mercredi 31 mars 2010

Les échos de NY


Ici, NY n'a pas fait beaucoup d'écho. Sauf à la radio, la radio fait toujours de l'écho. La seule chose que l'on a compris c'est qu'après la pluie d'hier soir (ou avant celle des prochaines semaines, c'est selon), les millions allaient pleuvoir. Des politiciens un peu choqués se sont fait entendre sur les ondes. Trop de ça et pas assez de l'autre chose. Où est la société civile dans l'affaire ? Les syndicats ? Les agriculteurs ? … On a même eu droit à quelqu'un venu raconter que cette rencontre ne respectait pas la constitution du pays. Les canadiens (les québécois entre autres) fatigués d'entendre parler de constitution ne vivraient pas deux semaines dans la vie politico-médiatique d'Ayiti. Je parlais avec un collègue du rectorat de l'Université d'État qui me disait que même si le Président a fait beaucoup de place à l'éducation dans ses propos d'ouverture, les investissements prévus dans le plan proposé à l'international étaient bien en deçà du discours. Un politicien a été un peu moins poli à la radio quelques minutes plus tard en disant que le Président pouvait bien parler d'éducation sur la scène internationale alors qu'il n'a rien fait dans ses deux mandats à la tête du pays : Près de la moitié de la population est analphabète alors que 85% des places dans les écoles sont au secteur privé, même si la constitution prévoit l'école gratuite pour tous ! 'Le Président préfère les routes aux écoles ...' Pour un autre, ce n'est pas des milliards dont le pays a besoin, mais davantage d'une révolution au plan des mentalités et de l'organisation de la vie sociale et politique. En fait, il y a ce sentiment assez généralisé ici à l'effet que ce genre de forum pour aider Ayiti a eu lieu à plusieurs reprises sans jamais rien apporter de concret et de constructif pour la population. Le manque de confiance est double, la communauté internationale et l'État ayisien en font les frais. Je vais aller lire les journaux internationaux demain, peut-être me remonteront-ils le moral !

1 commentaire:

Marico Renaud a dit…

Bonjour Jean-François,
Concernant l'alphabétisation. Je me rappelle la campagne entreprise à Cuba en 1961. Des brigades d'alphabétisation ont sillonné le pays distribuant des millions de manuels. L'illettrisme fut pratiquement éradiqué en quelques années. Et la réussite de Cuba demeure un exemple pour tous. Cette réussite, même les ennemis du régime castriste la reconnaisse.

Il faut commencer quelque part. Un élan vers...ailleurs que les ondes radio!!!!! Évidemment, ça pavoise mieux à la radio que chez le citoyen qu'on aide au fil des jours!