vendredi 2 avril 2010
Onzième station
C'est Pâques en Haïti, comme à pas mal de places sur la planète. Les chrétiens fêtent pâques, catholiques comme protestants. Ici, vous aurez deviné que c'est très important. Je suis nettement inculte dans le domaine et ne connais donc pas toutes les cérémonies qui ponctuent cette semaine, mais on voit des familles habillées en dimanche depuis mercredi. Aujourd'hui, c'était la grande journée, tout est fermé sauf les églises pis les marchandes, toutes croyantes mais pas le temps de ne pas travailler. En descendant Canapé-Vert à la recherche d'événements religieux à glaner, je suis arrivé par hasard à la onzième station. Le groupe 'Étoile du matin' de la paroisse Saint-Louis a eu la responsabilité de préparer la scène de la crucifixion de Jésus. Tout y était : Jésus, les deux malfrats qui le clouaient sur la croix et Marie bien évidement. Enveloppée dans son drap blanc, elle était immaculée. S'en venaient au loin près d'un millier de marcheurs précédés par un prêtre qui allait expliquer la scène aux fidèles, entamer prières et chants. Les liens avec bagay la sont évidents, plusieurs personnes pleurent intensément, d'autres sont profondément bercées dans leurs prières. Mon kodak a pris trop de belles photos… Le tout durera une bonne vingtaine de minutes avant que la foule se déplace vers la douzième station. Tu peux baigner dans une telle scène avec le regard d'anthropologue en t'intéressant aux dimensions culturelles ou sociales qui se transposent dans ce genre de rites, et surtout dans la ferveur des ayisien. J'aurais eu ce genre de fascination l'année dernière. Cette année, j'ai été ému. Je voyais ces gens profondément touchés par la mise en scène, une communion d'humains qui ont subi ou subissent encore bagay la. Mwen mem tou, mwen te la !
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1 commentaire:
Bagay la ou pas, je crois que nous ne finirons pas d'apprendre avec ce peuple. Vous en êtes le témoin immédiat et actuel et s'il est vrai qu'il y a un immense besoin de psy, quelque part heureusement que leur foi est accrochée dans leur cœur qui permet de porter au dehors de soi et de partager la douleur.
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