mardi 28 février 2012

Les premiers seront les derniers

On pourrait analyser les liens qui se tissent entre le Venezuela et Haïti sous la lorgnette des tensions contemporaines qui caractérisent les rapports que les américains entretiennent avec Chavez. Et que Chavez entretient avec les américains itou. Comme trop souvent, cette analyse unidimensionnelle reste insatisfaisante. Dans l’histoire politique de la région, Haïti aurait joué un rôle important dans la longue lutte de Simon Bolivar pour dégager les pays d’Amérique du Sud du contrôle de l’Espagne. À cette époque (autour de 1815), Haïti est très riche (elle était la colonie la plus riche des Caraïbes au moment où l’indépendance de 1804) et est dotée d’une armée puissante. Haïti est également le premier pays à s’être doté d’une liberté politique en bottant le derrière d’un colonisateur. Rapidement, le pays se donne un budget ‘de développement international’ afin de soutenir la lutte antiesclavagiste dans les pays de la région et les États-Unis. Bolivar est venu trois fois se réfugier en Haïti afin de refaire ses forces, trouver de l'argent, des soldats et des armes pour continuer son périple de décolonisation. « Dois-je faire savoir à la postérité qu'Alexandre Pétion est le libérateur de ma patrie ? », dixit Simon Bolivar lors d’une rencontre avec le président haïtien, juste avant de libérer le Venezuela et devenir son premier Président. Une particularité de cette histoire est le fait qu’Haïti aurait souhaité que tout cet appui soit maintenu secret. Pétion ne voulant pas se mettre davantage à dos les puissantes coloniales (la France et l’Espagne entre autres) et les Etats-Unis qui s’étaient déjà lancé dans une guerre larvée pour empêcher le pays de se développer. Beaucoup pensent que ces pays ont réussi.

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