vendredi 30 décembre 2011

La brume

Ce matin, la baie de San Francisco a baigné dans une brume épaisse jusque vers 11h00. Le temps était ‘cru’ comme on dit au Québec pour décrire un petit froid qui profite de l’humidité pour se frayer un espace entre les couches de linge. C’était cru. On passe probablement trop temps en Haïti à côtoyer une pauvreté extrême et généralisée pour arriver à bien saisir que dans cette brume opaque qui limite notre capacité de décerner les nuances, certains sont vraiment sur la touche. Hors de tout circuits économiques ou solidaires, aussi faibles soient-ils. Dans les grandes villes américaines que l’on visite (comme à Montréal), ces exclus nous sautent au visage. On les voit partout, trainant tout ce qu’ils peuvent trainer en plus de leurs dépendances et leur souffrance. Ces exclus plus facilement perceptibles qu’en Haïti, même la brume n’arrive pas à les cacher.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Est-ce que c'est comme ailleurs aux USA où presque tous les sans abris (et tous les gens qui prennent l'autobus) sont des noirs ?

Martine a dit…

San Francisco a une très grande population de sans-abri (de toutes les races et ethnies). Même après 8 ans, je ne m'y suis jamais habituée.
Un dossier sur le sujet: http://www.sfgate.com/homeless/