jeudi 11 février 2010

Déficit de confiance


J’ai écrit un billet sur la confiance il y a plusieurs mois (http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/2009/09/les-suites-de-la-dictature.html). Je parlais en fait des suites logiques de la dictature. Perte de confiance en l’autre, ce voisin ou ami avec qui tu prends une Prestige. En ton frère ou ta sœur. Même en ta mère. Perte de confiance envers les représentants de l’État, dans la mesure où il représente un État en qui tu ne peux faire confiance. C’est cette absence de confiance que les ayisiens ont vu une autre fois se concrétiser depuis le 12 janvier. Confiance en l’avenir ? Dans une tente pour plusieurs mois, rien pour entretenir la vie et l’avenir de ses timoune. Rien de plus pour la grand-mère à la jambe cassée qu’on doit transporter aux toilettes sur le bord de la rue trois fois par nuit, les fesses à l’air trois fois par nuit. Ai-je bien écrit trois fois par nuit ! Cette odeur de merde et d’urine mélangées qui nous bouche les narines pour le reste de la vie. Confiance en ce Minsitère des travaux publique et de la construction (MTPTC) qui nous informe des édifices qui devront être démolis, ou pour lesquels la démolition devra être terminée. Confiance en cette Police nationale haïtienne (PNH) qui a comme premier mandat de nous protéger des brigands et arnaqueurs qui flairent les occasions : « Tu veux une tente ? Je peux peut-être t’aider. » ; « J’ai un ami docteur, il peut voir ta mère si … » ; « Un visa pour la Républiques, c’est facile … ». Confiance en cette communauté internationale qui distribuera un jour, bouffe, eau, médicaments ou tentes. Confiance en la main invisible d’Adam Smith, ce marché naturel régulateur de tous les maux. Confiance en soi même, ébranlé par le tremblement de terre et ses répliques. Un déficit de confiance, à ajouter à l’équation du budget.

4 commentaires:

Marico Renaud a dit…

Il y a des pluies qui sont vraiment des pleurs... Je pense sans arrêt à leur quotidien à tous ces gens sous les tentes ou dans des abris de fortune. Le vrai quotidien: trouver le moyen de se nourrir, de se laver, prendre soin de.... etc.
L'impuissance, faire confiance à..., espérer, survivre. Étonnant que nombre d'entre eux soient encore capable de sourire!
Je me rappelle parfois notre "crise du verglas" et les "drames" qu'elle a suscités! À la comparaison, je vous laisse conclure.......
Merci, merci et bon courage!

Cacawet a dit…

Crisse que t'es toff !
Moi je suis une moumoune.
Pendant la la crise du verglas, apres 21 jours sans électricité, je braillais.

Maryannic'k a dit…

Vendredi 12 février: Nous sommes loin à des miles d'océan mais nous sommes près de Vous en pensée .
Ce qui suit est peut être idiot mais j'espère que dans la reconstruction, quelqu'un pensera à élever un édifice, un symbole, un endroit pour se recueillir de tous ceux qui sont restés sous les décombres et ceux enterrés sans sépulture, Aytiens, Canadiens, Français et d'autres nations

guy a dit…

J'écoute la cérémonie d'ouverture des Olympiques a Vancouver`.

Et qui vois'je ... la plus 'illustre' des enfants d'Haiti,Michaelle Jean !

Pour une fois qu'elle aurait pu étre utile et aider son pays ... NIET !!! pas un mot sur le sort d'Haiti :-((((

Elle avait un auditoire de millions de personnes et leur rapeller,de ne pas oublier le drame Haitien.

Honte a toi Michaelle Jean