vendredi 11 février 2011

Tirer le messager


Dans les bizarreries politiques des dernières semaines, il y a cette poursuite devant le parquet. Le gars qui a lu les résultats définitifs du premier tout en direct pour les télés et les radios, est actuellement poursuivi par trois ex-candidats qui veulent toujours voir les élections complètement annulée. On pourrait imaginer que c'est leur dernière tentative. Raisonnement trop simple... Voici donc l'argument de ceux qui tirent le messager devant le parquet. Des résultats, pour être officiels, doivent être affichés selon l’article xyz de la loi électorale. Dans les faits, ce porte-parole a lu des résultats qui n’avaient pas été affichés, donc des résultats qui n’étaient pas officiels. On a donc amené ce malfrat de force au parquet hier pour le questionner. Il prétend bien évidement avoir lu les résultats que ses patrons du CEP lui avaient demandé de lire, sans plus. Il doit donc revenir lundi devant le parquet avec le fameux document lu sur les ondes pour confirmer que ce document est bien un document officiel du CEP. Il devra de plus démontrer que ses patrons lui ont clairement demandé de faire cette lecture publique. Dans la dialectique hypertrophiée des ayisien quant il est question de , ou de ; dans la constitution ou de n’importe quelle loi, celle-là est l’une des plus rigolote. On Probablement que tous les ayisien sont des avocats, des dialecticiens en herbe du moins.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ubuesque! Ce genre d'événement dévoile un aspect intéressant de la "culture" haïtienne: la langue française détaché de la pensée. On aligne les mots pour faire joli, pour se faire valoir, pour séduire, pour créer une impression, comme de la musique. On a le vocabulaire, la grammaire et la syntaxe mais il manque la sémantique. Ce sont les mots qui poussent sur le sens plutôt que l'inverse. Le langage ne peut donc plus servir à la résolution de problème ni à la prise de décision rationnelle. Cela vient peut-être en partie du système d'éducation pourri. On retrouve moins ce phénomène chez les gens qui ont fréquenté Saint-Louis-de-Gonzague.

Anonyme a dit…

Avant qu'on m'en fasse le reproche, j'avoue que mon commentaire précédent n'a pas de lien très évident avec l'article de JF. Il m'a seulement fait penser au genre de discours qu'on tiendrait dans un tel procès et, de façon plus large, au genre de discours qu'on doit souvent endurer quand on fait affaire avec des haïtiens un peu éduqués (pas trop). JF, c'est ce que j'adore de ton blog: l'intelligence de tes commentaires stimule beaucoup notre propre réflexion.