mardi 16 août 2011
La famine
Stéphane Laporte, un chroniquer de La Presse (un journal montréalais), a commis un article (le lien) il y a quelques semaines sur le développement d’une certaine indifférence à l’égard de la ‘faim dans le monde’ et les images qu’elle transporte. Il raconte comment il avait été frappé tout jeune par les images de la famine en Éthiopie au début des années 1970, images qu’il regardait à la télé en mangeant un steak et des frites avec ses parents ! La deuxième grande famine du milieu des années 80 avait déjà fait moins d’effet, comme si des images déjà vues mille fois ne pouvaient plus être porteuses d’émotion. Avec la famine actuelle en Afrique, on atteindrait presque l’indifférence ou le sentiment d’impuissance. Je me souviens d’avoir lu son article en partageant son point de vue. Les images chocs qui défilent sur nos écrans n’arrivant qu’à susciter chez nous des réactions quelconques, trop habitués que nous sommes (ou serions) à voir des images d’horreur. Je partageais son point de vue jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à il y a deux semaines en fait. De manière systématique, Jo et moi passons quelques heures par semaine dans un orphelinat près de chez nous. Les conditions de vie des enfants sont pires que celles que vous pouvez imaginer et on tente d’aider du mieux qu’on peut entre autres à nourrir ces presque 90 pensionnaires forcés. Générer des sourires au dessus de ces grosses bedaines gonflées de timoun, ça n’a pas de prix. Je vois donc des enfants en situation de malnutrition (je ne parle pas ici de famine), des enfants qu’on apprend à aimer dans la mesure où on les côtoie tous les weekends depuis janvier. Et maintenant, je n’arrive plus à voir les images que les médias nous proposent sur la famine qui s’abat sur l’Afrique. Plus capable, mon cœur se tord, le clic de la souris est plus rapide que tout pour passer à l’information suivante. Comme si fréquenter cette malnutrition faisait fondre les défenses, ou dégelait des émotions. Choisissez.
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3 commentaires:
JF ton post me touche énormément, je suis si triste pour ces Timouns, que pouvons nous faire nous ici en france ?
Y a t-il des ONG encore présentent sur place ?
Bisous et merci pour eux, pour le temps passé avec eux, merci à vous deux.
Marie Monise Philippe
L'empathie, se mettre vraiment à la place de l'autre, ça aiderait. D'avoir connu à l'adolescence des enfants maganés par la vie, m'a changé pour toujours.
Bonsoir Jean François !
Dans quelle mesure pouvons nous apporter de l'aide à l'orphelinat que vous suivez et visitez chaque semaine; via votre relais personnel et depuis la France ? Tu as mon mail perso .
Mbzh
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