dimanche 4 décembre 2011

Vaccinés


Hier matin, j’écrivais à un ami de Québec qui prépare une petite visite en Haïti pour venir voir son vieux chum et la blonde de son vieux chum. Ce sera sa deuxième visite. Je lui écrivais une petite phrase très simple (pour ne pas dire simpliste) qui une fois terminée, m’afait sursauté : ‘Les haïtiens sont toujours heureux’. Sans trop réfléchir,j’écrivais tout légèrement cette ‘vérité’. Ok, j’exagère un peu, mais à côtoyer des haïtiens à temps plein depuis plus de trois ans, on comprend qu’ils ont au moins été vaccinés contre la tristesse ou la déprime. En fait, on cherche les défaillances quand on voit ces gens maintenir une joie de vivre pendant des décennies baignées dans une pauvreté extrême et ponctuées de crises politiques violentes, d’ouragans et d’un tremblement de terre dévastateur. Ici, on parle de résilience, pas de dépression. Ce flash du ‘bonheur’ m’est venu en pensant à l’adolescente québécoise qui s’est données la mort cette semaine. La fille estimait que la mort valait mieux que l’enfer de sa vie perturbée par des consoeurs d’écoles un peu trop harcelantes. Ou encore en lisant ce reportage dans La Presse de samedi sur les gens de Lanaudière dont la vie s’est arrêtée depuis que l’usine qui les embauche a décidé de transporter leurs jobs aux États-Unis en les laissant eux-mêmes au Québec. Ils sont déjà 8 ou 9 employés à avoir choisi la mort plutôt que cette vie qu’ils appréhendaient. Dans notre petite tête de québécois, le suicide est une option dès que l’insoutenabilité de la vie semble penser plus lourd que sa fin définitive. Les haïtiens ne parlent pas du suicide. Pas que ce soit tabou, simplement que ce n’est pas une éventualité.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je comprends que l'on puisse se suicider suite à de l'intimidation. Oh que oui! Ça détruit de l'intérieur. Pour l'avoir vécu jeune ado et adulte. Ça coute cher et ne se guérit jamais totalement.

Prozac vie avec dieu et vaudou ou vie réaliste avec joies et peines, bonheur et angoisses, je prends le second.

Toujours si intéressant ton blogue!

Zed ¦)

Anonyme a dit…

J'ai moi aussi été l'objet d'intimidation pendant une courte période quand j'avais dix ans. J'étais trop jeune pour être au secondaire et certains ados prolétaires sous-doués étaient frustrés que je sois toujours le premier de la classe (c'était l'époque où il y avait des notes). J'ai réglé le problème en donnant devant tout le monde le plus gros coup de poing possible sur la gueule de mon principal intimidateur (qui était deux fois plus gros que moi). Ensuite, pour lui faire sauver la face, je l'ai engagé comme garde du corps et nous sommes presque devenus copains .

Anonyme a dit…

Les leçons à tirer (non mutuellement exclusives) sont: 1) qu'il ne faut jamais envoyer ses enfants dans des écoles secondaires où il y a des prolétaires sous-doués (Brébeuf, les Marcelines et Saint-Louis-de-Gonzague sont de bons choix); 2) qu'il faut orienter les prolétaires sous-doués vers les écoles de réforme ou les écoles militaires; 3) que le coup de poing sur la gueule est parfois une excellente méthode de résolution de problème .

Anonyme a dit…

Anonyme

Je préfère l'approche réparation face à la victime et thérapie forcée pour l'agresseur/se. Pour cela, on a besoin de personnes adultes qui sont conscientes, allumées et se tiennent debout. Bien du travail à faire au Québec pour que beaucoup de gens se tiennent debout.

Comme adulte, j'aimerais la même approche, avec des travaux communautaires forcés et bien encadrés, de manière à cesser de se penser supérieur/e.

Zed