lundi 30 janvier 2012

Poursuites

Asefi se moque de moi depuis 15 minutes. « Il fallait bien que tu écrives sur ton blogue que c’était le calme plat dans le dossier de Duvalier. T’as vu, on va le poursuivre ! » Elle fait référence au fait que le juge d’instruction vient de confirmer que Duvalier sera poursuivi pour détournements de fonds. La nouvelle a fait le tour du monde, je l’ai même lue sur le site de Radio-Canada avant de la voir apparaître sur des sites haïtiens. Je ne me laisse jamais déjanter par les propos d’Asefi. « Poursuivi, poursuivi, il faut le dire vite. Déjà des gens critiquent le fait que les poursuites ne concernent que les détournements de fonds, mais ne comprennent pas les crimes qui ont été commis contre les opposants. » Fidèle à son habitude, Cetout se lance dans la partie. « Labadie a raison, il ne se passera rien. C’est simple. Les crimes économiques sont ceux qui ont le moins de chance d’aboutir. En partie parce que la prescription peut plus facilement s’appliquer dans la confrontation des lois nationales et internationales, et que le bonhomme a déjà fait l’objet de poursuites semblables avant que les procédures tombent. Assez de prises pour des avocats pour que ce bout des poursuites soient abandonnées. Deux ou trois ans d’appels devant ce qui nous reste de système judiciaire et le bonhomme s’en sortira sans trop de complications. La grosse nouvelle aujourd’hui, c’est l’absence de poursuite en lien avec les crimes contre l’humanité. Là le droit international aurait pris une plus grande importance et l’apport d’organisations internationales auraient pesé nettement plus lourdement dans un procès. Une partie nettement plus difficile pour les avocats nationaux de Duvalier. »
- Penses-tu que Martelly aurait laissé aller les affaires ? On le dit très proche du clan Duvalier.
- Cetout se relance. Martelly a profité des ondes locales la semaine dernière pour dire qu’on devait pardonner alors qu’aujourd’hui en Europe, il recadre un peu son propos et mentionne que Duvalier devrait être jugé pour ses crimes. Rassurer son monde ici et ses alliés à l'international. Le président a eu ce qu’il voulait. On ferme le gros morceau des droits de l’homme et on lance aux fauves qui attendent une proie déjà morte. Il répond aux attentes de ses proches qui ne veulent pas voir un cheveu de Duvalier approché par un ciseau, et permet des procédures qu’on sait vouées à l’échec pour la galerie.
- T’es toujours dans la théorie du complot lui lance sa sœur. Imagine qu’on le coince comme il faut avec ces poursuites, ce serait un pas non ! Je veux te rappeler qu’au Cayes récemment, des policiers se sont faits coincer et finiront leur vie en prison. C’est quand même une preuve que le système peut accoucher de quelque chose de concret.
- Penses-tu que si les journalistes américains n’avaient pas sorti et suivi cette vieille histoire de meurtres de détenus, les policiers auraient été réellement inquiétés ? Non, le système de justice n’a pas la capacité d’autorégulation nécessaire.
- Et pourquoi ça ne pourrait pas se passer de la même manière dans le cas de Duvalier lui lance Asefi ? Duvalier est sûrement capable de maintenir l’intérêt international sur Ayiti encore quelques années. C’est peut-être la pression internationale qu’il nous faut pour sortir de cette partie de notre histoire. Pis à ce que je sache, personne n’a encore confirmé que les poursuites en lien avec les violations des droits de l’homme ont été abandonnées.
Cetout ne savait plus quoi réponde à sa sœur et faisait semblant d’étirer le fond de sa Prestige. « T’as peut-être raison, mais je n’ai pas vraiment confiance pour la suite. »

dimanche 29 janvier 2012

Aller, retour


On en surprend personne en disant que le premier souhait de plusieurs haïtiens est de quitter leur pays. Sortir d’ici pour aller au Canada, aux États-Unis, France ou Belgique, là où la vie est meilleure. Là, du moins, ou mon frère, mon cousin ou ma tante vivent mieux. Mieux que moi … ici en Ayiti. La fuite des cerveaux est sûrement une des dimensions les plus signifiantes de la longue descente aux enfers de ce ti peyi. Comme dans tout monde complexe, elle est en la cause et l’effet : Les ‘cerveaux’ ont pris la fuite à cause des problèmes politiques et sociaux qui gangrènent la vie quotidienne, et la perte de ces ‘cerveaux’ handicapent la capacité du pays de sortir de ce marasme. Un collègue canadien lançait cette semaine dans une rencontre que 84% des diplômés universitaires haïtiens travaillent à l’extérieur du pays !! Je ne connais pas sa source, mais j’ai tendance à lui faire confiance. Je parlais avec mon proprio-architecte qui travaille trop parce qu’il n’y a pas de relève, deux ou trois générations ont fui le pays. Un étudiant a fait son terrain de doc dans un hôpital du pays pour étudier les motivations des résidents de différentes spécialités médicales : 51 sur 52 rêvaient d’aller pratiquer ailleurs après leur diplôme. Pour le 52ième, le jeune chercheur n’avait pas réussi à l’interviewer… Dans cette gadoue, on sent toutefois un espoir. Peut-être direz-vous que mes lunettes sont un peu trop roses, mais je perçois un petit changement de ‘mindset’ comme on dit. Je ne suis pas le seul, certains journalistes en ont parlé dans les dernières semaines. Des québécois qui nous visitent régulièrement pour le travail sentent eux aussi une légère différence à la sortie de l’avion. Au cours des dernières semaines, j’ai croisé 5 haïtiens dans la quarantaine qui revenaient au pays. Carrière installée aux États-Unis depuis  plus de 15 ans et hop, on prend un billet aller seulement avec toute la famille pour le pays d’origine pour trouver du boulot, se lancer en affaire. Chaque année dans le cadre de notre projet, 40 haïtiens obtiennent un diplôme de deuxième cycle en gestion des services de santé.  Le plus frappant cette année est cette volonté très clairement affichée de plusieurs ‘privés’ (des diplômés qui ne sont pas issus de la fonction publique) de travailler au sein du réseau public (conditions salariales et de travail misérables en comparaison avec les ONG et les organisations internationales). Mon proprio-architecte me disait qu’il avait observé le même phénomène au moment du départ de Duvalier avant que, rebelote, les départs massifs reprennent au moment des troubles de la présidence d’Aristide. À la blague je lui ai demandé si c’est le retour de Duvalier qui inspirait cette nouvelle tendance ! Il a rit. Un représentant de l’ambassade canadienne racontait il y a quelques semaines que dans les hautes sphères de la diplomatie, on sentait une motivation différente avec la nouvelle équipe gouvernementale. Qu’il se passait un petit quelque chose, que le vent était peut-être en train de tourner. Tant qu’il n’amène pas d’ouragan !!!

vendredi 27 janvier 2012

Le calme plat

Bon … parlons politique juste un peu. Il y a sur la table politique haïtienne actuellement trois dossiers qui dorment. Pronfondément ou pas ? C’est là toute la question. On attend donc des nouvelles du dossier Bélizaire (un député arrêté peut-être ‘maladroitement’ après s’être publiquement coincé dans une engueulade avec le Président), des ou de la citoyenneté du Président (haïtien, américain et/ou italien) et des poursuites (ou pas) contre Duvalier. Trois dossiers pour lesquels le jeune gouvernement pourrait jouer son existence selon plusieurs analystes.
- Il ne se passera rien me dit Cetout. Ceux qui ont installé Martelly au pouvoir vont remplir adéquatement les enveloppes brunes pour éviter que nos parlementaires se rendent au bout d’une quelconque logique.
- Pour le dossier Bélizaire et celui de la citoyenneté du Président, les parlementaires ont de très bonnes cartes dans leur guerre contre l’exécutif. S’ils les jouent comme il faut, il peuvent transformer les rapports de force à leur avantage pour un bon bout.
- T’as pas compris le pouvoir des enveloppes brunes … C’est le meilleur rapport de force que le Président pourra maintenir. Tu ne dois pas oublier que ceux qui ont installé le président sur son siège n’ont aucun intérêt à ce que la situation se trouble. Ils vont payer ce qu’il faut pour maintenir le petit ronron qui permet à leurs entreprises de faire des affaires. Tu sais comment les gens d’affaire n’aiment pas les turbulences politiques.
- T’es cyniques !
- Un peu vide comme réponse. J’ai tort ou j’ai raison ?
- Tu sais ce que je pense de la théorie du complot, c’est la même structure logique que la religion. Elle s’explique et se confirme par elle-même. C’est un peu court !
- Les haïtiens commencent à avoir trop d’influence sur toi. Arête ta rhétorique pseudo intellectuelle et regarde la réalité en face. Ces gens là ont installé Martelly à la tête du pays parce qu’ils n’en pouvaient plus de nous voir tergiverser. Dois-je te rappeler les menaces de retrait des visas américains aux amis du CEP et de l’Inite pendant les périodes de comptage ?
- Et comment vont réagir ces méchants impérialistes dans le dossier Duvalier ?
- Là-bas, on s’en fout tant que ça ne change pas la donne politique ici. En Haïti, personne au sein de l’exécutif ou du parlement n’a vraiment intérêt à ce que le dossier de Baby Doc fasse trop de vague. Il y aura toujours des gauchistes des droits de l’homme, d’ici ou d’ailleurs, qui s’excitent avec ce dossier, mais dans le fond, rien ne bougera. Le parquet va déposer son rapport et on trouvera tout ce dont on a besoin au plan juridico-administratif pour ne pas que le dossier avance réellement. Il va mourir en paix.
- On entrera donc pas dans une période de tourmente politique comme annoncée.
- Le calme plat mon homme, le calme plat !

jeudi 26 janvier 2012

La vie des gens riches et désagréables

La richesse financière, c’est un peu comme l’herpès : En fonction de ta capacité immunitaire, les manifestations sont plus ou moins subtiles. Il faut aller manger dans ces restos ‘chics’ de Pétion-Ville pour rencontrer de ces infectés incapables de gérer leur état. Incapable dans le sens d’affecter (ou d’infecter) les autres autour. Je sais que ce genre d’énergumène existe partout sur la planète, mais dans un pays où le statut de ‘riche’ est facilement accessible (tellement tout le monde est pauvre), les symptômes sont davantage visibles. Des abrutis qui veulent absolument spécifier à 'la serveuse bouchée et inculte' la cuisson de leur tartare, ça existe !!! Même s’ils sont capables de payer l’assiette et la bouteille de Bordeaux qui l’accompagne…

mercredi 25 janvier 2012

Réapparitions

Ceux qui disent que rien n’avance se trompent. Ça n’avance pas nécessairement très rapidement, mais quand même, les choses avancent. Plusieurs camps se vident, des écoles sont reconstruites (en ‘temporaire’ qui risque de devenir permanent peut-être !?), des petites maisons font leur apparition et des montagnes de gravas fondent au soleil. Il y a le rythme normal dans la vitesse haïtienne à prendre en compte également. J’ai été témoin cette semaine d’une première qui nous montre que les choses avancent. En novembre 2008, on venanit tout juste de s’installer. Je devais me rendre à Miragoane et juste avant la ville, la route est coupée par le débordement de l’étang (l’étang de Miragoane comme pour faire original). Le passage des ouragans Hyke et Jeanne dans les mois qui avaient précédé avait fait monté le niveau e l’eau et fermé la route. C’est plus compliqué m’avait expliqué un ingénieur spécialiste des question d’eau. Un bouchon s’était formé à quelque part et rendait impossible le déversement de l’eau vers la mer. Un bouchon difficile à déboucher qu’on m’avait raconté. Une route poussiéreuse qu’on avait fini par asphalter après quelques mois servait de détour. Un détour qui après trois ans était devenu la route ‘normale’. J’ai donc pris pour la première fois la ‘vraie’ route cette semaine. Est réapparue une route qui avait passé les trois dernières années sous l’eau. Comme on voit réapparaître la Place Saint-Pierre, ou le parc de Place Boyer, des choses qui en disparaissant avaient cessé d'exister.

lundi 23 janvier 2012

"Les" significations

Le 12 janvier 2010, au moment précis où bagay la décidait de nous secouer, j’étais dans le stationnement du Caribean Market (le lien). J’y suis retourné à plusieurs reprises et en ai parlé quelques fois sur ce blog pour raconter quelques anecdotes. Ne le dites à personne, mais j’estime que le meilleur billet écrit sur ce blog a été commis le 24 juillet 2010 au sujet de cette fille que j’avais imaginée morte sous les décombres du market (le lien). Depuis quelques semaines, le nouveau Caribean Market est ré-ouvert. J’y suis allé aujourd’hui pour la première fois. J’ai discuté avec des employés de l’ancien market, mon créole n'a jamais été aussi limpide. Tout le monde souriait ... C'est fou ce que peut signifier l'ouverture d'une épicerie !! La signification, en fait, c’est la seule chose qui compte. À moins que ce soit "les" significations ?

dimanche 22 janvier 2012

Un petit peu du Québec !

Lors de la randonnée du week-end dernier, on a fait un bout dans un petit joyau écologique du pays. J’écris ‘petit’ dans la mesure où il n’en resterait presque plus, la Fondation Séguin travaillant fort pour conserver ce trésor. Une forêt de pins ! Comme au Québec. Les mêmes odeurs, la même lumière, la même fraîcheur et le même type de sol. En altitude, on est assez haut (2800 mètres si les données sont justes) pour maintenir la température voulue.

samedi 21 janvier 2012

Le décorum

Cétout, le frère d’Asefi, est un peu en rogne contre son président. « Il se pavane un peu trop à mon goût. OK pour que Sweet Micky fasse dans la pub, mais là, il est président ! Michel Joseph Martelly devrait respecter davantage sa stature de président, oublier son statut de star. » La grogne de certains tourne autour du fait que le président se montrerait un peu trop, un peu trop dans le style ‘pub’. Partout dans la ville, le président pose enlacant une personne âgée pour dire que sa victoire est pour elle. Rit avec des étudiants pour dire que sa victoire est pour eux. Dans les dernières semaines, on a vu apparaître des affiches roses où sous la binette du président, on présente certaines statistiques sur les timoun qui ont eu accès à l’école dans les dernières semaines grâce à ‘son’ programme. On lit au bas de l’affiche : pwomes se dèt. Une promesse est une dette et le président est visiblement heureux de rembourser sa dette;.
- Qui a payé pour ces ‘publicités’ ? Est-ce que notre président utilise des fonds publics pour se faire de la publicité ? De l’auto-publicité ? Qui a validé si ces chiffres tiennent la route ?
- Tu me fais suer avec toutes tes questions, je ne suis pas journalistes !! Demande aux journalistes haïtiens que tu connais de faire leur travail. Mais sur le fond, je ne sais pas vraiment ce qui te frustre.
- C’est simple pourtant ! Le gars est président et se fait de la pub !! Le culte de la personne est une dimension nécessaire pour un vendeur de disques, mais pour le président d’un pays, il me semble qu’on pourrait s’en passer.
Asefi qui sirotait son jus de melon juste à côté se lance dans le débat.
- Avec ces pubs, il ne fait que nous confronter à une de hypocrisies nationales. Dans le fond, le gars est en train d’inscrire la politique dans une dimension de communication grand public qui existe partout sur la planète. On reste convaincu dans notre vision archaïco-nostalgique de la noblesse de la vie politique. Une vie qui nécessiterait une éthique ou un esprit supérieur. Quand il est question de politique, on se drape constamment dans une constitution et des principes qu’on n’est incapable de respecter aucunement. Il faudra arrêter un jour de se prendre au sérieux et le devenir …
- T’exagères lui lance Cétout. C’est quand même indécent que le gars se serve de son statut de président pour se faire de la pub.
- Qu’est-ce qui est vraiment indécent ? À mon avis, ce qui est indécent, c’est qu’on se maintienne la tête dans le sable d’une ‘vraie vie politique nationale’. En fait, le gars joue à fond la ‘game’ de la politique réelle. Il ne contrôle aucunement les deux chambres et n’arrivera à rien au plan politique s’il n’induit pas de nouveaux rapports de force. Le seul outil tactique qui lui reste est la population. L’appui populaire. Il se vend comme Nike vend ses espadrilles. Dans une société de consommation, une chaussure Nike est un concept au même titre que la scolarisation des enfants. Donc arrêtons de vivre dans l’imaginaire d’une vie politique haïtienne portée par la noblesse des intérêts supérieurs de la nation, par le respect de la lettre ou de l’esprit d’une constitution, ou encore par la hauteur d’une fonction. En fait Martelly rejoint directement le peuple avec ces publicités. Ce peuple qui n’a pu aucune confiance en cette classe politique qui se complaint dans une image fanée d’elle-même. Ce n’est pas parce que tu sors Dessaline, Pétion ou Louverture de ton chapeau à toutes les phrases, que t’es réellement bercé par leur esprit ou leur mémoire.
- Un peu de décorum quand même !!
Cétout avait perdu de sa hargne en lançant cette dernière phrase. Asefi semblait heureuse de se préparer à enfoncer le dernier clou.
- Justement, c’est probablement notre plus grand défi, sortir du décorum …

vendredi 20 janvier 2012

Les blasés

Quand je me préparais à vivre l’expérience professionnelle haïtienne, je vivais un peu dans ma tête. Je lisais ou je rencontrais des gens pour mieux comprendre ce dans quoi je mettras les pieds, mais l’idée que je me faisais, naïve ou pas, ce qu’allaient être les prochaines années, prenait beaucoup de place. J’imaginais par exemple rencontrer plein de grands humains. Je parle de ces individus qui sont marquants, qui arrivent à porter un regard original et constructif sur ce qui les entoure. Je me disais que tu ne pouvais pas choisir de faire ta carrière en parcourant la planète d’un pays pauvre à l’autre, sans être porteur de certaines convictions en regard du développement ou des rapports internationaux. Par exemple, je me disais que l’infirmière qui avait fait ce choix ne correspondait pas à l’infirmière qui a pris la décision de travailler dans un hôpital près de chez elle. Même bagay pour l’ingénieur, le médecin, … J’étais dans le champ ! Ce choix de carrière se fait comme n’importe quel autre et attire (ou tire) la même proportion de blasés que l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont ou le Cégep du Vieux ! Hier, j’ai pris une longue pause (dans une réunion encore plus longue) avec un européen qui venait de débarquer en Haïti depuis deux jours. Deux jours. « Ça fait 25 ans que je fais de l’international partout en Afrique et en Asie et c’est la première fois que je mets les pieds ici. Je peux te confirmer que Port-au-Prince est le deuxième clavaire sur la terre. J’ai vu pire une seule fois dans ma vie. Il n’y a rien dans ce pays et à voir le déroulement de la réunion actuelle, il n’y en aura pas davantage bientôt. En fait, c’est le genre de pays fini. » Fini, c’est exactement ce que je me disais. Fini.

mercredi 18 janvier 2012

Libre-échange

Le ‘rapport au monde’ est cette bibitte qui nous englue complètement le cerveau. Je me rappelle, quelques mois avant notre arrivée en Haïti, nous avions visité un policier canadien venu en mission en Haïti. Notre objectif : Se faire parler du pays par un gars qui connaissait la poutine. Trois heures à se faire parler (et c’était franchement intéressant et instructif) de crimes, de criminels, de prisons insalubres, de justice corrompue … J’avais dit à Jo au retour que la prochaine rencontre devrait se faire avec un botaniste, on aura tout une autre vision du pays. Mon cerveau a donc été englué durant le week-end par ces paysages et cette paysannerie. Haïti était belle. Était beau aussi. La vie était pauvre mais souriante. Une petite famille qui cultive les pistaches (arachides) pour les vendre sur le marché de Kenscoff. Une autre fait la même chose avec le café. Petit délice apparent. Pendant qu’on emmagasine ce petit bonheur sur un sentier où les piétons se saluent toute la journée, un camion tuait 29 personnes sur la route de Delmas. Manque de freins dans un cas, manque de chance pour les autres. Un retour à la réalité … haïtienne. Une réalité où personne ne régule rien et où des camions (poids lourds comme légers) peuvent entrer au pays et rouler sans que les services concernés (douane, policier, transport, …) ne valident quoi que ce soit. Sans que des employeurs/camionneurs se questionnent sur les risques. Des pays-amis qui laissent sortir pour ‘l’étranger’ ces vieilles bagnoles sur des vieux rafiots probablement. On parle de camions, mais c’est la même chose pour les médicaments qui viennent finir leur vie ici, les équipements médicaux, ... Au lieu de mourir là où ils ont été utilisés, ils viennent tuer des gens ici. C’est probablement ça le libre-échange.

Les photos de la randonnée

Ceux qui sont curieux de voir les photos de la randonnée. Allez sur le site de photo (le lien).

mardi 17 janvier 2012

Raideur dans les mollets

Ce matin, lors de la descente de l’escalier qui me mène de notre chambre à la cuisine, mes mollets ont rappelé leur existence. Bizarre comment on en arrive à oublier comment ce genre de muscle joue un rôle essentiel dans notre fonctionnement quotidien. Il suffit de les stimuler de manière inhabituelle pour qu’ils se crispent un peu. La randonnée a été un peu plus intense que difficile. Je sais que je ne suis pas le seul à avoir plus de difficulté lors de la descente que lors de la montée, mais l’analyse a été une fois de plus confirmée. Une première journée qui nous fait passer de Furcy et Séguin. Une longue montée, 4h30. Le soleil était présent mais pas trop agressant. Le vent refroidissait le moteur qui a réussi à garder une température normale tout au long de la traversée. De Séguin, on se rend à Peredo, juste avant Marigot. Une longue descente qui prend probablement 6 heures, à moins que l’on décide de tricher un peu vers la fin (pour les dernières 30 minutes) en assoyant ses fesses (question de reposer les genoux et de limiter l’impact des ampoules) sur une moto-taxi. Ce que nous avons fait. De Peredo, on s’est engouffré dans un tap-tap pour Jacmel où le chauffeur nous attendait, coincé qu’il a été dans un blokus infernal de quelques heures sur la route entre PAP et Jacmel. Un camion a fait un embardé et a bloquer complètement la route … Le sentier est une route plus vraiment carrossable que des centaines d’haïtiennes empruntent à pied pour aller vendre ce qu’elles ont cultivé de légumes ou de fruits. Le principal point de sortie serait le marché de Kenscoff. On croise donc ces femmes qui, en gougounne le plus souvent (des tong pour les français) et avec un grand panier en équilibre sur la tête, nous dépassent allègrement. On croise aussi des petites maisonnettes ou des hameaux. Les enfants crient « blan blan blan … » et demandent quelque chose. Les parents cultivent un peu ce qu’ils peuvent dans un terrai hautement escarpé. Les paysages sont aussi beaux que désolants, désolants par la nudité des montagnes. Le 2% de couverture végétale prends tout son sens. Un vrai plaisir qui laisse autant d’image dans la tête que de raideurs dans les mollets. C’est une autre façon de sortir de l’enfer de Port-au-Prince, et très certainement une belle façon de découvrir de nouvelles dimensions de ce pays et de ce peuple. À Séguin, tout le monde connait Winnie qui se bat pour donner un peu de sens écologique à ce bout du monde en développant entre autres des activités écotouristiques. Dans la petite auberge où il nous accueille très bien, il y avait ce couple de Boston qui venait de faire la même route que nous sur le dos de chevaux. Il parle même d'escalade et je pense qu'effectivement, des grimpeurs y trouveraient let compte. C’est Winnie qui offre le service et tout ça profite à sa fondation (visiter le site).

lundi 16 janvier 2012

Juste parti en randonnée pour deux jours : Furcy-Marigot en passant par Séguin (où le téléphone fonctionne). J'aurais plein de photos pour vous dès mon retour. Envoyé de mon Iphone

jeudi 12 janvier 2012

Rebâtir

Dans la cour de l’ambassade ce midi, on a eu droit à une petite cérémonie pour se rappeler le 12 janvier 2010. Je ne devais pas y être, je passais par là pour autre chose et on m'y a invité. Je n’étais même pas habillé pour la circonstance. Simple mais émouvante. Il y avait ces quelques personnes toujours sous les décombres émotifs de bagay la et qui nécessitaient l’accolade soutenue de leurs collègues. Qui sait qui ils ont perdu ? Il y avait une canadienne pleine de courage venue en Haïti deux ans après pour voir la ville dans laquelle son mari est décédé. On ne sait pas trop ce qui est plus long à rebâtir, une ville ou une santé émotive.

mercredi 11 janvier 2012

Découragé

Demain, ça va faire deux ans. Déjà, on sent que le niveau d’attention de l’évènement en a pris un coup. Que les médias soient moins présents, ce n’est pas surprenant. La nouvelle c’est comme le nouveau Tide, il faut toujours qu’il soit Ultra-Nouveau-Extra-Éco pour qu’on en parle. Ce n’est pas très grave, pas besoin d’eux pour que la mémoire émeuve. Ce qui me surprend, c’est de voir comment les haïtiens placent facilement l’affaire dans le tiroir de l’oubli. « C’est congé nationale demain, mais je serai au bureau quand même, on pourra se parler si tu veux » me disait un partenaire du ministère. Se parler de quoi ??? Ils sont plusieurs sur ce mode et à ce que je sache, il ne devrait pas y avoir trop de manifestations demain. On passe rapidement à l’étape du congé férié ‘normal’, comme la fête du travail qu’on célèbre en chômant … On verra quel sera le climat dans les rues de PAP, mais j’ai déjà le sentiment d’y accorder plus de signification que ceux qui m’entourent. J’ose presque penser que c’est la même chose pour plusieurs ‘blancs’ ou organisations internationales. « On a plus besoin de souligner à grand trait nos catastrophes depuis celle de l’indépendance, elles ne sont que ponctuelles. » Cetout est toujours aussi décourageant. « Découragé, Labadie, découragé … »

mardi 10 janvier 2012

Surtout, ne rien changer

Le Québec jongle malhabilement avec la question nationale depuis trop longtemps. C’est un peu comme le débat sur la couleur de la margarine ou les frais de scolarité, increvable… Le fameux ‘NOUS’’, sa définition surtout, est selon moi la pierre angulaire du marasme dans lequel les souverainistes québécois s’engluent depuis des années. Il y a des questions qui ne valent pas la peine d’être posées en partie parce que la réponse est impossible et surtout, n’a aucun impact sur la suite des choses à partir du moment où tu décides d’en faire vraiment quelque chose. Essayez de définir le mot ‘température’ juste pour voir … Une sensation, un état, un degré, … On s’en fout, la vraie question est de savoir comment tu t’habilles en fonction de ce que tu as à faire. Le ‘ce que tu as à faire’ étant l’élément clé de la dernière phrase. Haïti devrait sombrer pleinement dans un nouveau débat nationaliste qui pourrait nous amener dans des méandres desquels nous ne pourrions jamais sortir. C’est Asefi qui le dit :
- On plonge dans le vide avec cette question.
- Hummm ?
- Que des ministres ou même le président aient une autre nationalité, on ne devrait pas en être surpris. Plusieurs de ces personnes sont allés étudier aux États-Unis ou au Canada et en ont profité pour se donner une police d’assurance pour l’avenir en prenant la nationalité du pays dans lequel ils ont passé une bonne partie de leur vie. À moins d’être con, tu veux garantir à ta famille la capacité de pouvoir sortir d’ici si jamais les problèmes devenaient trop grands. Je pense aux troubles sociaux ou aux catastrophes naturelles. Tu te rends à l’ambassade canadienne avec les passeports et on ramène tout le monde en sécurité. C’est un secret de polichinelle !
- Mais la constitution ?
- 90% de ce qui est écrit dans la constitution n’est pas respectée. C’est la raison pour laquelle plein de monde ont cette double nationalité. C’est bien connu, tu peux acheter n’importe quel fonctionnaire de l’État civil, de l’Immigration ou de la DGI pour aller chercher les papiers qu’il te faut. Jamais ils ne vérifieront si tu possèdes une autre nationalité. En fait, cette guerre est encore une fois strictement tactique. - C’est-à-dire ?
- Simplement un nouveau front dans la guerre entre le parlement et l’exécutif. Ces sénateurs et ces députés qui lancent une commission pour étudier la question n’ont jamais manifesté ce genre de préoccupation au moment où ils étaient au pouvoir !
- Ça va aboutir à quoi ? Le président pourrait être destitué selon la constitution.
- Ne t’inquiète pas. Ils ne veulent pas sa tête, ils veulent en prendre le contrôle. Ça n’aboutira à rien, seulement qu’à une perturbation politique supplémentaire qui devra durer quelques semaines et modifiera les rapports de force entre les deux pouvoirs. Ils ne trouveront rien, ce n’est pas dans leur intérêt dans la mesure où plusieurs d’entres-eux ont cette double nationalité, et on pourra encore une fois accuser l’international de cacher des informations. C’est bien connu, le bureau du président Obama, celui de Sarkozy ou encore celui de Harper vont interdire la diffusion de certaines informations afin de protéger les pantins qu’ils ont installés au pouvoir. Quelques nuages politico-paranoïdes qui vont brouiller l’espace politique pour encore longtemps et qui serviront de munitions continuelles dans cette guerre sans fin. En fait, l’objectif est toujours le même : Maintenir le statu quo dans lequel toute cette belle classe politique arrive à s’enrichir. Surtout, ne rien changer.

dimanche 8 janvier 2012

Surtout, n'envoyez pas davantage d'argent

Vous allez dire que je me répète et vous avez raison. J'ai effectivement soutenu ce propos dans les mois qui ont suivi le 12 janvier, mais ça fait longtemps que je l’ai fait, donc, j’ai le droit de l’écrire à nouveau. Étienne Côté-Paluck a déboulonné quatre mythes dans La Presse d’hier (je vous ai fait le lien dans mon dernier billet) et je vais m’apprêter à en déboulonner un cinquième : Il ne faut pas plus d’argent pour reconstruire Haïti. Mais davantage de nouvelles idées. Sur les 10 milliards promis par la communauté internationale dans les mois qui ont suivi le tremblement de terre, Haïti n’aurait reçu que 50% de la communauté internationale (et même moins, les chiffres varient sur cette question). Ce n’est pas grave, pour le moment, il ne faut pas plus d’argent !!! En premier lieu parce que le gouvernement haïtien ne sait pas encore quoi en faire et ce n'est pas les poches davantage pleines qu'on règlera ce problème de fond. Et deuxièmement, parce que l’argent versé ne sert pas vraiment l’économie haïtienne. Une réalité du fonctionnement de l’aide au développement est bien illustrée dans l’article du journal Le Monde cité dans mon dernier billet : On peut y lire que 1% de l’argent que USAID investi dans le pays (l’équivalent américain de notre ACDI canadienne) se transforme en contrat pour des entreprises haïtiennes. Je ne veux pas ici frapper de manière spécifique sur les américains (ils sont déjà quelques centaines de millions à le faire les yeux fermés) ou encore sur les méchants impérialistes (ils sont déjà quelques centaines de millions … ), mais uniquement rappeler que le fonctionnement des agences nationales, des organisations internationales et des grandes ONG peut ne pas profiter au développement économique du pays, ou du moins ne pas vraiment être structurant au plan d’une économie nationale. Donc, si les gens disent dans les prochains jours qu’Haïti n’est pas encore sorti des décombres et des campings forcés parce que la méchante communauté internationale n’a investi que 50% de ce qu’elle avait annoncé, dites leur que c’est faux. Qu’il ne nous faut pas encore plus d’argent, mais bien davantage des idées…

Vous avez le choix

La télé à oreilles-de-lapin (juste un peu plus moderne quand même) nous propose huit chaînes. Six des huit chaînes ce matin le même match de foot, Manchester United contre Manchester City. Bon match mesdames messieurs !

samedi 7 janvier 2012

Bonne lecture

On parlera d’Haïti dans les médias cette semaine, on se rappellera le 12 janvier 2010 cette semaine. Il s’écriera plusieurs choses sous plusieurs angles. Les clichés et le pessimisme seront à l’honneur, mais il y a quand même quelques perspectives originales. Dans La Presse de ce samedi Étienne Côté-Paluck déboulonne quelques mythes sur Haïti (le lien). Je ne suis pas certain de partager totalement toutes ses conclusions, mais j’avoue que ça fait du bien à lire. Le Monde (le lien) publie mon préféré. On nous offre une autre vision du pays, celle des familles riches, les quelques 3% de la population qui détiennent 80% des richesses. Bonne lecture.

vendredi 6 janvier 2012

Allez savoir !

Les haïtiens arrivent souvent à nous laisser sur un sentiment mi-figue, mi-raisin. La dimension individualiste (que comme plusieurs autres, j’ai souvent décrié comme l’un des principaux cancer de cette société) s’éteint presqu’automatiquement dès que l’on peut voir comment la force de la cohésion sociale peut embrigader, même à être belle. Ce midi, je participais à une activité sociale du Ministère de la santé en lien avec la Fête des Rois. On en profitait pour donner un caractère un peu solennel à l’évènement en soulignant l’apport de certains employés et de certains partenaires internationaux. Madame LE ministre (il faut dire LE ministre ici) est sorti du protocole habituel pour pousser la centaine de personnes dans la salle à réfléchir au sens du partage, de la fonction d’un ministère de la santé dans un pays comme Haïti, et ce à quelques jours du 12 janvier. Elle a amené la salle à une minute de silence qui s’est terminée subtilement transformée en un chant religieux, comme pour ne pas déranger la fin du silence. Tout le monde a été mobilisé, j’en suis venu qu’à me sentir inculte de ne pas pouvoir chanter avec eux. Je voyais des gens engagés, je sentais cette énergie du groupe sans pouvoir totalement en être. Cette vision de l’haïtien individualiste s’éteignait lentement. Ce qui nous apparait comme une contradiction, n’est peut-être en fait qu’une décantation nuancée et subtile de la même réalité. Allez savoir !

mercredi 4 janvier 2012

Front froid

Un fond froid nous attendait à la descente de l’avion. Je ne blague pas, un fond froid. On en parle même dans les médias et les autorités rappellent aux parents de bien emmitoufler les enfants, surtout les poupons ! La vie a été nuageuse toute la journée (ce qui est très rare dans ce coin du monde) et ce soir, Jo est assise devant moi avec un chandail de polar et des bas du même tissus. Le thé fume, elle cherche à se réchauffer. Le garçon de cour a mis la tuque et le foulard que Jo lui a achetés à San Francisco. Les ayisien qui « gèlent à rien » vont donc trouver la nuit difficile. Quant à nous, on est ‘déchiré’ au sujet de l’intérêt d’aller à la mer ce week-end ... !? « Le sable serait-il trop froid ? » Wo wo, je niaise … Il faut quand même narguer nos proches du Qc même si je sais qu’ils ne versent aucune larme sur notre sort de congelés éventuels. Bonne nuit sous le duvet !

mardi 3 janvier 2012

C'est fini ...

Les valises sont bouclées et le taxi viendra nous chercher dans quelques minutes ... La vie normale recommence dans quelques heures, le temps de passer par Miami et d'y brûler deux heures. Le pont entre 2011 et 2012 est maintenant traversé... Que le nouveau monde commence !

lundi 2 janvier 2012

Des vrais pros

Dans le sport, la dimension psychologique peut jouer un rôle très important. Adolescent, je jouais au football (type football américain, mon sport préféré …) pour l’équipe de l’école secondaire. On se préparait à aller jouer contre la polyvalente de Saint-Georges-de-Beauce, la grosse équipe de la ligue. La grosse dans le sens où les adolescents de la campagne, tous cultivateurs de leur état dans notre imaginaire citadin, étaient disons … baraqués. Et être baraqués dans un sport de contact comme le football américain, ça peut donner un certain avantage physique, mais également psychologique. On prend donc l’autobus scolaire ‘jaune’ pour se rendre à Saint-Georges et nous sommes accueillis à la sortie par un corridor composé des joueurs de l’équipe adverse qui veulent nous souhaiter la bienvenue dans leur coin de pays. Les poignées de main et les tapes dans le dos sont toutes chaleureuses. On est entré au vestiaire pour se préparer et, dans notre tête, la partie était déjà terminée, perdue en fait ! Un silence de mort, on venait de comprendre qu’on allait à la boucherie. Le coach faisait tous les efforts possible pour nous repomper le ‘mental’ (comme on dit chez Les Boys) mais rien à faire, on s’ennuyait déjà tous de notre mère.
J’avais un peu ce feeling là hier en pensant aux joueurs des Chargers de San Diego qui entraient dans le stade des Raiders d’Oakland. Oakland et juste de l’autre côté de la baie et je voulais concrétiser un rêve de ti-cul, voir un match de la NFL. Quoi de mieux qu’un premier janvier pour réaliser ses rêves, parlez-en aux haïtiens. Les fans des Raiders, tous vêtus de noir, ont, selon certains, la réputation d’être un peu abruti et mal léché (). L’hymne de l’équipe (The Autumn Wind) vous donne une petite idée de l’esprit qu’on tente d’y faire régner. Tous vêtu de noir, les fans annoncent la mort de l’opposant. Je me suis donc rendu bien longtemps avant la partie afin de voir de mes yeux le fameux « tailgate party » d’avant partie. Une folie pure, comme celle que l’on peut imaginer que l’humain fanatique peut en organiser. Une orgie de bouffe dans deux très grands stationnements marquée par le contexte, les BBQ bien installés dans la valise du gros 8 cylindres : Les bonnes grosses viandes, tout de la bouffe mexicaine et les fruits de mer dont les fameuses huitres de la période des fêtes. Tout ça bien évidemment, arrosée de bière, de bière et de bière. Dans le train qui m'amenait au match, j'ai vu arriver 3 fans des Raiders avec une caisse de 30 canettes de bière. Faites le calcul ! Au troisième quart de la partie, le salon qui longeait la sortie près de mon siège, regorgeait de gars un peu trop amochés et qui dormaient sur des fauteuils plus et moins confortables. Aidés par une performance plus qu’ordinaire de leur équipe, disons que le taux d’alcool des fans avait eu le dessus sur leur enthousiasme. Les gars des Chargers ne se sont pas laissé détruire le mental par les épouvantails noirs, des vrais pros !