dimanche 10 octobre 2010
On riz, mais ce n'est pas drôle
Les rapports Nord-Sud sont sûrement aussi complexes que les rapports amoureux. Moins compliqués peut-être, l'économie étant une science plus exacte que les sentiments amoureux ! Dans Le Devoir d'hier, j'apprenais que le Japon, avec sa population de 127 millions de personnes, était le premier importateur du riz produit aux États-Unis. En deuxième position, il y a le Mexique avec ses 112 millions de personne. Le troisième pays, avec 9 millions de personnes, est Haïti. 9 millions de personnes pour le troisième importateur du riz américain !? C'est assez simple, les ayisien mangent du riz tous les jours. Le riz national ou le riz blanc sauce-pois. Tous les jours je vous dis. Le plus fascinant dans l'affaire n'est pas de savoir qu'Haïti est le troisième importateur du riz américain, mais c'est qu'il y a 30 ans, les producteurs aysien de riz nourrissaient l'ensemble de la population nationale. Zéro grain de riz importé. L'histoire commence il y a 30 ans au moment du départ de Duvalier fils. Le pays est en banqueroute et se tourne donc vers les organisations internationales pour obtenir de l'aide, le FMI sera prêteur. Une des conditions de ce genre de prêt a été pour Haïti d'ouvrir son marché. Mondialisation des marchés, globalisation de l'économie, ça vous dit quelque chose ? Le riz américain (lui-même subventionné !!) est toujours vendu à un prix inférieur au prix que les cultivateurs haïtiens sont en mesure de produire. Depuis trente ans donc, la production agricole du riz ayisien s'est presque complètement éteinte. Vous êtes assez grands pour imaginer les séquelles sociales et économiques à l'échelle de ce petit pays de ces grandes manoeuvres financières internationales. En fait, c'est un peu comme quand on voit, en pleine route nationale, une Porsches Cayenne dépasser un cultivateur assis sur son mulet.
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