mardi 27 juillet 2010

Après un pasteur, un rappeur !


Samedi soir dernier, on soupe chez des amis. Comme toujours, le sujet de conversation est Haïti. Rien à faire dans ce pays, on ne parle que de ça. Même lors de la coupe du monde, on ne parlait que des deux enfants du pays qui étaient en Afrique du Sud et jouaient pour leur nouveau pays d’adoption, ou encore de la seule participation d’Haït (1974) à la coupe du monde et du but qui a fait l’histoire, celui d’Emanuel Sanon contre un gardien italien qui n’avait pas été déjoué depuis 19 parties. Dans les sous-thèmes abordés, il y a eu cette rumeur de la participation de Wyclef Jean (The Fugees) à la course à la présidence d’Ayiti. ‘Après un pasteur, pourquoi pas un rappeur ?!’, Jo est arrivée a fait rire tout le monde. Une grande star mondiale du rap, Wyclef Jean est devenu un espèce d’emblème national pour la population haïtienne. Il se draperait dans le drapeau dès qu’il en a la chance, même s’il a quitté le pays à l’âge de 9 ans. En 2005, il a créé Yele Ayiti, une organisation très active auprès des jeunes des quartiers les plus défavorisés. Le gros enjeu concernant sa candidature concerne la constitution, plus spécifiquement la définition des critères pour se présenter à la présidence :

Être haïtien d'origine et n'avoir jamais renoncé à sa nationalité : Pas certain… le pays ne reconnaît pas la double nationalité, ce qui force plusieurs personnes à ‘perdre’ leur nationalité haïtienne dès qu’ils en acceptent une autre. Je ne connais pas personnellement M. Jean, mais j’imagine bien qu’il détient tout de la nationalité américaine, l’enjeu est de savoir s’il souhaite déchirer son passeport américain.

Être âgé de trente-cinq (35) ans accomplis au jour des élections : Sur cette question, ça ne pose pas de problème, à moins que ses parents aient quitté le pays sans les papiers de naissance officiels de leur fils-future-vedette. Il faut savoir qu’ici, plusieurs personnes n’ont aucune idée de leur date de naissance et que les registres civils sont souvent inexistants ou inopérants. Depuis le tremblement de terre, ce problème est encore plus criant. Partons du principe que ce n’est pas le cas pour Wyclef.

Jouir de ses droits civils et politiques et n'avoir jamais été condamné à une peine afflictive et infamante pour crime de droit commun : Ce serait OK pour les condamnations selon les infos que j’ai glanées sur le net. Pour la jouissance des droits civils et politiques, voir le point plus haut sur la citoyenneté.

Être propriétaire en Haïti d'un immeuble au moins et avoir dans le pays une résidence habituelle : Bonne question, est-il propriétaire d’un immeuble et a-t-il une résidence habituelle ici ? C’est sans compter le problème des documents fonciers pour confirmer son statut de propriétaire. Pour la résidence habituelle, je ne gagerais pas une gourde !

Résider dans le pays depuis cinq (5) années consécutives avant la date des élections : Là, ça frappe fort, la fin approche...

Avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable des deniers publics : Pa gen pwoblèm.

Disons donc que Wyclef Jean a quelques morceaux de béton à contourner pour arriver dans la course et qu’à première vue, sa candidature apparait illégale. ‘Labadie ! T’es trop naïf, penses-tu vraiment qu’on applique aussi simplement notre constitution. Si des gens bien placés y voient un intérêt, la constitution sera contournée. Ne t’inquiète pas pour lui’.

1 commentaire:

Monise, Marie, Philippe a dit…

Et pourquoi pas en France n a bien des clowns !

Marie