mardi 2 février 2010

Besoin d’un interventionniste


Peut-être je deviens fou ? Depuis le tremblement de terre, je me lave les mains au moins 45 fois par jour. Déjà fortement présente avant le tremblement de terre, la poussière est partout et nous colle sur le corps. La débarbouillette de fin de journée change de couleur assez vite. Un ami journaliste (pas les nouveaux des dernières semaines, mais un ‘vieux’ voisin de l’avenue Hôtel-de-Ville à Montréal) me fait suivre des articles fort pertinents publiés un peu partout dans le monde. Aujourd’hui, un article du New York Time en bonne partie repris par Le Monde. On ne faits pas dans la feuille de choux, comme vous pouvez lire. Un grand débat sur la planète internationaliste : Prendre politiquement le contrôle d’Haïti ou fournir à l’État assez de cash (ou de moyen économique pour en avoir) pour qu’il se débrouille seul. Je simplifie un peu, mais c’est ma qualité première. Un des constats des anti-aides serait le fait que l’appui fourni au pays depuis des décennies (ça se calcule en milliard de $) n’a jamais rien donné. L’autre constat serait que la communauté internationale a déjà démontré sa capacité à foutre le bordel dans un pays en reconstruction. En contre-argument, il existe un constat assez fort à l’effet que l’État ayisien serait incapable de soutenir adéquatement la reconstruction du pays. Même sa construction ! Des problèmes de compétences et de corruption le disqualifieraient. Quoi faire ? La fameuse allégorie simpliste du développement (montre à quelqu’un à pêcher au lieu de lui donner du poisson) a déjà démontré sa caducité. Comme si la survie ne tenait qu’à la connaissance du maniement de la canne ! Faut quand même que tu t’assures qu’il y ait du poisson dans le lac et que tu puisses garantir un approvisionnement adéquat pour les prochaines années. Faut contrôler les braconniers par exemple. On arrive à une solution qui, selon moi, s’appuie sur un interventionnisme de la communauté internationale, un interventionnisme fort et sensible en même temps. Un interventionnisme, que l’on peut appeler une tutelle si vous le souhaitez, avec un vrai plan de développement de l’État haïtien et un plan de sortie (pouvoir par pouvoir par exemple). Quelque chose sur au moins quinze ans, le temps de former quelques générations nouvelles et de structurer un État qui se respecte. Donc qui respecte sa population.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Comment ne pas être saisi par les mots que vous écrivez. Voilà 6 ans qu'une partie de mon cerveau est connecté Ayiti et que toutes les ayïsiens que l'ai pu rencontrer aussi bien en Ayiti qu'en France réclament cette mise sous tutelle. Une très bonne amie, avocate à Port au Prince durant une époque m'en parlait déjà lors du "départ" de Titide... elle souhaitait une tutelle américaine.. ou française mais une tutelle !
Oui mais les ayitiens sont des femmes et des hommes qui chérissent au délà de tout leur liberté, les USA leur inspire de l'envie, mais ils ne s'y reconnaissent pas... et la France qu'ils aiment pour sa culture, pour sa révolte, pour son esprit libertaire... ils en ont divorcé et ne veulent plus rien lui devoir !
L'ONU alors ?
Souhaitons leur, souhaitons nous à nous qui sommes un peu de là aussi, de trouver cette tutelle qui leur perttent de gagner leur autonomie en conservant leur identité.
Encore une nouvelle fois bravo pour votre engagement, pour le partage de vos passions, de vos convictions. Merci.
Marie-Paule

Luc Séguin a dit…

Vous dites recevoir des articles fort pertinents d'un ami journaliste. Vous savez ce qui serait très utile? Que vous partagiez ces articles avec vos lecteurs qui, comme moi, sont avides de comprendre. La plupart des articles que je peux lire viennent de journalistes-touristes qui n'ont pas une réelle connaissance d'Ayiti.