mercredi 25 avril 2012

Les ti-culs dans le collimateur

Vivre dans un pays comme Haïti, c’est entre autres chercher par quel bout prendre le malade pour enclencher la thérapie. Il y a ici assez de ‘problèmes fondamentaux’ pour vous offrir autant de ‘bouts’ que vous voulez. Pauvreté, magouille, sous-alimentation, analphabétisme, violence, environnement, plan d’urbanisme, impunité, … Bien évidemment, vous me direz que tout est lié et qu’à partir du moment où on attrapera comme il faut un des fils qui pend, l’ensemble de la courte pointe suivra. Peut-être !? Dans ce bordel de fils qui pendent, les kidlib demeurent ceux qui m’interpellent le plus, même à près trois ans Les kidlib sont ces jeunes abandonnés qui errent dans les rues à la recherche de kob pour survivre. Les plus jeunes ont 5 ou 6 ans. On les dit ‘libres’ parce qu’ils ont (ou auraient) été abandonnés par leurs parents. Plusieurs d’entres-eux auraient fuit les conditions misérables des milliers d’orphelinats qui peuplent ce coin du monde. Les kidlib sont partout où il y a de l’argent. Les alentours de tous les restos, bars ou commerces qu’aspirent les cartes Visa des blancs sont envahis de ces kidlib qui surveillent et ou lavent votre voiture. On les trouve aussi atour des feux de circulation, là où les voitures peuvent rester stationnées assez longtemps pour quêter un peu de kob ou dépoussiérer la machine avec un linge crasseux à faire peur. Presque toujours, ils sont en ‘gang’ avec tout ce que ce genre de phénomène pousse comme rapports de force malsains. Le plus vieux de 12 ans écrase les doigts du plus jeune de 6 ans pour récupérer le 5 gourdes qu’il vient de pêcher … On s’imagine facilement que les réseaux criminels bien organisés trouvent dans cette meute de novices tout ce qu’il faut pour maintenir leurs lucratives activités. Si demain on me donnait quelques millions à gérer en me demandant de m’attaquer à un ‘problème fondamental’ du pays, je placerais ces ti-culs dans mon collimateur. Développer un programme complet pour leur offrir autre chose que la rue et les inscrire dans un nouveau rapport au monde. Essayer au moins de leur offrir un autre avenir.

1 commentaire:

Monise, Marie, Philippe a dit…

Triste de constater que rien ne bouge vraiment, mais que fait l'Etat, il ne faut pas laisser ces enfants comme ça livrés à eux mêmes.
Déjà beacoup d'enfants livrés à eux même avant le séisme et maintenant c'st pire je pense.
A propos n'existe -t-il pas une grande et belle organisation représenté par de grande vedette... mais oui cette grande associtation chargé d'aider les enfants, les soigner, les protéger, les protéger afin d'éviter tout déracinement dans un pays étrangé oui c'est UNI... quelquechose non ?

Bisous
Marie