dimanche 12 juin 2011
Penche à gauche, penche à droite
J'aime les journaux qui penchent. Je parle de ceux qui ont un penchant idéologique clair. Ceux qui penchent à bâbord ou ceux qui penchent à tribord. Ces journaux ont l'avantage de permettre aux lecteurs de clairement positionner : Je sais qui écrit et pour quelles raisons il écrit. L'objectivité, c'est comme Dieu, elle peut servir d'écran de fumée. Quand des journalistes s'en drapent, comme les scientifiques, je m'inquiète. Je préfère la subjectivité consciente, ça nous sort de la vérité. Dans leur positionnement idéologique, ces journaux ont également l'avantage de bien situer celui qui veut diffuser une nouvelle. À ce propos, wikileaks vient de sortir une série de câbles diplomatiques sur Haïti. Trois histoires juteuses s'en dégagent actuellement : Le rôle des États-Unis dans l'établissement entre Haïti avec le Venezuela (PetroCaribe), le rôle joué toujours par les États-Unis dans le dossier du salaire minimum et finalement, le rôle de la communauté internationale (les ambassadeurs de plusieurs pays) dans le déroulement des dernières élections. Sur ce dernier point malheureusement, on ne goutera pas au dessert, les câbles arrêtent en 2010. On ne pourra donc pas complètement confirmer une hypothèse forte ici à l'effet que Martelly n'ait pas obtenu davantage d'appuis que sa rivale. Soyez patients, vous pourrez sûrement valider (ou invalider) ces infos un jour. On verra sûrement sortir d'autres histoires tout aussi croustillantes d'ici quelques jours. Je pense à ce faux-silencieux Aristide, on devrait en apprendre davantage sur son voyage forcé de 2004. Wikileaks a choisi pour diffuser ces câbles diplomatiques un hebdomadaire haïtien produit aux États-Unis intitulé Haïti Liberté. Ce dernier s'est associé à The Nation pour rejoindre les anglophones, revue américaine qui voisine les 150 ans d'existence. Ces deux publications penchent nettement à bâbord (Tje nation a été créé entre autres pour lutter contre l'esclavagisme). Dans Haïti Liberté, on va jusqu'à qualifier le gouvernement Martelly "d'extrême droite" (!!!!). Disons premièrement qu'à cette étape de la vie de la nouvelle présidence, il est sûrement prématuré de le qualifier d'extrême droite. Deuxièmement, ça me semble nettement manqué de perspective de parler d'extrême droite dans le contexte actuel, allez discuter de la question avec les allemands ou les autrichiens ... C'est probablement un manque de vocabulaire, à moins que ce soit un tic? Il y a donc dans ce choix stratégique de wikileaks un intérêt évident qui sert très bien une certaine lecture de la réalité. Quant aux médias, ils n'en tirent eux aussi que des avantages. Reste à savoir si on aura accès aux câbles, question de nous aussi faire tanguer le bateau.
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5 commentaires:
Moi je préfère les journaux qui n'ont aucun parti pris idéologique comme "The Economist" ou "The Wall Street Journal" .
On pouvait parler d'extrême droite avec François Duvalier qui ne pouvait pas ne pas s'être inspiré du nazisme (c'était de son temps): le nationalisme, le racisme (noirisme), le culte de la personnalité, la police politique, la torture, les prisons d'extermination, les massacres de mulâtres, etc. L'imitation était un peu pâle (sic) mais c'était tout de même un bel effort .
Il pouvait aussi s'inspirer d'une riche tradition locale: Dessalines, Soulouque, Lysius Salomon, Guillaume Sam, etc .
Martelly a encore beaucoup de croutes à manger avant de prétendre s'inscrire dans cette illustre tradition. Donc, très d'accord avec toi: pas encore l'extrême droite .
Peut-être que certains journalistes confondent extrême droite et néolibéralisme. Le système d'éducation haïtien ...
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