lundi 17 septembre 2012

Se reconstruire

Haïti a déjà été une destination touristique recherchée. Sous la dictature en particulier, au moment où Bébé Doc faisait ses valises pour un périple de 25 ans, le Club Med du coin recevant la visite de quelques centaines de personnes en colère. Je ne sais pas trop si d’autres coins du pays profitaient de la sécurité et de l’invisibilité de la pauvreté pour recevoir des touristes, mais aujourd’hui, on cible principalement trois coins : La côte des arcadins (au nord de PAP) avec hôtels de bord de mer (comme l’ancien Club Med) , le Cap-Haïtien (avec la plage Labadie et la Citadelle) et Jacmel avec son centre-ville historique (??) et ses plages. La ministre du tourisme était au Qc cette semaine pour parler de sa stratégie de reconstruction de cette industrie nationale (http://goo.gl/UFmnZ). Cette hyper-hyperactive de l’hyperactif gouvernement Martelly/Lamothe se fait voir partout afin de mobiliser des gens dans son projet. Difficile à cette étape d’évaluer les résultats concrets de toutes ses démarches, mais au plan de l’effort, on pourrait, en apparence du moins, lui donner un A+. Au plan de la vision stratégique toutefois, j’entretiens certaines réserves. J’estime que l’on aime un peu trop les gros projets avec les gros hôtels. Pis les gros projets avec les gros hôtels, ça nécessite des routes, des aéroports, de la sécurité … Tout ce ce que le pays n’a pas et ne peut rapidement offrir. Choisir entre les ‘resorts’ de la République Dominicaine et ceux auxquels semblent rêver le gouvernement, je vous laisse deviner où iront les 1000$ planifiés pour la semaine de congé de février ! On me semble en fait avoir parié sur le mauvais cheval, celui dans lequel plusieurs pays de la région (Mexique, Jamaïques, République Dominicaine, Turk and Kaikos et Cuba entre autres) ont investi leur galette. Je pense davantage que la pays pourrait lancer son industrie sur d’autres bases, comme celles par exemple du tourisme d’aventure. Des gens prêt à dépenser du cash pour se dépenser en randonnée, en cyclotourisme, en vélo de montage, en plongée sous-marine, sur un voilier … Je ferais du vélo de montagne partout entre PAP et Jacmel, entre les Gonaïves et le Cap, entre les Cayes et Jérémie ou entre Jacmel et les Cayes (allez voir ce site http://goo.gl/lHikJ). De la plongée dans les alentours entre les Nippes et Jérémie, dans le entre le Cap et Port-de-Paix. De la voile autour de lÎle à Vache. De la randonnée, de l’escalade, … Avec des artistes et artisans (musique, peinture, danse, sculpture, …) à tous les coins de rue et une culture vaudou intelligement exploitable, Haïti peut trouver une niche. Pas la grosse niche clinquante et rapidement payante (éventuellement payante …), mais quand même une niche. Une niche de touristes moins exigeants au plan du confort et de la sécurité. Une première niche qui donnerait le temps au pays de se reconstruire une industrie. Mais vous savez, tout dépend de la façon de définie ‘se reconstruire’.

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