mercredi 6 juillet 2011

Le gars était prêt à faire la guerre

Je transcris ici quelques phrases d'un long texte que Rouzier, le premier ministre désigné par Martelly mai rejeté par les parlementaires, fait paraître dans Haitilibre (le lien). Intéressant dans la mesure où le gars nomme clairement l'espoir de changement que le nouveau président a réussi à incarner. Il y a de l'eau dans le gaz comme on dit, mais surtout, des occasions ratées :

« En tant que citoyen, j’avais accepté de servir mon pays en mémoire de tous nos compatriotes morts du séisme, des intempéries, du choléra, de la misère, des naufrages en haute mer, de la violence armée, des kidnappings et des assassinats, comme ce fut le cas hier encore, de Guiteau Toussaint... Tous, victimes de notre échec collectif à assumer le triptyque de notre République : Liberté, Egalité et, surtout et avant tout, Fraternité. »

« Une Population bafouée, trahie, méprisée par ceux et celles qui lui avaient promis l’espoir, la démocratie et le développement, pour ne leur délivrer que, le chômage, la misère, la mendicité et l’insécurité ; Une Population confrontée pendant plus de 50 ans à l’effondrement progressif de l’Etat, à la déliquescence de ses institutions et au règne de la médiocrité, de la corruption, de la violence, et de l’anarchie ; Une Population finalement décimée par des désastres cataclysmiques comme si la nature voulait, elle aussi, se joindre à la curée entamée par les Gardiens du Troupeau ; Une Population angoissée, affaiblie, désabusée, traumatisée, à genoux mais jamais vaincue, relevait la tête et assenait un Non sonore et péremptoire au statu quo et à ses partisans. »

« Si nous traitons la misère et les affres du sous-développement comme une monstrueuse tyrannie, nous devons être prêts à leur faire la guerre et cette guerre là, le Président Martelly, le prochain Premier Ministre, vous et moi n’avons simplement pas le droit de la perdre. La politique que je voulais proposer à la Nation était celle d’entrer en guerre contre les conséquences dévastatrices des catastrophes créées par la nature et par l’homme qu’a connues notre pays pendant les 50 dernières années, en embrassant sans réserve le changement promu par le Chef de l’État. Ce changement devait s’exprimer avant tout dans la défense du bien commun ; ce patrimoine qui englobe l’existence des biens nécessaires au développement du citoyen haïtien et la possibilité réelle pour tous d’y avoir accès. Ce bien commun exige le bien-être social et le développement de tous les enfants du pays, de tous, sans exclusion et sans exclusive; et il implique la paix, la stabilité et la sécurité d’un ordre juste. Le bien commun est, en ce sens, différent de l’intérêt général qui, dans un groupe, ne prend pas en compte chaque personne et, par conséquent, en ne considérant qu’une entité globale, pourrait accepter le sacrifice nécessaire de certains membres du groupe, d’ordinaire les plus faibles, pour la survie des autres. Le bien commun, tel que je l’envisage, engagera tous les membres de la société ; personne ne sera exempt de participer, selon ses possibilités, afin de chercher à l’atteindre et à le développer et personne ne sera abandonné. Fok tout moun lité, fok tout moun travay e fok tout moun jwenn ! »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est vraiment dommage qu'il ait été évincé. Mais il avait la peau bien trop pâle et bien trop d'argent gagnée honnêtement: c'était presque une provocation de l'avoir proposé. Et en plus, cette insistance sur le bien commun, un concept ridicule aux yeux de la majorité des parlementaires .