lundi 9 mars 2009

Instabilité politique

Toute la journée, des hélicoptères ont circulé dans le ciel de PAP. Ban Ki-Moon et Bill Clinton, le mari de l’autre (Hillary, pas Ban), étaient en ville. Nos bureaux ont comme voisin d’en face, la résidence de l’ambassadrice américaine. Juste de l’autre côté de la rue. Il y a eu des passages d’hélicoptères tellement proches que même ma mise en plis n’a pas tenue ! Sérieusement, les deux hommes sont accompagnés d’une délégation de gens d’affaires venus ici pour faire le point sur la situation du pays. Que fera l’ONU avec sa force de maintien de la paix ? Elle décidera sûrement de rester, le pays n’est pas en mesure de gérer sa situation interne. On s’attend effectivement à un mois d’avril très chaud. Les élections sénatoriales risquent de mal se dérouler, les partisans d’Aristide ayant été définitivement exclus des élections. Selon certains observateurs, cette exclusion, décriée par le Canada et les États-Unis, ouvrirait la porte au retour de Titide : Si le parti ne peut exister sans son chef, dans une certaine perspective de la démocratie, permettons lui de revenir ! Les élections pourront ainsi bien se dérouler, tous les partis ayant droit de se présenter. Selon les journaux, Préval a souvent mentionné qu’Aristide pouvait revenir dès qu’il le souhaitait, rien de formel n’empêcherait sa présence au pays. Il faut se rappeler que les américains ont été un joueur clé dans son départ, les rumeurs fortes affirment que c’est eux qui auraient payé son billet d’avion… Depuis la fin du Kanaval donc, les partisans d’Aristide sont dans les rues et se sont engagés à perturber le processus électoral du mois d’avril. D’autres problèmes se pointent à l’horizon… Y parait que le grenier est vide et qu’une nouvelle crise alimentaire risque de faire rage. Y parait également que les États-Unis s’apprêtent mettre en application un jugement de l’immigration américaine  pour le rapatriement de 30 000 haïtiens illégaux vivant aux États-Unis. Tout le monde s’énerve autour d’Obama pour qu’il offre un statut de TPS (Temporary Protected Status) à ces haïtiens. Préval travaille fort pour ne pas avoir à gérer le retour de ces personnes. Pour finir, l’International Crisis Group (ICG) installé à Bruxelles a publié aujourd’hui un rapport annonçant une instabilité politique imminente en Haïti… J’espère que vous n’aurez pas à vous brancher sur Radio-Canada pour recevoir de nos nouvelles ?

Aucun commentaire: