mercredi 3 décembre 2008
Pa gen pwoblèm
Assis dans un gros Patrol de Nissan, coincé entre des écolières en costume, trois tap-tap colorés ou s’accrochent des dizaines de personnes, un soudeur qui flamèche en pleine rue et un pousseur de brouette remplie de canne à sucre, la radio jouait une toune dont le refrain disait (répétait) Pa gen pwoblèm. Le refrain en Haïti est Pa gen pwoblèm. Partout on nous dit ‘y’a pas de problème’. Notre béatitude toute touristique nous permet de trouver cette attitude très sympathique. Elle confronte bien évidemment notre rigueur toute nord-américaine : chaque chose à sa place, en son temps. Ça demande de changer de beat, mais ça semble facile. J’arrivais du bureau de Télé-Haïti pour confirmer notre abonnement. Plus de 45 minutes à passer d’un commis à l’autre. Un premier pour ouvrir le dossier, une deuxième pour vérifier si un décodeur est disponible, revenir au premier pour valider l’abonnement, aller voir une troisième pour payer et finalement, retourner voir la deuxième pour récupérer le décodeur. Pa gen pwoblèm. Trois heures à la banque pour ouvrir un compte et y déposer des kob ! Imaginez pour aller en chercher… En circulation routière, même logique. Tout le monde est cool et les règles de la circulation existent dans l’informel, dans le non-officiel. Rien d’écrit, mais tout le monde se comprend. Pa gen pwoblèm. Le chauffeur m’apprendra les règles 'informelles' de la conduite haïtienne dans les prochaines semaines. Le klaxon et les lumières sont aussi importants que la transmission. Dans quelques semaines, on profitera d’une plus grande liberté et, Pa gen pwoblèm !
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