jeudi 16 juin 2011

Le naïf

Les naïfs sont à la vie politique ce que les fleurs sont au jardinage. Elles en forment la beauté principale même si on sait quelles seront éphémères. C’est un peu le drame de notre nouveau président je sais que j’exagère un brin avec le mot drame, à cette étape de sa carrière, il faut parler de menace. Mais la force de la naïveté rend la menace de plus en plus probable. Son projet de rendre l’école gratuite a tous les intérêts d’une promesse politicienne admirable. Difficile d’être contre son esprit. L’enjeu concerne davantage sa mise en application. Le président s’est dépêché à se montrer actif dans ce dossier en créant un fond national pour l’éducation et en proposant une stratégie pour le remplir. Les vrais politiciens (à l’inverse des naïfs) questionnent aujourd’hui la ‘constitutionalité’ de ce nouveau fond. Qui en assurera la gestion ? Quel rôle joueront les parlementaires dans la gestion de ces kob ? Auprès de qui les gestionnaires seront imputables ? Des questions restées toujours sans réponse, comme si ces dimensions de l’utilisation des fonds publics n’étaient pas pertinentes. Ce serait un exemple de la précipitation de notre nouveau président. D’autres qui sont de cet avis sont les professeurs de l’état en arriérage salarial depuis (tenez vous bine …) 5 ans. Cinq ans, senk an, five years, cinco años. Ils ont invité Martelly à régulariser leur situation avant d’ouvrir la porte à un élargissement des services éducatifs. Je sais bien que leur revendication n’est pas tout à fait juste, les gens ont dans les mains des lettres de nomination signées par un ministre que le gouvernement n’a probablement jamais reconnues, mais ce groupe comme des dizaines d’autres trouveront à mettre leurs revendications sur la table pour forcer le naïf à redéfinir son projet. À moins que de naïf, il passe à dictateur…

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