jeudi 11 août 2011

La braise


La violence politique est, en Ayiti du moins, un peu comme une braise qui n’arrive jamais à s’éteindre. Et à cet effet, l’aura de notre nouveau président tient un souffle léger mais continu sur cette braise. On a entendu tout au long de la campagne présidentielle des références au fait que Martelly pourrait facilement sombrer dans la dictature. Des accointances avec Duvalier ou quelques uns de ses proches continuent de participer aux rumeurs entourant le personnage Martelly. Des traits de sa personnalité sont également devenus des lieux communs acceptés de tous : Autoritaire, impatient, fougueux, … Encore là des dimensions du personnage qui poussent un peu d’air sur la braise. Il a démontré dans la campagne que sa mèche pouvait être courte et quelques frasques récentes avec les médias confirmeraient le fait que des journalistes pourraient être forcés de développer des habiletés poétiques pour éviter certaines contraintes. Dans une entrevue avec une journaliste de Radio-Canada (et diffusée sur Youtube), le président a encore une fois souffler le chaud et le froid sur cette question de dictature ou des violences politiques : « La population me le demande, mais je refuse » était en bonne partie le sens de son propos. Lors du rejet de Rouzier au poste de premier ministre, il a subtilement remercier la population de ne pas être sortie dans les rues malgré le fait que leur très grande frustration était tout à fait compréhensible. Comme message alambiqué … Je confirme, plusieurs haïtiens autour de moi souhaitent que le bonhomme sorte le marteau et règle ainsi ses problèmes avec les deux corps législatifs. Cette semaine, des propos de l’Évêque du Cap-Haïtien ont été interprétés comme un appel à une ‘fortification’ de la fonction de la présidence. L’Évêque en question a rapidement démenti avoir inviter le président à durcir sa politique, mais si l’idée vient à la tête de tous, c’est qu’elle circule dans l’air du temps. Plusieurs personnes estiment que le pays n’a pas la maturité nécessaire pour vivre pleinement dans un régime démocratique. Les contraintes imposées par la constitution et le très haut niveau de corruption imposeraient davantage l’instauration d’une nouvelle dictature, un système politique que plusieurs croient mieux adapté à faire face à l’ampleur des problèmes à régler. Au premier bout du spectre, il faut tenter de trouver des exemples où la dictature n’aurait pas généré davantage de problèmes qu’elle en aurait résolus !? Au deuxième bout, il faut se demander s'il est possible que Martelly puisse extirper un gouvernement de ce carcan législatif dans le cadre constitutionnel actuel !? Deux opposés qui ne peuvent que transformer la braise en feu.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce n'est pas tant une dictature qu'un système judiciaire fonctionnel qu'il faudrait: il n'y aurait plus de GPR si ses membres étaient à leur place au pénitencier national. L'instauration de tribunaux spéciaux serait un premier pas parce le système judiciaire actuel est corrompu au-delà de toute possibilité de rédemption. Mais avec les tribunaux spéciaux on n'est plus très loin de la dictature et ces tribunaux spéciaux seraient probablement utilisés pour éliminer l'opposition plutôt que pour condamner les corrompus. Retour à la case départ .

Anonyme a dit…

De toute façon, ce qui compte ce sont les investissements étrangers, le retour de la diaspora et le départ des ONG. Dictature ou démocratie, c'est bien secondaire .

Anonyme a dit…

As-tu remarqué qu'il y a de plus en plus d'ONG, américaines surtout? C'est peut-être parce que le USA ont diminué leur niveau d'alerte pour Haïti. C'est une catastrophe bien pire que le tremblement de terre, une invasion de tarés, une recolonisation. J'ai rencontré cette semaine un jeune yankee chrétien tatoué qui travaille pour une ONG qui forme les concessionnaires de voitures à obtenir plus de contrats de la MINUSTAH! Je prie pour que la violence éclate et qu'ils dégagent. Sinon le pays est perdu .

Anonyme a dit…

Finalement, j'ai décidé avec des amis haïtiens de faire contre mauvaise fortune bon coeur: on va leur siphonner leur fric à ces tarés .