mercredi 11 janvier 2012

Découragé

Demain, ça va faire deux ans. Déjà, on sent que le niveau d’attention de l’évènement en a pris un coup. Que les médias soient moins présents, ce n’est pas surprenant. La nouvelle c’est comme le nouveau Tide, il faut toujours qu’il soit Ultra-Nouveau-Extra-Éco pour qu’on en parle. Ce n’est pas très grave, pas besoin d’eux pour que la mémoire émeuve. Ce qui me surprend, c’est de voir comment les haïtiens placent facilement l’affaire dans le tiroir de l’oubli. « C’est congé nationale demain, mais je serai au bureau quand même, on pourra se parler si tu veux » me disait un partenaire du ministère. Se parler de quoi ??? Ils sont plusieurs sur ce mode et à ce que je sache, il ne devrait pas y avoir trop de manifestations demain. On passe rapidement à l’étape du congé férié ‘normal’, comme la fête du travail qu’on célèbre en chômant … On verra quel sera le climat dans les rues de PAP, mais j’ai déjà le sentiment d’y accorder plus de signification que ceux qui m’entourent. J’ose presque penser que c’est la même chose pour plusieurs ‘blancs’ ou organisations internationales. « On a plus besoin de souligner à grand trait nos catastrophes depuis celle de l’indépendance, elles ne sont que ponctuelles. » Cetout est toujours aussi décourageant. « Découragé, Labadie, découragé … »

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis à Managua depuis quelques jours. Après le séisme de 1972 qui avait rasé le centre-ville, ils n'ont presque pas reconstruit. C'est pas mal, on dirait la campagne .

Anonyme a dit…

Le Nicaragua est souvent présenté comme "le deuxième pays le plus pauvre de l'hémisphère", ce qui laisse penser qu'un rapprochement peut être fait avec la situation en Haïti. Or c'est très insultant pour le Nicaragua parce que même dans nos délires les plus fous on ne pourrait pas rêver qu'Haïti, même dans cinquante ans, commence a ressembler au Nicaragua d'aujourd'hui .

Anonyme a dit…

Il y a plein de grands supermarchés au Nicaragua mais, contrairement à Port-au-Prince, on n'y retrouve pas de Pouilly-Fuisse ni de cette délicieuse terrine de cerf aux girolles. Ils ressemblent plus aux Métro de Drummondville .

Anonyme a dit…

Pensant que je me rendais dans une pseudo-Haïti, j'ai loué un gros 4x4. Je serais passé totalement inaperçu à Port-au-Prince mais ici tout le monde me regarde parce que j'ai la plus grosse voiture du pays. Le train de vie des bourgeois et des expats me semble bien meilleur en Haïti .

Anonyme a dit…

C'est normal que les blancs soient plus affectés par le tremblement de terre: ils sont plus fragiles. Par exemple, dans les pays blancs, la perte d'un enfant constitue pour sa famille une drame incommensurable alors qu'en Haïti cela fait partie de la normalité des choses .