mardi 17 mars 2009

Mademoiselle C


En quittant Montréal, on a fait plusieurs choses qui nous ont crevé le cœur. Par exemple, passer prendre un dernier espresso chez Cafe Italia ou jouer sa dernière partie de hockey. Parmi ces choses, une en particulier nous a tiré les larmes pendant quelques jours, et continue à l’occasion, même aujourd’hui, à venir nous brouiller la voix. Notre Mademosielle C. Une chatte aussi belle que grosse, aussi douce que gentille. On l’a eue avec nous pendant cinq ans avant de la laisser chez sa marraine juste avant de quitter pour Haïti. Chanceux dans notre peine, on a trouvé une marraine extraordinaire qui continue à entretenir régulièrement la place de notre Mademoiselle dans notre esprit et dans notre cœur. Jo s’était bien engagée à ne plus se faire prendre par ce genre de petite bestiole qui se creuse une place trop grande dans nos vies. Arrivé en Haïti, une jeune chatte a rapidement repéré la sensibilité de ma blonde et a réussi en quelques jours à faire fondre la crainte des puces. Elle se dresse devant notre porte à tous les matins au réveil et attend le retour de la Patrol pour venir chercher un peu de nourriture et d’affection en fin de journée. Ses miaulements sont redoutables. Nourrie la petite bête deux fois par jour. On achète de la bouffe au market et on garde les restants de poulet ou de poisson boucanés.  Hier soir, les voisins russes nous ont invité chez eux. Andrei venait d’apprendre une grande nouvelle, sa femme avait donné naissance à leur deuxième enfant dans la journée. Une petite fille qui n’avait pas encore de nom, les négociations entre Haïti et la Russie n’étant pas terminées.  On a donc bu de la vodka et du vin rouge avec nos quatre voisins et deux de leurs collègues (dont un québécois). Plus la soirée s’allongeait, plus la nuit se rétrécissait. Avant de quitter la maison des voisins, on a localisé notre nouvelle chatte bien enroulée sur le sofa ! Elle les drague eux aussi. Ainsi, avant de passer chez nous chercher son bol, elle s’est déjà faite engraissée par les voisins. Systématiquement donc, nos voisins la nourrissent avant nous. En racontant l’histoire à des collègues, on m’a confirmé que les haïtiens avaient la même tendance face aux orgaisations internationales, tirer son avantage à toutes les cantines.

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