vendredi 31 août 2012

Je me répète

Il y a quelques semaines, je vous mentionnais qu'il y a des choses difficiles à expliquer (lire ce billet http ://goo.gl/5h68U). Cette caricature du Nouvelliste (voir l'article http://goo.gl/KBOrT) illustre parfaitement la teneur de mon propos. Je me plagie donc moi-même !!

mardi 28 août 2012

La vision et le rêve

« Avons-nous les moyens de notre politique ? » Cette question éteint toujours les débats vertueux, surtout dans un pays comme Haïti. Impossible de définir une vision de l’avenir, toujours quelqu’un pour nous ramener dans la réalité. Mais la réalité étant relative … Moi, je suis à l’optimisme ce qu’Obélix est à la potion, tombé dedans dans un tout jeune âge. Ce pseudo réalisme ‘éteignoir’ a donc la fâcheuse habitude de m’assommer. L’enjeu bien évidemment est de faire la différence entre une vision et un rêve, ce qui dans l’imaginaire politico-culturel haïtien est une nécessité. Donc parmi les visions promulguées par le président, il y a ce décret qui interdit la fabrication, le commerce et l’usage de ces assiettes en styromousse. Comme les feuilles d’automne au Qc, ces assiettes jonchent tout ce qu’il y a de sol ou de ravine dans cette ville. La rue étant une poubelle pour la grande majorité des haïtiens, ce qui leur a permis de manger le chien jambé ou le spaghetti se retrouve nécessairement au sol avant d’être poussé par les vents ou les pluies. Les ravines qui drainent la vie en partant de Pétion-Ville et allant jusqu’à la mer charrient des milliers de ces contenants. Parmi les problèmes d’Haïti, la priorisation de celui-là pourrait souffrir de toutes les analyses. Personnellement, je me suis mis à rêver que la rue allait devenir propre… « Le président arrivera-t-il à ses fins dans ce dossier ? » Ma collègue me fait un sourire de perplexité. « S’il n’a pas les moyens de contrôler ce commerce et rien à offrir en échange, la partie est perdue. » C’est peut-être ça la différence entre la vision et le rêve !? Il me faut sûrement une louche de réalisme.

lundi 27 août 2012

Plus forte que nous

Un retour de vacances essoufflant. Mon patron était dans mes bagages et on a bourlingué pas mal jeudi et vendredi pour que sa mission soit optimale, surtout qu’on savait qu’Isaac allait déranger nos plans. Après, ce fut la galère pour lui trouver une place dans un avion, American Airline ayant décidé depuis vendredi de fermer tous ses vols sur Miami (3 ou 4 par jour normalement). Ils étaient donc quelques milliers à espérer retourner dans leur civilisation le plus rapidement possible. Pour PAP, Isaac n’a pas fait de gros dégâts si ce n’est que certaines rivières ont atteint un débit qui pouvait faire craindre pour la solidité de certains ponts (Croix des Missions entre autres). Dans le Sud-Est, ma collègue qui est installée là-bas a passé un quart d’heure relativement plus difficile. On est venue la sortir de chez elle au petit matin et depuis, elle est complètement engagée dans la distribution de denrées et de matériel de toute sorte. Le secteur est tellement dévasté que certaines localités demeurent toujours injoignables. « Je pense à toi quand je vois les dégâts, j’imagine que ton kodak aurait mal à la tête. » Je suis obligé de dire qu’elle a raison. Égoïstement, j’étais presque déçu de faire le tour de la ville samedi matin. Pacot, Martissan, Carrefour-Feuille, Delmas ou Pétion-Ville, rien n’à signaler. Déjà à 11h00 du matin, les marchandes avaient repris leur commerce. Même les camps (et il en reste encore beaucoup même si les plus ‘visibles’ ont été vidés) ne montraient aucun signe du passage d’Isaac. Heureusement. Quant au Sud-Est et aux Nippes, ils y goûtent toujours. Tout le monde se presse mais la situation semble rester catastrophique, surtout que la pluie na cessé que dimanche en PM et que depuis, le soleil se fait discret. Rien de bon pour sécher la maison et tout ce qui y vit. Vendredi soir en entrant les meubles de jardins dans la maison et en barricadant ce qui devait l’être, je réfléchissais à l’idée que ce pays existe dans la violence des désastres naturels. Des centaines d’ouragans ont fait des milliers de morts et quelques tremblements de terre ont tout dévasté. Que cette menace m’atteint, qu’elle me fait sentir petit, faible. Comme le 12 janvier à 16h53, sentir que tout autour est plus fort. Je pensais à ces vieux du temps où je faisais de la montagne, ils nous disaient de ne jamais défier la nature, qu’elle était vachement plus forte que nous.

samedi 25 août 2012

En passant

En passant, tout va bien pour moi. Je n'ai pas eu une seconde pour traiter les photos et rédiger un vrai billet. Aucun dégât donc pour ma petite personne. Isaac a foutu pas mal le bordel un peut partout dans le sud du pays, mais PAP a été relativement épargné. Les radios nous ont fait un portrait des zones les plus touchées et le nombre de campeurs risque d'augmenter. J'ai fait un tour photo de plusieurs quartiers de PAP aujourd'hui et les dégâts sont mineurs, même les marchandes avaient repris leur commerce dans beaucoup de coins.

vendredi 24 août 2012

Bonne nuit

Il n’est pas encore 19h45 et le système satellite qui nourrit la télé a déjà déclaré forfait. Ou la couche de nuage est trop épaisse ou les vents ont déjà bousculé les visées de mon antenne. La première option me semble la bonne, la maison est dans un épais brouillard depuis 17h00 et les vents sont toujours sous contrôle selon les six grandes portes du salons. Je ne sais pas trop combien de temps encore mon internet va me tenir en contact avec le monde, mais je ne prends pas de chance, je vous fais suivre tout de suite quelques nouvelles. Claudette, la femme de ménage, vient de me téléphoner pour prendre de mes nouvelles. Elle s’inquiète dans la mesure où cet Isaac assumera mon baptême. Tomas qui est passé il y a deux ans n’avait pas vraiment la stature nécessaire à se faire une place dans la famille (je parle pour PAP bien évidemment, pas pour les gens du sud du pays). Isaac ne sera sûrement pas non plus le plus costaud, sa trajectoire a légèrement dévié, tout comme ses poumons ont perdu de leur vigueur. Les gens de Miragoane et peut-être ceux de Jérémie seront davantage touchés. Les zones plus enclavées entre Jacmel et les Cayes vont aussi y gôuter. Malheureusement. PAP demeure dans la zone des grands vents et des fortes pluies et les 400 000 personnes qui maintiennent toujours un statut de campeur depuis le 13 janvier 2010 devraient passer une nuit fort agitée. Isaac n’a pas encore déposé son pied sur l’île, on l’attend plus tard ce soir et il devrait nous visiter pendant toute la nuit. Le matos du photographe amateur est prêt, j’espère que demain me permettra de sortir pour visiter les alentours et rapporter quelques souvenirs. Bonne nuit !!

Isaac

Isaac commence à faire sentir son souffle. Une petite brise qui évacue l'intensité de la chaleur qui nous agresse depuis mon retour. PAP n'est pas directement au centre de la trajectoire d'Isaac, mais quand un visiteur aussi dérangeant débarque chez ton proche voisin ... Jacmel et Miragoane sont directement dans le couloir. Je vous tiens informé tant que mon Internet sera fonctionnel. Je salue Isaac pour vous.

mercredi 22 août 2012

Chez moi

Presque deux ans passé, celui qui est mon ami depuis toujours et à jamais me demandait si PAP était devenu mon chez moi. Il faudrait que je retrouve le billet rédigé à l’époque pour ne pas raconter trop de niaiseries, mais je pense que je lui ai répondu ‘oui’. C’est du moins ce que je me disais en embrassant Jo ce matin en quittant Mtl (elle me rejoindra chez ‘nous’ dans quelques jours). Je rentrais chez moi. Un chez moi que je sais temporaire, mais comme les abris ou les écoles construits depuis le 13 janvier 2010, un temporaire qui s’exprime dans la durée. Du Airbus 330 qui m’amenait sur PAP, on pouvait voir cette masse nuageuse couvrir Cap-Haïtien. Que quelques minutes avant de remettre les pieds à Port-au-Prince. Chez moi. Il faudra bien que je prenne les prochains billets pour que je dresse mon portrait de ce Québec dans lequel je viens de passer trois semaines… Un Québec en élection, au ‘tournant de son histoire’ comme ça fait dix fois que je l’entends depuis que je vote. Je suis revenu à la maison avant qu’Isaac n’y foute davantage le bordel. On reste ici dans un rapport au monde probabiliste, mais la trajectoire dessinée la modélisation informatisée du National Hurricane Center inscrit Isaac en plein cœur du cœur. En plein chez moi, vendredi en fin d’après-midi. Mais vous savez, la visite qui s’annonce n’est pas toujours celle qui se présente.

jeudi 2 août 2012

Ensemble ou séparé ?

On est à Montréal pour des vacances. Premier long séjour depuis novembre 2008, nous qui sommes habitués de revenir ici pour quelques jours seulement, on aura au moins le temps de souffler et de générer moins de frustrations (pour les proches comme pour nous). Sortir de la culture de l'autre dans laquelle on baigne depuis plus de trois ans, permet toujours d'observer nouvellement certains aspects de sa propre culture. À la fin du repas dans deux restos aujourd'hui, on s'est fait poser la même question par les serveurs : Ensemble ou séparé ? Tellement perdu l'habitude de se faire poser ce genre de question, que nous avons sursauté les deux fois. Les québécois connaissent le sens de cette question, mais peut-être sommes-nous les seuls. En fait, ce que les serveurs veulent savoir c'est s'ils doivent préparer deux factures (chacun assume les frais de son repas) ou une seule (la facture combine les deux repas). On ne se fait jamais poser cette question en Haïti, ni même dans les coins que nous avons visités depuis plus de 3 ans. Conséquence bien évidement de l'évolution des rapports entre les hommes et les femmes dans cette belle société que l'on a voulu distincte.

mercredi 1 août 2012

Le début des vacances



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"Les vacances vont prendre leur envol. C'est bien connu, les haïtiens ont peur de la pluie, l'avion va donc avoir du retard. Je me souhaite de bonnes vacances !!!"
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