mercredi 30 novembre 2011

Charmeur

- Labadie, qu'est-ce que tu as à ne parler que de l'armée sur ton blogue depuis plus d'une semaine ?
- Ça doit être mon souhait de ne pas te quitter trop rapidement ?
Asefi n'aime pas beaucoup que je tente de la charmer de la sorte...
- N'embarque pas sur ce terrain là, tu sais bien que vous les hommes québécois, vous êtes des handicapés en la matière... Sérieusement, tu quitterais pourquoi ?
- Je pense surtout que si on réinstalle l'armée et que la Minustah fait ses valises, le climat social va changer de manière telle à ce que mon gouvernement soit un peu plus inquiet de voir des canadiens (et de l'argent canadien surtout !) rester trop longtemps ici.
- Ouais, il y a effectivement quelque chose de l'ordre de la pensée magique chez mes compatriotes de penser que cette armée sera le début du bonheur national. On risque fort de tomber dans les mêmes historiettes.
- Ce qui est déplorable en plus est de constater comment vous allez encore servir de chaire à canon dans ces rapports tendus entre certains pays des Amériques. Chavez et Cuba vont être bien trop heureux de vous financer  une armée et de former vos soldats pour faire suer encore un peu plus les américains...
- On entend çette rumeur effectivement, mais il semblerait que Chavez se fait poser des questions sur des sommes envoyées ici et que Préval et/ou ses proches auraient fait disparaître. Chavez rencontreraient certaines difficultés internes pour continuer à appuyer Haïti.
- Tant mieux, on va se côtoyer plus longtemps ...
- Arrête de niaiser, tu ne l'as pas pantoute !!

lundi 28 novembre 2011

Historien, radiologue et prestidigitateur


J’ai déjà parlé sur ce blogue du civil qui sera responsable de la commission qui va réfléchir la nouvelle armée haïtienne. Je prenais l’avion pour New York, c’était en mai 2010, et mon voisin était un érudit comme ce n’est pas possible. Au concours mondial de érudits, je vous prédis qu’il gagne. Il avait discuté en russe avec le voisin russe de la  période des tsars. Le russe doit sûrement en parler encore …  Tout le monde l’appelle le professeur ou l’historien alors qu’en fait, il est radiologue à l’hôpital universitaire et professeur de radiologie à la Faculté de médecine de l’Université d’État. Il a peut-être un diplôme en histoire quoique qu’à le lire et à l’entendre, c’est lui-même l’histoire, pas besoin de diplôme. Il faisait donc une conférence durant le week-end afin de donner ses premières impressions de ce que devrait être cette nouvelle force armée. Pas celle qui a meublé les coups d’État ou entretenu la dictature au cours des 100 dernières années, mais davantage celle qui a battu l’esclavagiste français il y a plus de deux cents, en plus de donner toute une raclée aux troupes de Napoléon. La vision nostalgique de cette grande armée pour la défense de la nation. Le bonhomme a au moins deux défis. Le premier sera de trouver l’envahisseur qui légitimerait une armée basée sur la défense de la nation. Les échanges qui nourrissent les médias parlent plus souvent d’une armée qui sera là pour sortir le pays des crises environnementales, climatiques ou sociales qui peuvent frapper le pays. Personne ne parle vraiment d’un éventuel ennemi. Le deuxième problème concerne le financement. Il semble que les demandes du président pour que les pays-amis financent son projet se frappent une après l’autre à un refus. Un refus qui aurait en plus l’effet de refroidir les ardeurs caritatives de ces mêmes pays qui ne voudraient pas voir leur argent servir d’autres fins. Ce n’est donc pas clair que Martelly ait besoin d’un historien ou d’un radiologue pour relancer son armée, mais davantage d’un prestidigitateur. 

dimanche 27 novembre 2011

Attendre

J’attendais le chauffeur. Il avait quelques petits problèmes administratifs à régulariser au poste de police. Un policier qui attendait près de la voiture avait envie d’entamer une conservation. Laquelle ? Je ne l’ai jamais vraiment su !!
- Ki jen ou yè ? (comment ça va ?
- Pa pi mal. (on se maintien..)
C’est comme au théâtre, tu comprends qu’il faut que tu te taises. Un monologue doit exister. Le gars attend fébrilement le rétablissement d’une armée nationale. Fatigué de s’occuper de niaiseries, il attend les vrais défis. Ceux que les soldats relèvent. Les policiers, c’est connu, sont des militaires manqués. Qu’on lui donne enfin la chance de montrer ce qu’il vaut et ‘paf’, tout bagay oke. Le pays sera enfin un pays. Débarrassé d’une Minsutah où des policiers payés au salaire exorbitant viennent leur montrer comment travailler. La Minsutah partie, il va enfin pouvoir devenir quelqu’un…
- Devenir quelqu’un … ?
- Un soldat !!,  de son air du gars qui ne comprend ni le sens ni la pertinence de mon interrogation. Un simple soldat haïtien. Un haïtien !! Vous les étrangers, vous ne pouvez pas comprendre. 

samedi 26 novembre 2011

Malheureusement

Cetout est encore sur les dents. Il l'est presque toujours. La vie politique haïtienne lui fait pousser des boutons. "C'est la médiocrité de la vie politique haïtienne qui me fait pousser des boutons" qu'il raconte pour donner un peu de nuance à ses réactions.
- Sais-tu ce qui peut arriver de pire dans la vie d'un haïtien ?
Je lui fais une moue ignorante avant qu'il ne réplique.
- Un autre haïtien !
- Simple comme ça !?
- Effectivement, simple comme ça. L'individualisme est tellement imprégné dans nos gènes politico-sociaux que personne ne peut s'imaginer qu'un autre haïtien peut leu apporter quelque chose de bon.
- Tu fais écho à ces centaines d'haïtiens qui me disent de ne jamais faire confiance à un haïtien... Comme si personne ne pouvait avoir de sens dans ce pays !
- On ne sait plus si c'est la poule ou l'oeuf, la cause ou l'effet. Mais une chose est certaine, le marasme est maintenu. Tu vois ce qui se passe actuellement avec le parlement et le gouvernement ? Un fiasco annoncé où l'autodestruction nationale est une fois de plus à l'honneur. Je ne cherche pas de coupable, ils le sont tous. Personne d'assez lucide capable de mobiliser positivement la classe politique, la pousser vers d'autres choses, vers quelque chose de constructif pour le pays.
- C'est comme si on voyait effectivement le pays manquer une occasion de se sortir un peu la tête de l'eau. C'est décourageant.
- T'es poli ! C'est hautement déprimant. En plus, la seule idée qui montre un semblant de consensus, la relance de l'armée nationale, est celle qui va nous mettre la communauté internationale à dos. Penses-tu sérieusement que le Canada ou les État-Unis vont maintenir le niveau de budget de développement en sachant qu'une partie significative du budget national va être investi dans une armée ?
- Au plan des relations diplomatiques effectivement, cette sortie de Martelly risque de lui occasionner quelques ennuis dans sa capacité à mobiliser les partenaires internationaux. En même temps, la pression est tellement forte pour sortir la Minustah, les politiques n'ont pas vraiment le choix.
- Les politiques n'en n'ont rien à foutre de la pression. Les gens ne votent pas et sont complètement démobilisés. Non, la nationaux qui pourraient ralentir le projet d'une armée, ce sont les quelques familles riches du pays qui s'en mettent plein les poches avec l'argent de la misère. Toi pis tes amis, vous êtes payants pour bien des gens, maisons, voitures, restos, hôtels, ... C'est gens là vont faire pas mal moins d'argent avec les soldats haïtiens, peut-être que pour une fois, ils vont nous empêcher de sombrer davantage dans l'anarchie qui leur a jusqu'ici été si rentable.
- C'est drôle, les riches familles exploitantes et les blancs (comprendre les étrangers) pourraient éviter la fuite en avant du pays berceau de la 'liberté' et tout ce qu'elle a pu charroyer depuis des centaines d'années. On nage en plein paradoxe non ?
- Malheureusement...

vendredi 25 novembre 2011

Un bouchon dans le blokus

Au lieu de l’habituel 20 minutes pour me rendre au travail ce matin, j’ai pris au moins 60 minutes de plus. Hier soir en entrant à la maison après deux jours de rencontres sur la côte des Arcadins, il était 18h30, un camion bloquait une des deux voies de la route de Kenscoff juste à la sortie de Place Saint-Pierre. Un camion de livraison d’eau à moitié tombé dans l’immense caniveau qui borde la route. Je suis repassé au même endroit vers 22h30 après être allé souper au resto avec des amis et le camion n’avait pas bougé d’un poil.  La remorqueuse venue dans la nuit le sortir de sa fâcheuse position a rendu l’âme. La route à moitié bloquée l’est devenue complètement. Un tracteur (pelle mécanique) est venue déplacer les deux mastodontes et redonner un peu de mouvement à ce long stationnement linéaire qu’était devenue la route de Kenscoff. Hier après-midi en quittant l’hôtel sur la côte, on a également été ralenti pendant près d’une heure par un accident. Deux camions, un 4X4 et un face à face. On imaginait le plus léger des véhicules tentant de doubler et se faisant coincer entre les deux poids lourds. Du dommage mais pas de mort selon l’information qui circulait sur les lieux. À ce bordel, s’est ajouté celui des chauffeurs qui se servaient de tout l’espace disponible pour pouvoir continuer leur route. Un bouchon dans le blokus. Comme la remorqueuse, le tap-tap que vous voyez sur la photo est lui aussi décédé en tentant de reprendre sa place sur l’asphalte après avoir pris l’accotement pour voie de passage.  La petite remontée sur l’asphalte a été fatale… Généralement la PNH est absente de ce genre de situation. Chaque fois, de bons samaritains s'improvisent gestionnaires de circulation. Je ne sais jamais si le bordel s'accentue ou s'amenuise par leur action. Ce n'est pas trop grave...

mardi 22 novembre 2011

Couleur de la margarine

Lors de la marche matinale aujourd’hui, je voyais des ti-culs les yeux jaloux en train de tirer la pipe à leurs amis costumés qui se rendaient à l’école. Eux n’iraient pas, l’habit fait le moine dans certains cas. On se donnait quand même rendez-vous sur le terrain de foot en après-midi. Avec un ballon, plus aucun costume ne peux tenir. On voit l’étendue de l’écart entre l’idéal du président de scolariser tous les timoun, et la pauvre réalité. Un pas à la fois. En voyant ces enfants s’asticoter ce matin, j’ai pensé à l’éternel débat québécois du gel (ou du dégel) des frais de scolarité. Je ne parle pas souvent du Qc, mais j’y arrive et ai encore eu droit à cet interminable débat. Avec la couleur de la margarine, c’est la représentation du genre de dossier qu’une société n’arrive jamais à régler. Pour que les lecteurs français comprennent, disons qu’une fois tous les 3 ou 5 ans, on se lance dans un débat (grèves et le reste) sur le gel des frais de scolarité à l’université. Ce débat qui dure depuis près de 20 ans se règle plus souvent à la faveur des étudiants qui arrivent à soulever davantage d’appui populaire, forçant les gouvernements à reculer dans sa volonté de 'dégeler les frais'. Encore une fois la semaine passée, les nouvelles du Qc nous proposaient les mêmes arguments un peu fanés. J’ai une proposition à faire pour que ce débat devienne enfin un vrai débat politique, politique dans le sens de ‘vision de la société’ du terme. Premièrement, qu’on laisse tomber cette idée de gel de quelque chose, c'est un faux débat. Dans une société capitaliste, rien ne se gèle, tout se transforme et plus souvent à la hausse. Et deuxièmement, posons la première vraie question politique liée à ce débat : Qui a intérêt à ce que les jeunes aient accès à l’université ? Au moins trois groupes, les jeunes (qui vont généralement se garantir de meilleures conditions de vie avec des études), les entreprises (qui vont empocher davantage de profits avec des travailleurs mieux formés) et finalement l’État (qui va tirer davantage d’impôts et de taxes des bonnes conditions salariales de ces jeunes et des profits des entreprises). La deuxième vraie question politique maintenant : Comment on répartit la facture entre ces trois groupes ? À droite du spectre politique où l’individus est roi de sa propre existence, le seul et unique responsable de son avenir (réussi ou raté), la réponse est simple : 100% de la facture pour l’étudiant et 0 pour les entreprises ainsi que pour l’État (qui ne devrait pas exister en fait). À gauche de ce même spectre politique où tout dans ce bas monde n'est que social, la réponse est également simple : 100% à l’État et 0 pour l’étudiant ainsi que pour l’entreprise privée (qui ne devrait pas exister en fait). Une fois ces positions extrêmes posées, lançons un débat réaliste (commission machinchouette) afin de voir comment l’ensemble des acteurs sociaux du Qc arriveraient à une répartition qui serait représentative des valeurs politiques dominante de notre belle province. Un débat gauche/droite sur la répartition des frais de scolarité. Terminé les débats sur les gels et dégels, qu’une révision régulière (au gré des résultats des différentes élections) de la répartition de la responsabilité de l’accès à l’université. Pour moi, la répartition idéale serait 15%, 35% et 50%, mais je ne vous en dis pas plus… Si vous voulez voter pour moi comme prochain premier ministre du Qc, j’accepte. Je vous annonce toutefois que je n’ai pas de solution pour la couleur de la margarine.

Affaire Bélizaire

L'affaire Bélizaire se poursuit et on ne fait pas dans la dentelle. les sénateurs ont déposé leur apport aujourd'hui. rapport lu sur les ondes et que tout le monde écoutait attentivement. Vous pouvez lire le contenu de la première partie (ici) et de la deuxième (http://www.haitilibre.com/article-4312-haiti-affaire-belizaire-rapport-de-la-commission-speciale-d-enquete-partie-2.html). On ne fait pas dans la dentelle dans la mesure où le biais est clair, le choix des mots et des événements marquent cette tendance. Ça ne fait que donner une idée du climat. Serein, pas tout à fait !!

lundi 21 novembre 2011

Volatilité gouvernementale

La guerre maintenant perpétuelle entre le parlement et la présidence pourrait faire ses premières victimes. L’affaire Bélizaire (c’est maintenant consacré) est cette histoire de l’arrestation du député (du nom de l’affaire) suite à on ne sait trop quoi encore : Des accusations criminelles réelles ou encore une dispute un peu trop publique avec le président. Les sénateurs qui avaient commencé à convoquer des grosses têtes il y a deux semaines se sont arrêtés pour mener une enquête dont les résultats devraient faire l’objet d’un débat en chambre dès demain. D’autres grosses têtes (dont deux ministres) pourraient donc se voir déposer sous la guillotine dès demain. On commence déjà à parler de remaniement ministériel, c’est vous dire où on en est. C’est sans compter que le ministre de la culture et des communication est décédé quelques jours seulement après son installation. Le premier ministre Conille battra peut-être un record mondial de volatilité d’un gouvernement, même pas un mois avant que les choses tournent au vinaigre. Un autre record pour ce si petit pays. Imaginez comment peuvent être déçus tous ceux qui attendaient qu’un gouvernement sorte enfin de la longue galère sans gouvernail des 6 premiers de pouvoir du nouveau président pour qu’on embraye la deuxième vitesse du changement. Je le sais, j’en suis …

dimanche 20 novembre 2011

Suer

L'avion venait de se poser sur le tarmac de l'aéroport de PAP. Je venais tout juste d'installer la carte SIM de Digicel dans mon téléphone , Asefi m'appelait.
- Le froid ?
- Il était beau.
- Beau !? Comment le froid peut-il être beau ?
- Juste avant qu'il soit trop intense, l'espace temps où il réconforte sans agresser. Il faut vivre l'automne dans une année pleine, celle qui nous fait vivre les grands froids de l'hiver, la chaleur naissante du printemps, l'intensité de la chaleur de l'été et la longue entrée automnale dans l'hiver. Tu comprendrais comment le froid peut être beau.
- Je ne te comprends pas vraiment, mais ce n'est pas très grave.
- En parlant de ne pas comprendre, j'avoue que je ne suis pas trop certain de comprendre l'annonce de votre président en ce 18 novembre. Relancer l'armée nationale dans ce contexte. Au plan des priorités nationales, des finances publiques et du contexte socio-politique, c'est au moins questionnable.
- Au plan symbolique, c'est toutefois essentiel. Il faut redonner aux haïtiens un petit espace de fierté, de contrôle sur leur propre histoire. La nostalgie associée à l'idée de l'armée transmet cet espoir que le pays recommence à ressembler à un pays.
- C'est drôle que dans cette dimension nostalgique, les gens semblent oublier les dizaines de coups d'État réalisés par l'armée ou encore comment cette même armée a été l'un des instruments du maintien d'une dictature de 30 ans. La nostalgie est normalement liée à des souvenirs heureux ou positifs dans l'histoire d’une nation !
- T'as raison sur ce point, mais la nostalgie nationaliste tire ses racines dans un marasme informe d'intelligence et de rationalisme qu'il est impossible d'appréhender intellectuellement.- Je te laisse tirer cette conclusion, mon statut de blanc m’impose une retenue certaine.
- Non, en fait, je voulais te parler de ton dernier billet.
- C'est à dire ...
- Tu te demandais comment la communauté internationale allait réagir. Je reconnais là ta grande naïveté. T'as pas encore compris que la communauté internationale, c’est des dizaines de pays qui cherchent à améliorer leur position les uns envers la autres, et aider Haïti est l'un des échiquiers sur lequel cette guerre se joue. Donc, ce n'est pas parce que les américains se sont manifestés contre le projet d'armée nationale, que tu ne trouveras pas des pays d'Amérique du sud intéressés à placer des pions dans leur guerre perpétuelle contre les USA.
- T'es en train de me dire que vous allez encore devenir des pions dans cette guerre !?
- Tu me fais suer...
- C'est pour ça entre autres que le froid de l'automne est beau, on arrête de suer.

samedi 19 novembre 2011

Cadeau de Noël

Le centre-ville de Montréal est coincé dans des embouteillages monstres aujourd’hui, le Père Noël arrive… Le vrai bien évidemment. Vraie barbe et vraie bedaine. Je n’ai pas vu si la poche était pleine, mais il lui reste encore plus d’un moins pour la combler. Le cadeau de Noël de Martelly au peuple haïtien sera le retour de l’armée nationale. La même vieille armée ou un nouvelle, personne ne le sait vraiment. Une commission civile, comme les lutins du Père Noël, doivent confectionner le nouveau jouet national d’ici la fin de l’année. On peut bien évidemment questionner l’intérêt (ou les intérêts) et la pertinence d’une telle démarche, mais la position de la communauté internationale sera intéressante à observer. Tous les pays se sont dits contres cette nouvelle armée et ont proposé de mieux appuyer une PNH améliorée. Vont-ils accepter de financer le cadeau Noël ? Parce que soyons clairs, 70% du budget de l’État (dont 100% du budget de développement !) vient de l’extérieur, difficile pour Martelly de pousser son projet sans couper drastiquement dans différents secteurs de l’intervention de l’État. Un beau casse-tête pour Noël !

jeudi 17 novembre 2011

Noël

L’hiver est un peu comme une mauvaise habitude, il s’installe lentement pour bien s’ancrer dans le quotidien. À la banque aujourd’hui où on réglait les choses importantes de la vie, on a vu par la fenêtre l’hiver laisser tomber ses premiers flocons de neige. Rien de vrai, que de la poudre aux yeux qui fond sur un sol encore trop chaud. Avec l’hiver, arrive Noël… Les commerces ont déjà commencé à nous affliger avec la musique de Noël et les décorations. Période qui suscite en moi toujours le même sentiment de fuite. Les haïtiens que j’accompagnais ont quitté le froid hier. Le froid relatif bien évidement. La job de GO (gentil organisateur) est terminé. Quelques jours de pauses avant de reprendre l’avion pour le soleil.

lundi 14 novembre 2011

Folies de jeunesse

Je devrais plutôt écrire imbécilité de vieillesse. J’ai laissé plusieurs choses ici en quittant Montréal le 18 novembre 2008. Entre autre les boys, les gars avec qui je jouait au hockey. Une vraie petite ligue de garage constituée d’amis, des gars qui depuis maintenant 20 ans se retrouvent dans une aréna tous les dimanche soirs. Absolument rien de compétitif, qu’un plaisir contagieux et chaleureux de se disputer la ‘puck’. C’est un sport qui exige une certaine forme physique et qui, surtout dans ma situation, nécessite l’implication de muscles dont j’avais oublié l’existence. L’aréna n’étant pas équipée d’un défibrillateur pi de quelqu’un capable de s’en servir, j’ai assumé mon rôle de défenseur à caractère défensif. Tout a été difficile et le centième de seconde de réaction qui te fait passer d’un bon à un mauvais joueur, pouvait être évalué en centaine de minute dans mon cas. Malgré tout, le plaisir de retrouver les boys vaudra toutes courbatures de demain ou de mardi. L’autre folie de jeunesse a été la poutine d’après-match. Depuis que le sérieux journal Le Devoir a consacré une série de reportage à la poutine, il me semble tout à fait légitime de faire mon pèlerinage du côté de la Banquise. Je m’apprête donc à me coucher vidé de mon énergie, mais rempli de ma poutine. On en rediscute dans les prochaines 48 heures, je devrais normalement manifester quelques regrets de ces manques de sagesse.

vendredi 11 novembre 2011

On en arrive là !

Haïti nous rattrape toujours. Allez savoir comment !? La une de La Presse (sur le site Internet) nous annonce que Martelly va avancer avec son projet de rétablir l’Armée même si la diplomatie internationale lui aurait annoncé qu’elle ne l’accompagnerait pas dans l’aventure. La communauté internationale lui répète qu’elle est prête à financer des projets qui vont améliorer qualitativement et quantitativement la police nationale, mais pas à financer une nouvelle armée. Un de ces représentants internationaux disait l’autre jour dans une rencontre que personne ne voyait d’un bon œil une augmentation d’hommes et de femmes ‘armés’ usant de leur autorité dans des conditions de rémunération et de travail qui poussent à la corruption et à la violence : « Déjà des problèmes avec la PNH, pas une bonne idée de dépenser des kob pour en placer davantage dans ces conditions à risque. » On partage votre point de vue monsieur le représentant, pas une bonne idée. Cetout me disait avant de partir : « À voir l’improvisation dans laquelle ce projet semble émerger, on en arrive à souhaiter que nos amis les parlementaires fassent efficacement leur travail de sape. » Effectivement, on en arrive là !

Montréal

Montréal a toujours ses couleurs. Le froid rafraîchissant de l’automne nous fait du bien. La pluie aussi. Ça fait deux jours qu’on a mis les pieds dans le froid… Je suis à Montréal avec six collègues haïtiens. On a passé la journée d’hier à Gatineau, les gens de l’ACDI nous recevaient. Une semaine de réunions et de rencontres pour nos partenaires. Quand arrive le moment de quitter avec des haïtiens pour Montréal, les questions relatives au ‘fwet’ (au fret en québécois ou au froid en français) envahissent les préparations. Des haïtiens qui débarquent avec leurs bottes et avec ce qu’il faut d’épaisseurs pour confronter la température. S’habiller plus chaudement et marcher dans les rues sans fondre de sueur, ce n’est quand même pas désagréable. Surtout que les arbres nous ont attendus avant de laisser tomber leurs dernières feuilles.

mardi 8 novembre 2011

De 4 E à 5 E

Vous vous imaginez paisiblement aux petites heures du matin, marcher sur le bord de la mer. Le soleil est encore si bas qu’il vous fait une ombre de 50 pieds. Le calme plat, quelques petits oiseaux qui lancent leur journée de courses. Ce matin, sur le bord de mer dans la ville des Cayes, l’image était faussée. En fait, le bord de mer, dans la section de l’hôtel où j’ai dormi du moins, ressemble à un dépotoir. Un chien et quelques cabrits cherchaient ce que les humains avaient pu gaspiller. Je pensais à certains politiciens qui la semaine dernière félicitaient leur diplomatie d’avoir fait reconnaître à l’unanimité une place pour Haïti au sein du Comité de Coordination du Programme « L’Homme et la Biosphère » de l’UNESCO. La chancellerie haïtienne, peut-être inspirée par le président qui a mis l’environnement dans ses 4 priorités (4 E *), a donc réussi à convaincre l’ensemble des pays représentés à l’UNESCO en proposant le projet de protéger deux zones du pays encore … présentables : Morne La Selle (pas de blague facile SVP, on sait de quelle selle on parle) et Pic Macaya. Peut-être le début de quelque chose mais dans le contexte de délabrement de l’environnement, peu importe la qualité des projets, un message de tous les pays pour dire « Wake Up » est sûrement la principale chose qu’Haïti a besoin. Difficile de mettre les priorité en ordre de … priorité, surtout que ces priorités devraient être complètement interdépendantes. Je dis bien « devraient » dans la mesure où une autre des 4 priorités du Président est l’économie. Il serait trop facile de penser que ce développement économique se fasse au détriment d’un environnement déjà lourdement précarisé, surtout que c,est cette absence d'économie qui favorise le déboisement de presque tout le pays. Il faut se rappeler de certaines données sur le déboisement (2 à 3% de couverture végétale selon les chiffres utilisés lors de la campagne) et qu’à chaque grande pluie (et Dieu sait qu’elles sont fréquentes), la morphologie du territoire se transforme toujours un peu au gré des glissements de terrain. La dernière inquiétude est qu’aux 4 E chantés par le Président depuis des mois, s’en est ajouté un cinquième pour Énergie. J’espère qu’on parle d’énergie renouvelable… * Les 4 E étaient l’Éducation, l’État de droit, l’Économie et l’Environnement. Il faut maintenant en ajouter un cinquième pour l’Énergie.

lundi 7 novembre 2011

Charbon et créole

J’allais être en retard pour mon vol ce matin. Le départ pour Jérémie était planifié pour 8h00 et à 7h30, j’étais toujours dans le blokus de Delmas 31 !! Dix minutes avant l’heure, je dérape dans l’aéroport. Le gars de Tortugair qui est devenu mon ami m’invite à me calmer : « 90 minutes de retard M Labadie, pas de problème. » Tabranak … Je me suis levé aux petites heures pour terminer des courriels et quitter la maison à 6h00. Je vais encore une fois m’écraser les fesses sur les bancs trop longtemps... Il faut quand même aller à Jérémie quelque fois par année pour se rappeler qu’il y a des arbres en Ayiti. J’exagère un peu. En fait, cette région est tellement boisée qu’elle fait du bien. C’est beau comme ça devrait. Il y a avait plus de kabrit sur le tarmac que de moun dans l’aéroport. Le chauffeur m’attendait et on s’est vite rendu à la réunion. Après, on repartait en voiture vers les Cayes. 4 heures d’une route infernale mais magique pour les yeux. Des dizaines de grands oiseaux de proie planaient à la recherche de poules. Une route qui, par un financement canadien, est en voie d’être refaite. Les petits bouts agrandis ne sont pas encore parfaitement rechaussés, mais on sent que la chose va changer la vie. Terminée, on passera d’une ville à l’autre en moins de 90 minutes. Aujourd’hui, le 4 heures est resté la norme à cause des pauses forcées par les travaux ou les croisements impossibles dans les sections trop serrées des anciens tronçons. Les passagers de l’autobus qui nous devançait ont été forcés de décrocher les poules et les kabrits qui étaient attachés aux fenêtres, pour pouvoir croiser un autre autobus. Le plus frappant sur cette route est le nombre de camions de charbon de bois qui sortent de la Grande-Anse pour aller vers les Cayes ou Port-au-Prince. Une collègue donne deux ans à cette forêt (une des dernières du pays) disparaisse complètement, comme ailleurs sur le territoire. J’estime le tout à 5 ans juste parce qu’il faudra encore près de deux ans pour que la nouvelle route soit complètement terminée et ouvre le corridor d’un grand déboisement. À Morne André, il y avait une grande affiche qui informait la population que la zone était à risque de glissement de terrain en plus de donner les principaux conseils. Une belle grande affiche en français. Je me disais que ce n’était pas trop grave, personne ne sait lire.

samedi 5 novembre 2011

On recule l'heure

Pendant qu’on recule l’heure, le temps avance. Paradoxe ? Peut-être, il faut quand même sortir de ce nombrilisme humain (dans le sens de l'humanité avec un grand H) et se rappeler que l’horloge n’est qu’une représentation organisée du temps qui fuit. En parlant de fuite, je pense que celle qui s’en va devant et qui force tout le monde à rester bien chita (assis) dans le statu quo, la guerre entre les parlementaires et la présidence (vous pouvez inverser la proposition) nous amène un peu plus en avant dans le recul du pays. Le grand chef de la police a été questionné par les parlementaires aujourd’hui et a confirmé que le ministre de la justice a lui même demandé l’arrestation du député qui sortait de l’avion d’Air Caraïbe la semaine dernière. Le même ministre qui raconte sur les ondes des radios que le principe de séparation des pouvoirs est une prémisse indiscutable sur laquelle il pose ses fesses comme ministre. Ministre depuis deux semaines, faut-il le rappeler ! La référence au siège éjectable est toute simple alors que les parlementaires ayant promis que ce sont des têtes qui allaient rouler. Le premier ministre, pour ouvrir la porte de la sortie de secours, raconte aux parlementaires qu’il y aurait eu dérive. Dérive !! On verra la fin du combat, mais je continue de croire qu'il y a des batailles perdues qui font plus de dégâts que d’autres.

vendredi 4 novembre 2011

Le fouillis et la perfection

Et si le fouillis était le début de l’ordre ? Pourquoi pas ! Vous connaissez le proverbe ‘La perfection est l’ennemi du bien’, c’est de ça dont je parle. Je discutais avec des gens de la business (blancs comme noirs) récemment et je leur exposais mon projet de 3 milliards de dollars pour relancer le pays. Un vaste programme Étatique de prêts pour permettre la constructions petite kay (prononcer caille, maison en français) pour les familles haïtiennes. Pas simplement celles qui sont toujours sous des bâches, mais toutes les familles haïtiennes qui sont mal logées. Je parle bien évidemment de familles en mesure de rembourser un prêt, peut-être 20 à 30% au total. On prend 3 des 6 milliards restant dans les promesses faites au pays et la CIRH lance le projet. En premier lieu, tu recapitalises les banques qui auront à gérer ces prêts. Tu fais un montage financier qui leur permettra de récupérer une partie de cette capitalisation sans que leur gain se matérialise en taux d’intérêt pour les consommateurs (on parle de 8% par année depuis quelques mois alors avec un nouveau programme, mais depuis longtemps, le taux était de 25% par année !!). Les banques prêtes à certaines conditions : Des bons papiers pour le terrain, une construction antisismique avec des contrôles de qualité, contractualisation avec des architectes, ingénieurs et entrepreneurs enregistrés, les systèmes pour l’eau potable et l’évacuation des eaux sales, la gestion des déchets, l’électricité, des mesures de contrôle pour le paiement des services publics… Tout bagay ! L’argent reste et circule en Haïti au lieu de prendre l’avion ! Les boss (ouvriers) de tout acabit, les vendeurs de matériaux, les arpenteurs, les marchandes qui s’aglutinent autour des chantiers pour vendre leurs figues aux ouvriers … L’État et les municipalités tirent des taxes et des impôts de toute cette activité. La réponse de tous à mon idée est simple : « C’est impossible, tu as ni le cadastre ni le système juridique pour gérer une telle entreprise de manière correcte. T’as même pas de services publics !! On est loin d’être prêt à se lancer dans un tel projet. » C’est la question de l’œuf ou la poule. « Comment pensez-vous que nos sociétés dites ‘évoluées’ en sont arrivées à avoir des systèmes presque sans faille en matière de développement domiciliaire ? En attendant que toutes les lois, règlements et autres exigences soient parfaits ? Non, il y a des gens qui se sont cassé le nez et ont forcé l’État, les municipalités et les associations de toutes sortes à mettre en place des garde-fous. On attend un cadastre national pour commencer ? On ne commencera jamais ! Non, il faut forcer ce cadastre par le fouillis. Par les conflits entre 8 personnes qui ont des papiers pour démontrer qu’ils sont tous propriétaires du même terrain. Forcer l’État et les municipalités à définir certaines règles par les conflits que vivront les familles. Le cadastre va se négocier morceau par morceau et plus les négociations vont évoluer, plus des règles précises et reconnues par tous les légitimeront. Même chose pour l’eau potable ou l’électricité … Du constructivisme dans la forme et dans l’esprit. La perfection est le résultat d’un fouillis, j’en suis certain !

mercredi 2 novembre 2011

Batailles et guerre

Les rapports tendus entre le président et les deux chambres ne semblent pas vouloir s’assouplir. La guerre pourrait durer encore 4 ans ! Le dernier évènement Bélizaire (associé pour plusieurs à une vendetta du président lui-même) a offert une nouvelle escalade quand les parlementaires se sont engagés à ‘couper des têtes’ en vérifiant entre autres les dossier de nationalité de toutes les personnes nommées par le président et le premier ministre. Je connais beaucoup d’haïtiens qui ont dans leur sac un passeport canadien , français ou américain. Des gens qui ont fait le choix de vivre ici mais qui se sont donnés une sécurité en complétant les démarches pour obtenir une deuxième nationalité. Des gens éduqués qui ont profité des études ailleurs pour se donner un passeport supplémentaire, passeport qui leur simplifie la vie quand arrive le temps de voyager et qui surtout, leur offrira une porte de sortie si les choses se remettaient à vraiment mal se passer. Je serais prêt à parier une bouteille de Barbancourt (Réserve spéciale !) que plusieurs des personnes nommées dans les dernières semaines (entre autres pour les ministres et secrétaires d’État) sont dans cette situation. Les parlementaires vont donc les ‘convoquer’ afin de valider cette petite information. Au non haïtien (le pays ne reconnaît pas la double nationalité), la tête sera coupée. Symboliquement j’entend ! Au plan de la faveur du publique, j’ai toujours cru que le président avait le gros bout du bâton dans cette guerre avec les parlementaires. Sa campagne s’est faite sur le dos des vieux politiciens et de leurs méthodes. Il est de bon ton ici de décrier les parlementaires jugés incompétents (le fait que plusieurs soient analphabètes sert vite de raccourcis pour déterminer leur incompétence), corrompus et dans beaucoup de cas, criminels notoires. Des histoires d’enveloppes brunes qui circulent dans les bureaux de ces parlementaires refont surface à chaque fois qu’un vote important doit être tenu. Chaque département aurait son sénateur/député chef d’une mafia locale qui contrôle entre autre la drogue ou les voies d’accès aux pays (ports, routes, aéroports, …), distribue des armes et fait régner l’ordre, le sien je veux dire. Cette faveur du publique a pris un coup de vieux cette semaine avec l’arrestation du député Bélizaire. Les attaques contre Martelly et deux de ses ministres zélés (identifiés comme de fervents duvaliéristes) ont été nombreuses. Tu fouines les conversations dans la rue, au resto, au market, à la station service, dans la cour du ministère ou de l’hôpital, et tu sens que le climat s’est modifié. Dans une guerre, tu ne gagnes pas toutes les batailles. Mais il y a des défaites qui font plus mal que d’autres. Le député emprisonné est vite devenu trop encombrant pour le gouvernement qui lui a redonné ses souliers et son linge moins de 24 heures après l’avoir passé les menottes. Le bonhomme est débarqué au parlement dans l’heure pour être reçu comme un héro. Les rappels de l’époque de la dictature que les anti-martelly scandent depuis maintenant un an pouvaient ressembler à un épouvantail à moineau. Là, un doute s’est inscrit dans la tête de plusieurs. La communication (pour ne pas dire le marketing) a été la grande force du président depuis plus d’un an. Il devra s’y montrer encore meilleur dans les prochaines semaines s’il ne veut pas perdre trop rapidement la guerre.

mardi 1 novembre 2011

Contre les imbéciles

On voit actuellement les pays se chicaner la propriété du 7 milliardième humain sur la planète. Plus besoin de dire que tout est relatif ; c’est relatif ! Dans les dernières semaines, Jo et moi avons fait le tour de plusieurs orphelinats. 30 places, 50, 100, 400 … Le tremblement de terre a bien évidemment fait exploser le nombre d’enfants ‘séparés de leurs parents’, mais la quantité d’enfants abandonnés par la vie est effarante. Je n’ai pas trouvé de chiffres officiels, il y a de ces réalités qui ne comptabilisent pas. Dans l’appellation ‘séparés de leurs parents’ (appellation proposée par l’UNESCO), il y a tout ce que vous pouvez imaginer. De maman et papa restés sous les décombres de la maison, en passant par ceux qui amènent leurs enfants de tout âge dans un ‘orphelinat’ en disant ne plus être en mesure d’en prendre soin, les enfants abandonnés devant la porte de ces mêmes orphelinats ou encore ceux laissés à l’abandon n’importe où (votre imagination n’est même pas assez grande). Pour gérer ce fléau, on trouve bien évidemment de tout. Des ‘véreux’ qui profitent de la générosité coupable des gens riches d’ailleurs pour empocher le pactol et donner aux enfants ‘séparés de leurs parents’ des conditions sous-humaines. Des organisations ‘caritatives’ qui prennent bien soin des enfants malgré des ressources limitées, l’amour déborde de toutes les fissures de leur organisation. Des organisations plus performantes qui prennent bien soin des enfants, comme on prend bien soin d’un produit qu’on aura à écouler sur un marché de futurs parents qui manquent d’amour et d’attention à déployer. Des parents sans moyens qui, poussés par je ne sais quel désespoir, en arrivent à la conclusion que leur enfant sera mieux sans eux ! Plus souvent des femmes bien évidemment, les hommes ayant évité depuis longtemps les nécessités relatives à ce choix. Je ne sais plus quoi en penser. Et à ceux qui me disent le plus simplement du monde "ah moi, je suis contre les orphelinats", je leur réponds que "moi, je suis contre les imbéciles". Malheureusement, je rencontre tous les jours des imbéciles, pas moyen de s’en débarrasser. Je dois vivre avec.