C’est le mot que Jo a expulsé de son cœur hier lorsque nous nous promenions (encore une fois, je le sais !!) dans une épicerie. Le genre de grande épicerie où les américains sont capables de nous offrir du meilleur. Les produits bio avec tout le tralala altermondialiste et la consommation responsable. L’abondance responsable. Je pensais à Martelly qui joue au Père Noël depuis quelques jours en Ayiti. Un commentateur anonyme (ou une, on ne sait jamais !) de mon blogue y fait référence dans ces commentaires des derniers jours. Le président fait donc le tour du pays en distribuant des enveloppes (100 ou 200 gourdes, ce n’est pas clair), des motos, des voitures, … À Port-au-Prince un peu avant le 25, une dame qui a hérité d’une moto lui a crié qu’elle n’avait rien à foutre d’une moto, c’est d’une maison qu’elle a besoin. Toujours à PAP, il aurait fait monté (je ne l’ai pas vu, des chauffeurs du projet en parlaient) des gens sur une scène pour les faire chanter. Un espèce de X-Factor où le président décide qui gagnera une voiture. Je tente toujours de garder une distance dans mes commentaires sur Ayiti, mais mon ami Cetout a nettement moins de retenue
- J’avoue que ces dernières manifestations présidentielles me puent au nez !!!
- Wow !!
- Tu vas trouver sur youtube des images où l’on voit Duvalier circuler en voiture et laisser tomber de l’argent par les fenêtres. Des haïtiens démunis courent derrière la bagnole pour ramasser ce que leur bon président a gentiment accepté de leur donner. On déclarait des blessés et des morts dans ce genre d’aventure, les voitures du convoie qui suivaient celle du président …
- Je devine.
- Il y a donc ce président qui fera des cadeaux à 5, 10, 20 ou 25 000 personnes dans la période de Noël et qui recommencera probablement l’année prochaine tant il arrive à en tirer une juteuse popularité. Le bon président qui fait des cadeaux au pauvres gens. C’est la différence entre une charité (scabreuse) et des politiques solidaires.
- On ne parle pas de chose d’une même envergure.
- Je comprends bien qu’en terme de dépenses, la comparaison est impossible. Mais en termes de vision politique, l’écart est incommensurable. En fait, on a une présidence, parce qu’il y a lui et ses conseillers dans ce genre de galère, qui inscrit une nouvelle fois le bon peuple dans la sphère de la mendicité alors que le président a la capacité de donner. C’est simplement indécent de voir ce président riche se pavaner devant ‘sa’ population pauvre. En passant, est-ce qu’on sait d’où vient cet argent qui a été distribué depuis quelques jours ?
- Je n’en sais trop rien !
- Il est là le problème. On a un président qui agit comme un roi qui décide arbitrairement de donner à ses bons sujets sans trop nous raconter comment l’exercice a été financé (donc budgétisé) et dans quelle visée politique il l’inscrit.
1 commentaire:
On s'ennuie de Préval ("Naje pou sòti"). Peut-être avait-il moins besoin d'amour ?
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