mercredi 8 juin 2011
Chavez ou Obama
L’installation du nouveau président offre beaucoup d’opportunités aux différents analystes. Entre autres analyses, il y a les comparaisons avec les habilités de l’ancien président au plan stratégique des relations internationales. L’image ici est que Préval a toujours réussi à habilement et profitablement naviguer au cœur du conflit politico-stratégico-économique que se livrent le Venezuela et les États-Unis dans la région. Préval est effectivement parvenu tirer avantage du pétrole et des pétrodollars vénézuéliens (qui financent entre autre les médecins de la coopération cubaine et la formation de médecins haïtiens à Cuba) sans trop indisposer le partenaire américain. Le gros partenaire américain. Entre ses premières visites officielles aux États-Unis et ses soins de santé cherchés à Cuba (l’ex-président a été traité pour un cancer de la prostate), il semblait en mesure de danser sans faire trop écraser les orteils de ses deux partenaires. Cet équilibre stratégique se serait toutefois légèrement effondré dans les derniers mois quand les positions prises par le gouvernement américain dans le processus électoral ont clairement (vulgairement diront certains) exclus du pouvoir les proches de Préval : son candidat à la présidence, une quinzaine de députés/sénateurs et des officiels du CEP. À deux reprises, il faut s’en rappeler, les américains ont formellement menacé de retirer les visas américains aux officiels de l’Unité si les résultats de l’OEA n’étaient pas respectés. Plusieurs ici croient que Martelly n’a pas effectivement gagné ses élections (malgré sa forte popularité), mais que les américains ont joué les cartes nécessaires. Les paroles d’un haut fonctionnaire américain qui invitait les ayisien à comprendre que Martelly était leur dernière chance résonnent toujours dans la tête de plusieurs. D’un autre côté, Chavez peu aisément place une bonne crise sociale dans les pieds de Martelly au plan de l’énergie (des ‘retards’ dans la livraison du pétrole vénézuélien ont déjà été utilisés comme stratégie) ou des services de santé offerts par les cubains (entre autre dans les zones reculés). La question est maintenant de savoir comment Martelly va jouer ses cartes. Reconnaître l’apport des américains dans sa victoire (et dans le pays) sans indisposer le Venezuela. C’est son premier défi sur la scène internationale.
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