jeudi 7 avril 2011
L'anal
Vous avez bien lu, l’anal. Ce billet sera très freudien, ça doit être la faute de ma mère. Je sais que Ronfray a crucifié Freud depuis quelque temps (il doit être le 141ième), mais Freud, c’est comme l’allaitement ; ça dépend des modes. Parlez-en aux ayatollahs de l’allaitement qui sévissent auprès des québécoises... Donc l’anal, c’est ce spécialiste de la rétention qui en fait, fait chier ! Dans les environnements professionnels, il y a plein de ces anals (c’est plus joli qu’anaux). Je me souviens de mon premier job d’assistant de recherche où je circulais dans les pénitenciers pour mener des entrevues auprès de détenus ou encore analyser leurs dossiers. Il y avait toujours ce ‘screw’ qui faisait de la rétention. Le gars a les clés et il décide de faire poireauter ce petit fumiste des sciences molles qui vient interviewer la scrap qui dort de l’autre côté. En fait, moi pis la scrap, nous étions les seuls que le spécialiste avait vraiment le pouvoir de retenir. Le pouvoir de retenir... Un petit espace de contrôle qu’il n’allait pas laisser aller. Il me fallait donc beaucoup de patience et de diplomatie pour que le porte-clé desserre ses sphincters. J’ai vécu ce genre de phénomène tout au long de ma vie professionnelle, des spécialistes de la rétention sévissent partout. Ici, je pense qu’il y en a un peu plus qu’ailleurs dans le monde. Des fonctionnaires en ont fait une spécialité. Ils sont franchement capables de remettre en cause ton identité parce que le bleu de ta plume au début de ta signature, semble plus intense que celui à la fin de ta signature. «C’est la même personne qui a signé ? Avec la même plume ? Et pourquoi vous auriez changer de plume entre le début et la fin de votre signature ?» C’est parti pour que rien ne se passe pendant une heure, un jour, une semaine, ... «On analyse monsieur.» Une analyse de selles ? Je travaille également avec ce genre de personnage qui est capable de ralentir le bateau au complet parce que, parce que ... Parce qu’ils ont le pouvoir de retenir. Une signature, une lettre, un chèque, une autorisation, ... Autre démonstration du marronnage. Au lieu de se sauver, il t’empêche d’avancer. Même résultat, rien n'avance. Le pays n’est pas dans la merde pour rien !
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6 commentaires:
Le pouvoir c'est important: si on n'en a pas, peut-être qu'on est un esclave.
Et le pouvoir sur un blanc... c'est l'orgasme.
Il y a quelques années j'ai voulu m'ouvrir un compte d'épargne à la Sogebank. Mais la dame n'aimait pas ma signature et j'ai dû en inventer une nouvelle sur le champ devant elle, complètement différente de la première. Deux ans plus tard, j'ai voulu ouvrir un compte chèque à la même succursale. Mais je ne rappelais pas de la signature et la dame, la même, me l'a fait refaire au moins vingt fois jusqu'à ce que je me mette à crier.
Je suis sûr que c'est encore à ça qu'elle pense, le soir, avec son chum à l'intérieur.
Tu as bien raison de dire que l'abus de pouvoir c'est le pendant du marronnage. Le marronnage, c'est quand on sait qu'on est un esclave: on doit se sauver, faire semblant de travailler, voler le maître, etc. L'abus de pouvoir c'est quand on essaie de se faire croire qu'on n'en est pas un, qu'on est peut-être quelque chose comme un maître.
C'est comme le prisonnier et le screw: le prisonnier sait qu'il est une merde et le screw essaie de se faire croire qu'il n'en est pas une. Mais clairement ils sont dans le même champ social, celui de la criminalité, et ils existent l'un en fonction de l'autre.
Dans l'affaire Cantat, parler de culpabilité, de punition, de réhabilitation, c'est se cantonner dans le champ de la criminalité. Mais c'est dans le champ littéraire que se trouvent maintenant les enjeux.
Freak contrôle, voilà où certaines personnes trouvent leurs orgasmes.
J'appuie vos commentaires pour Wajdi Mouawad.
L'art et rien que l'art, nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité.
Friedrich Nietzsche
xenos
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