Dans leur vie, il y a eu un tremblement de terre. Peu importe le retour de Duvalier, celui d’Aristide, le maintien ‘anticonstitutionnel’ au pouvoir de Préval ou la décision minoritaire du CEP pour le deuxième tour, ils s’en foutent. C’est l’espace politique dans son ensemble qui pousse vers l’indifférence. Les priorités sont ailleurs. Dans leur vie, il y a eu un tremblement de terre.
5 commentaires:
Le plus révoltant avec le retour d'Aristide mais qui laisse les premiers concernés (les Haïtiens) de glace (si on peut s'exprimer ainsi), c'est qu'on lui donne un passeport diplomatique qui va le protéger contre toute poursuite et qui pourra même lui permettre de commettre de nouveaux crimes en toute impunité. Cette impunité extrême, la même que les trafiquants obtiennent en se faisant élire députés ou sénateurs, est probablement le principal obstacle au développement du pays. Dans la culture haïtienne, commettre des crimes impunément quand on est au pouvoir (quel que soit d'ailleurs le niveau de pouvoir, si minime soit-il) ne représente pas, comme pour nous, un abus de pouvoir mais simplement l'exercice normal du pouvoir. D'ailleurs il ne s'agit pas de "crimes" mais de comportements normaux et acceptés. Donc, indifférence...
À la lumière de ce que les Aysiens ont vécu et de ce qu'ils vivent quotidiennement, je comprends tout à fait leur indifférence!
Mais attention.
Ils n'en supporteront pas beaucoup plus, surtout si on cherche à les priver du peu qu'ils ont ou à détruire l'espoir en de meilleurs jours.
Quand la coupe déborde....
JF, je te suis tellement reconnaissante de continuer à nous informer.
Vous avez raison Marico: les Haïtiens peuvent bien trouver l'impunité normale mais ils ne sont pas indifférents à tout, loin de là. Par exemple, récemment, ils n'ont pas été indifférents lorsqu'on a tenté de leur imposer un candidat pour lequel ils n'avaient pas voté. Et il y a deux ans, ils n'ont pas été indifférents à l'augmentation du prix des aliments. Quand ils sortent de leur indifférence et réagissent, ils deviennent souvent "excités", ce qui donne lieu à des comportements de masse dangereux et imprévisibles.
Quant à "l'espoir en de meilleurs jours" il n'existe pas vraiment, ni d'ailleurs la crainte de jours encore plus sombres, parce que le futur (terrestre), est remarquablement absent de la pensée haïtienne. Cette incapacité à concevoir le futur (et encore moins à le planifier) nuit d'ailleurs beaucoup au développement du pays.
Bonsoir Jean François,
j ai trouvé en partie une réponse ds le dernier billet de "2Familles blog's" du côté de Jacmel ( 3 ème tiers de son long , interessant et si facétieux récit du quotidien)
MBZH
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