jeudi 25 février 2010

PDNA


Je m’active à faire des choses que je dénonçais sur ce même blog. Journée complète de travail sur le PDNA (Post Disaster Needs Assessment). Le PDNA est une stratégie coordonnée par les différentes agences des Nations Unies dans une situation de crise humanitaire. Le modèle a évolué depuis les dernières années, mais disons qu’on a plus ou moins deux semaines pour déterminer les besoins du pays dans tous les domaines imaginables ; santé, éducation, justice, voiries, … Quelques centaines de personnes réunies autour de tables ‘thématiques’ dans une grande salle d’un hôtel resté debout. Shaké pas mal, mais toujours debout. Deux semaines à faire un bilan pré-séisme, à identifier les impacts du séisme, à définir les orientations et les stratégies à court, moyen et long terme. Six mois à un an, une année à deux ans et deux à cinq ans. Le rapport qui sortira de ce vaste exercice servira de base de travail lors de la conférence de New-York où les différents bailleurs s’engageront à financer un ou l’autre des aspects de ce PDNA. Hors du PDNA, point de salut ! On voit toutes les grandes organisations internationales se lancer activement dans les travaux ; l’OMS veut qu’il y ait de l’argent pour la santé, l’UNESCO pour l’éducation, la FAO pour l’agriculture, … Les pays font la même danse pour être sûrs de financer certaines dimensions du PDNA, question de demeurer des joueurs actifs en Haïti. Les petits joueurs comme moi veulent continuer à aider leurs partenaires en sauvant l’expertise et les contacts qu’ils ont développés dans le pays. L’implication du pays sinistré dans ce genre d’exercice varie bien évidement en fonction de son niveau d’organisation, tant au plan gouvernemental que de la société civile. Disons simplement qu’il y a davantage de blancs dans la salle que de noirs… J’ai au moins la chance – pour ne pas dire le privilège - de travailler avec un partenaire haïtien très dynamique, il donne la couleur locale au PDNA.

5 commentaires:

Marico Renaud a dit…

Il faut ce qu'il faut n'est-ce pas? Il faut coordonner pour arriver à des résultats! Dommage que les Aysiens ne soit pas plus nombreux! Bon courage et bon boulot!

cotcinelle a dit…

Salut JF et Jo,
je vois que les commentaires à ton blogue se font de plus en plus rare...mais faut-il s'en surprendre! ici aussi la cause d'Haïti sussite déjà moins d'intérêt, les Grands Jeux ont pris la relève (c'est plus glamour)jusqu'à la prochaine tragédie qque part d'autre...pathétique!!! Je suis sûre par contre que nous sommes tous encore aussi nombreux à te lire et à se tenir au courant...d'une autre façon. Il me semble que ce qui se fait selon ce que tu racontes semble assez logique comme stratégie.
Bonne suite. Danielle

framboise a dit…

en rentrant d'une semaine de vacances je lisais "libé" qui a fait qq pages sur haiti en interviewant des personnes plus ou moins jeunes sur leur futur
qq journaux font encore des articles
ouf!

Xenos a dit…

Encore dans le mille, Jean-François.
On dirait que la reconnaissance et la recherche d'expertises en ressources humaines du milieu donnent plus de maux de têtes que d'aide à ces organisations structurées, comme une PDNA.
J'suis pas surprise.
J'accuse les modèles de communications et les conventions figées des CA et les multitudes paliers hierarchiques qui finissent par se perdrent eux-même dans leur maison de fous.
Je travaille sur le terrain comme toi, ailleurs et dans une autre forme d'urgence. C'est pareil.
Les liens que j'ai créer, à vivre avec les personnes, me permettent de les présenter comme étant des ressources extrêmement riches en savoir et en qualité d'être.
ben crisss, aussi sont-ils en minorité autour de la table(s).
Il n'y a pas que des sourds et des rigides autours des ces organisations mais le patern qu'il faut suivre devient le nerf de la guerre pour tout le monde. J'ai connu bon nombre de personnes ressources affiliées à ses organisations. Elles aussi avalaient leurs créativités pour suivre la ligne de communication.
C'est pourquoi j'aime tant assister à une rencontre officieuse avec les Premières Nations et les conventions que je décris. La boucane, les plumes, le temps tout est bousculé. Et je vois le mal aise, la peur de perdre le fil.

C'est personnes que tu connais doivent effectivement prendre du pouvoir et de mon côté je m'efforce de faire un passage et de maintenir le lien entre mes officiels et les officiers.

à l'âge que je suis, c'est une question de tenacité.
Je suis désolée d'avoir été si brouillon dans ma communication. Ce fût un jet sans relecture et une écriture toute pressée. Tout ça aussi pour vous dire que je ne lâche pas votre coin du monde et je viens vous lire souvent. Je me manifesterai de temps en temps...mais seulement quand j'aurai pris mes médicaments....blagounette.....

Anonyme a dit…

Jean François !
Plus nous sommes petits joueurs, plus nous sommes efficaces car plus près du" plancher des vaches": à même de sentir le terrain, les contraintes, les non dits et de communiquer au plus vrai avec les Aytiens...
Mais j'imagine bien l'énergie que tu dois dépenser en "réunionite", en rédaction de rapports pour défendre tes idées et celles de tes partenaires...
Pourvu que les grandes institutions, aient une réelle synergie, ne soient pas contre productives et écoutent ce qui se pense localement.
Maryannic'k