samedi 16 janvier 2010

Quatrième lendemain : 3


23 heure 55 : J’ai pu parler pour la première fois à plusieurs de mes collègues et de mes partenaires aujourd'hui. Certains ont perdu des proches, mais au total, plus de bonnes nouvelles que de mauvaises ; drôle de comptabilité… Plusieurs d’entre eux dorment depuis mardi dernier dans des parcs de fortune et pour dire honnêtement, je ne vois pas quand et comment ils pourront se reconstruire une maison. Cette question là se pose pour l’État au complet. Plus de bureau du Ministère de la santé, plus de Faculté de médecine, plus de Palais de justice, plus de Palais national, … la liste n’en finit plus. Dans toutes ces histoires, se dégage encore une fois la grande humanité de cette population. Pour les cinq scènes de violence que les médias nous montrent en boucle, il y a 3000 démonstrations de courage et de sollicitude. On était tombé amoureux des haïtiens dès notre arrivée, leur force nous émeut aux larmes maintenant. Je me suis fait qualifier de bon neg aujourd’hui, l’accolade valait tout.

9 commentaires:

gv a dit…

JF et JOJO

Il est 10 hrs samedi matin, bien au chaud en toute sécurité, un café à porté de main. Depuis les premiers tremblements jusqu’à aujourd’hui , le temps s’est écoulé de façon régulier, comme avant. La pensée est avec vous, mais le corps demeure ici.

Oui nous sommes sensible émotivement par ce qui se passe en Haiti, mais pas touché dans notre intégrité physique. Quatre heures d’avion c’est court, mais quatre heures d’avion c’est quand même une sacré distance à pied, tout est relatif surtout la détresse.

Nous sommes loin , très loin pour pouvoir comprendre le malheur que vit présentement cette population. Les mots, les images ne peuvent rendre compte de l’horreur de la situation.

L’après-midi du 12 Janvier 2010, moi et la famille proche avons vécu quelques heures d’incertitude avant de savoir finalement que vous étiez sains et saufs. Une fois la poussière d’émotion des premières heures tombées, on se questionnne sur les sens à donner à tout cela. Pourquoi l’autre qui est entré au super marché quelques minutes avant toi est sous les décombres et pas toi.

La douleur n’est pas portée par ceux qui quittent, mais bien par ceux qui restent, malheureusement. Ceux qui on quitté Haiti en laissant leur enveloppe terrestre sur place sont les plus chanceux dans cette catastrophe, nous ne devrions pas les rappeler, ceux qui restent par contre et qui pleurent leurs proches, doivent pouvoir compter sur notre compassion et notre soutien dans toutes les directions.

JF et JoJo vous avez accepté d’aller (travailler) en Haiti par choix, sans la totale approbation de vos amis et famille proche. Vous avez laissé confort, mais surtout, vous avez accepter de prendre un risque, et ça c’est l’empreinte du courage, de la volonté d’être , du besoin de s’impliquer socialement et de partager. Vous êtes un modèle pour nous et nos enfants. Nous étions fier de ce que vous avez étiez avant que vous partiez pour Haiti, pas surpris de voir ce vous faites maintenant là-bas pour aider.

Nous avons la chance de vous avoir vivant ce qui nous permet de vous transmettre ces quelques mots de soutien. Ce sont ces même mots qui vous aurait été lu si vous n’aviez pas survécu à ce désastre. Nous aurions ajouté que Jean Francois et Johanne avaient vécu sur terre selon des principes et des valeurs reçu de leurs parents. Ils avaient aussi su transmettre à ceux qui les cotoyais ces même concepts de justice, d’égalité et de partage.

Plusieurs témoignages de support et de reconnaissance venant de plusieurs de membre de la famille élargie vézina labadie nous on demander le l’information.Vous n’êtes pas seul.

Johanne et François nous vous soutenons entièrement dans ce que vous êtes et ce que vous faites, nous vous aimons et avons très hate de vous revoir.

La famille Vézina-Labadie

Anonyme a dit…

A force de lire des articles sur Haïti et de voir des images sur le séisme on en vient presque à oublier que ceux qui subissent les affres du tremblement de terre ce sont des humains. Votre témoignage est d'une vérité sincère et poignante et rappelle justement l'essentiel. Courage et bravo.

Anonyme a dit…

super bon blog.

Vous ne croyez pas que les journalistes que vous héberges prennent la place de vos collègues Haïtiens sans toit...
Suzanne

Franky a dit…

Émouvant et touchant ton dernier texte, Jean-François...
Bon courage Francine (GRIS)

le vosgpat breton a dit…

Bonjour .
La tv ne nous montre pour l'instant que le désastre de Port au Prince.
Les villes du nord et de l'est d'Haiti sont-elles à votre avis aussi malheureusement et intensemment touchées ?
Je vous souhaite bon moral car je suis sur que le courage ne manque pas...et deux mots face à ce désastre...
espoir et tenacité...
amitiés

cotcinelle a dit…

Salut à vous deux,
je ne sais pas jusqu'à quel point vous avez des nouvelles d'ici, mais tout se mobilise pour Haïti...pour combien de temps? c'est la question! quand un autre centre d'intérêt apparaîtra est-ce que ce déploiement cessera...quels intérêts par exemple les amerlocs y trouvent-ils...bien inquiétant.
Je vous suis de près, Danielle

Anonyme a dit…

Dimanche 17 janvier 16 heures en France :
Merci de votre appréciation de la situation ... je garde le lien vers votre blog pour garder mon lien de compassion avec les Haïtiens et pour éviter le "sensationnalisme" des médias qui ne font que dupliquer à l'infini des annonces identiques récupérées les uns sur les autres.
On parle d'exode vers les campagnes, ce qui peut se comprendre en termes de survie. Existe t-il des sources d'eau potable en dehors de la ville ? Cordialement.
Maïté

France a dit…

Salut Jean-François,

C'est la première question que je me suis posée, comment pourront-ils se reconstruire une maison ?

Maintenant une autre question me revient en tête depuis deux jours. Étant donné que tous les ministères sont disparus, les haïtiens, employés de l'État à la grandeur du pays recevront-ils leur salaire à la fin du mois ?

Merci de continuer à nous informer.

Bon courage et soyez prudents.

France

Anonyme a dit…

Merci Jean-François de continuer de nous partager votre vie, à toi et Johanne, même dans des moments aussi difficiles.

Pour Suzanne; C'est facile de juger et de penser à la place des autres, surtout lorsque la situation ne nous implique pas personnellement. Il suffit de lire l'actualité avec un peu de rigueur pour constater à quel point la situation est chaotique. Il y a tant de gens sinistrés, de malades, de blessés et si peu de ressources et d'organisation pour les aider. Pour des centaines de milliers, il n'y a pas d'eau, pas de nourriture. Je ne connais pas personnellement Jean-François, mais je me doute que dans une situation de crise, les gens ont davantage besoin, de la part des autres, de confiance en leur jugement, d'amour et d'encouragement.
Caroline