mercredi 4 avril 2012

On se posera la question plus tard

Une matinée d’ingénierie et d’architecture. Le tout aurait pu être long pour un sociologue, mais ce fut l’inverse. Une activité organisée par un projet financé par la banque Mondiale pour aider le ministère de la santé à se doter de structures de soins capables de faire face aux intempéries. Aux catastrophes naturelles qui menacent le pays pour être plus précis. Vous pensez au tremblement de terre, mais il faut aussi ajouter les cyclones, la pression et la dépression (que subissent les édifices) issues des très grands vents, les tsunamis, les glissements de terrain, les très fortes pluies, la liquéfaction des sols, les éboulements, la dégradation accélérée de certains matériaux,... Des experts de plusieurs pays venu donner des conseils aux haïtiens et aux blancs qui construisent ou prévoient construire des hôpitaux. Parce que des gens qui ont de l’argent pour construire de nouveaux hôpitaux, on n’arrive plus à les compter. C’est l’une des conséquences du tremblement de terre de 2010 et ce même si personne ne sait (ou ne veut savoir) comment l’État haïtien va récupérer ces nouveaux bâtiments et en assurer le fonctionnement. Il y a quand même de questions à se poser plus tard !! Donc des experts qui sont venus rappeler quelques variables essentielles à mettre dans les calculs et expliquer les défis de construire des hôpitaux en Haïti. Par exemple, j’ai entre autres compris (graphique à l’appui) qu’un édifice qu’on construit assez souple pour faire face au tremblement de terre, peut devenir une proie facile pour les vents de 200 km que pousse un ouragan. Un building assez rigide pour confronter les grands vents, s’écraserait au moment où la terre tremblerait. Pas facile donc de mettre dans une même équation toutes ces variables qui ont pour effet d’augmenter la complexité du travail et, de manière parallèle, les coûts de construction. L’objectif de toutes ces analyses et de tous ces calculs est d’arriver à construire un édifice qu’on n’aura pas à évacuer au moment d’une catastrophe naturelle, peu importe laquelle. Toute cette complexité et toutes ces exigences imposent une qualité d’ouvrage (et donc de main d’œuvre) que le pays ne semble pas toujours en mesure de fournir. Raison pour laquelle on importe une forte expertise internationale pour construire. De quoi confirmer une fois de plus que la majorité de l’argent qui entre en Haïti ne stagne pas longtemps ici avant de quitter l’île.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On pourrait construire des hôpitaux multipavillonnaires non pas selon les types de maladies mais plutôt selon les types de cataclysmes: anticyclonique, antisismique, antidérapant, anticorrosion, etc. On n'aurait qu'à déplacer les patients de l'un à l'autre selon la catastrophe du moment. Et ça permettrait de dépenser plus d'argent. La quintessence serait d'avoir tout en même temps: le pavillon du cancer anticyclonique, le pavillon du cancer antidérapant, etc. Tu devrais leur en parler .