lundi 2 mai 2011

Nationalité


Comme aux États-Unis, certains s’inquiètent ici de la nationalité de notre Président. Est-il vraiment haïtien ? Ou plutôt, a-t-il renoncé à sa nationalité haïtienne pour épouser l’américaine ? C’est commun ici, dès que les gens en mesure de se déplacer vers le Canada, les États-Unis ou la France ont l’opportunité de coller leur photo sur un passeport étranger, ils en profitent. Disons que dans la vie en générale, un passeport canadien est plu avantageux à montrer qu’un passeport haïtien. Plusieurs de mes collègues haïtiens ont ce passeport étranger qui leur permet de voyager plus facilement, ou de se faire rapatrier en cas de petites complications naturelles ou sociales. Le hic, est que ces personnes vivent dans l’illégalité dans la mesure où la mère patrie ne reconnait pas la double nationalité. Haïtien et rien d’autre selon la constitution. On se retrouve ainsi avec plusieurs personnes qui voyagent avec deux passeports sans que l’État ayisien ne soit réellement au courant. Pas besoin de vous raconter à nouveau la petite expérience du livre bleu pour que vous compreniez que la fonction publique haïtienne éprouve certaines difficultés à émettre et à contrôler le (ou les !) passeport de ses citoyens. Personne ne sait vraiment qui a un ou deux passeports. On conserve donc son passeport haïtien tout en renouvelant en douce son passeport canadien ou américain. Est-ce le cas pour Martelly ? La question est posée, surtout que certaines ambassades auraient confirmé que son nom avait été associé à un numéro de passeport américain. Pas un vrai débat politique, mais le genre de petit crochet insignifiant sur lequel des ennemis peuvent s’agripper pour longtemps. Parlez-en à Obama ! Cette question de la double nationalité est actuellement sur la table. Préval avait lancé une réforme de la constitution qui entrouvrait cette porte, Martelly quant à lui, s’est engagé à l’ouvrir complètement. Le pari est que ces haïtiens qui sont devenus riches à l’extérieur du pays pourront plus facilement revenir investir ici si on leur reconnait la nationalité haïtienne. Il y a effectivement certains droits (droit de propriété par exemple) accessibles uniquement aux nationaux. Je suis également certain que plusieurs haïtiens de la diaspora qui ont déchiré leur passeport avec une petite larme dans les yeux, seront très heureux de reprendre leurs droits, peut-être même une partie de leur identité.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En ce qui concerne le droit de propriété, un étranger peut posséder une maison pour y habiter et une autre comme place d'affaires. C'est dans la constitution. Le seul problème c'est qu'il ne peut pas posséder le terrain. Mais cela se contourne facilement en créant une société anonyme haïtienne.