dimanche 26 juillet 2009

Les coïncidences n’existeraient pas


Il y a quelques semaines, notre ambassadeur canadien en Ayiti faisait une conférence de presse pour annoncer que le gouvernement canadien venait de réduire la cote de sécurité d’Ayiti. De trois, n’y allez pas sauf en cas d’extrême urgence, à deux, vous pouvez y aller mais restez prudents. Sur le site des affaires extérieurs du Canada, il y avait depuis plusieurs années un avertissement aux canadiens d’éviter Ayiti, sauf en cas de nécessité. Quand on faisait les démarches pour préparer notre déménagement ici, cette annonce nous avait un peu fait réagir jusqu’à temps qu’on nous explique que c’était une protection pour le gouvernement : On vous avait dit de ne pas mettre les pieds là, organisez-vous maintenant. Pour des coopérants comme nous, le Canada offrirait quand même une aide en cas de problèmes sociaux majeurs. Donc, la baisse de la cote de sécurité du pays devrait augmenter le tourisme et permettre aux investisseurs canadiens (ils seraient quelques millions à vouloir investir des milliards en Haïti, c’est connu !) de participer au développement économique du pays. Cette nouvelle, amplement discutée dans les médias haïtiens, arrivait ici au même moment où Clinton faisait sa première visite comme représentant spécial d’Haïti pour l’ONU, où la Minustah sortait des chiffres sur l’amélioration très importante de la situation sécuritaire du pays et, où finalement, plusieurs pays (dont le Canada) éliminaient la dette du pays. Un nouveau momentum, un vent de fraicheur dans cet été torride. Le pays prendrait vraiment du mieux et l’avenir commencerait à ressembler à un avenir. Au même moment au Canada, notre Harper national impose des visas pour les ressortissants de certains pays et … modifie les règles d’immigration pour les réfugiés. Pour plusieurs, ces nouvelles règles limiteront la capacité des ressortissants d’obtenir la reconnaissance d’un statut de réfugié. Ce samedi, Le Devoir nous apprend que les haïtiens seront les premières victimes de ces changements législatifs (http://www.ledevoir.com/2009/07/25/260417.html). En 2008, c’est près de 800 haïtiens qui ont cherché à obtenir un statut de réfugié politique au Canada. Une fois la porte fermée au Canada, il fallait quand même humainement mieux entrouvrir la porte pour rapatrier ces gens là en Ayiti. Je le sais, je fais des liens qui n’existent pas.

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