus. La charge émotive associée à toutes nos rencontres lors de notre passage au Québec avait tendance à me faire croire que les gens étaient réellement ébranlés par le séisme. On a vu également des journalistes que nous avons côtoyés agacés par ce qu’ils voyaient, et ce même si plusieurs avaient vu l’horreur dans des pays en guerre. Agacés à avoir hâte de quitter le pays. J’ai discuté avec un médecin québécois qui a fait plusieurs missions humanitaires et qui me disait que celle-ci allait être sa dernière. Terminé, il venait d’atteindre une limite personnelle en soignant des ayisien. Les réactions d’un autre médecin, français celui-là, resté traumatisé par ce qu’il a vécu (http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2364/articles/a419810-.html). Mon patron de Montréal (il vient ici depuis plus de quinze ans et a fait le tour des pays en développement en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud) qui est en visite éclair à PAP et qui reste estomaqué par l’ampleur de la catastrophe. J’imagine que le temps fera sa besogne et que dans quelques mois, je comprendrai toutes les dimensions de cette aventure.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Parfois quand on se blesse, on ne ressent pas la douleur, comme si le corps se protégeait pour affronter la blessure.

Bonne chance à vous et prenez soin de vous !

Anonyme a dit…

La querre c'est les gens qui la font et ceux qui travaillent dans ce milieu ont espoir que les choses changent, qu'ils puissent faire la différence.
Lorsque la nature se déchaine avec une telle ampleur et partout dans le monde, l'impuissance d'avoir à affronter un tel adversaire peut décourager.
Vous êtes sensible aux gens (on le voit dans vos photos) plus qu'au désastre de la nature vous pensez pouvoir faire une différence. Continuez ils ont besoins de gens comme vous.

Xenos a dit…

Est-il possible que le désespoir vienne du constat d'inefficacité de toute l'expertise mondiale unie pour Haïti. Le chaos écologique est une chose mais libérer, aider et sortitr du trou des personnes, ça c'est le chaos.com

J'ai les dents serrées parce que je ne peux me résoudre à penser que de nos jours avec l'équipement et les connaissances et les moyens qu'on a, on ne puisse pas secourir les Cajens, les Haïtiens, Les Africains du Darfour et tout ce monde qui sont sur le Hold.

Les travailleurs de terrains, j'radote, sont situés dans la zone grise entre la soif et la source.

Si tous étaient aussi insensibles que toi... Je pense qu'on se passe le relais. C'est normal qu'à un certain moment on souhaite un temps d'arrêt. Jusqu'à ce qu'on soit à son tour, over dose.

merci d'être là, pour eux et pour nous.

framboise a dit…

on sent dans vos articles un amour pour ce pays
ne parlez pas d'insensiblité
on ne vous croit pas!