vendredi 9 juillet 2010

Six mois plus tard


Un de mes collègues est dans le vide depuis six mois : ‘Je continue ma vie ici ou tente de m’en reconstruire une ailleurs ?’ La même question posée de manière aigue dans les semaines qui ont suivi bagay la, qui continue de se poser de manière lancinante depuis des mois. Des pays amis ont annoncé qu’ils allaient ouvrir les portes, mais probablement que les pentures ne sont pas bien lubrifiées. Ici, rien n’a été proposé à la population. Doit-il reconstruire sa maison ? Peut-il ré-inscrire les enfants dans un parcours scolaire qui leur sera profitable ? Est-ce que l’activité économique va permettre à sa femme de reprendre le travail ? Un trou noir dans ce pays de noirs. Je l’ai déjà écrit, parmi les avantages que la couleur de ma peau m’offre, il y a toujours cette option de rentrer à Mtl. Un luxe dans le présent contexte, un luxe qu’il n’a pas. Qu’il n’y ait rien de jouer six mois plus tard pour la grande majorité de la population est triste mais reste compréhensible dans le contexte politique haïtien et de son aide internationale permanente. Mais que mon collègue ne puisse percevoir aucune lumière à l’horizon, même infime, là est le drame. La catastrophe, c’est ce néant !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonsoir Jean François
Sur France 2 , ce soir nous avons eu un reportage télévisé "intitulé Haïti , 6 mois après ...."relatif aux "Cocobés" et à l'action de Handicap International dans la rééducation des personnes qui ont été amputées suite à bagay la .
je laisse à ceux qui veulent en savoir plus, la lecture de l'article du Nouvelliste du 15 juin dernier:

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=80516

Je viens d'apprendre ce nouveau mot créole: "cocobé" et la traduction me reste en travers de la gorge