mercredi 25 mai 2011
En attendant ton retour
La pluie a réinvité sa saison à danser cette année encore. Comme toujours bien évidement ! On est donc depuis quelques semaines en période des pluies, période qui devance celles des ouragans (on en parlera quand ce sera le temps, une chose à la fois). Avec la nouvelle saison des pluies, se passe ce que tout le monde appréhendait, une recrudescence du choléra. On revoit les tap-tap transformés en ambulance circuler dans les rues. Ce n'est pas encore la gadoue, mais ça pourrait le redevenir. En fait, les ONG et les organisations internationales avaient plié bagages en janvier au moment où l'épidémie s'essoufflait. "Ils attendaient une autre catastrophe pour pouvoir tirer des fonds, venir tout chambouler dans le système pour théoriquement nous aider, repartir dès que la crise ralentira et attendre la prochaine saison des pluies pour relancer leur machine à billet. Le marché de l'aide m'exaspère..." J'ai répondu à mon collègue qui manifestait son impatience qu'ils n'auront peut-être pas le temps de repartir, les ouragans sont aussi à nos portes. "Tu sais, les charognards de la misère ont trouvé un buffet en Haïti, ils n'on ni l'intention ni l'intérêt de partir trop loin." Je ne suis pas tout a fait certain de partager pleinement l'opinion de mon collègue, mais une chose est certaine, on n'a pas fait grand chose pour ramener les messages et les activités de prévention, sûrement une stratégie qui avait permis de ralentir l'épidémie en janvier dernier. Il faut dire également que le gouvernement (et Préval qui avait fait de la lutte au choléra son activité principale à l'automne) n'a rien fait depuis janvier pour prévenir une trop forte recrudescence. Pas vraiment le temps, tout ce beau monde était en élection.
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3 commentaires:
Je ne suis pas loin de partager l'opinion de ton collègue sur les "charognards de la misère". Le seul bémol serait que la plupart ne sont pas pleinement conscients d'être des charognards. Mais est-ce une excuse? Et très peu reconnaissent qu'aucun pays ne s'est jamais développé grâce à l'aide internationale .
Les pires ce sont les petites ONG étrangères qui arrivent avec leurs petits projets (sans tenir compte des besoins et sans demander l'opinion des principaux intéressés), qui engagent des escrocs locaux (parce qu'ils parlent anglais), qui envoient de l'argent qu'ils se font voler en grande partie (sans s'en rendre compte) et qui génèrent le chaos et la corruption. Il y en a plein dans mon coin.
L'autre jour, certaines de ces ONG se plaignaient de la corruption. Je leur ai dit que la meilleure façon de réduire la corruption serait qu'ils retournent chez eux. Mais ça n'a pas été très bien reçu ...
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