jeudi 2 septembre 2010

Le médecin 2

J'oubliais de vous raconter dans mon billet d'hier soir que les médecins ayisien ont cette réputation d'avoir un flair clinique hors du commun. Comme si l'absence de technologies et de moyens forçait le développement de compétentes différences, davantage liées au rapport au patient. Alors que la technologie et le contexte légal (la crainte des poursuites) poussent nos médecins à développer un mode d'intervention davantage préventif. On objective notre intervention en cherchant le plus de résultats de laboratoires ou autres, limitant ainsi au maximum tout espace de subjectivité dans l'intervention (ou d'intersubjectivité ce qui serait encore plus dramatique). L'autre aspect de cette pratique est l'utilisation de toute la batterie de tests possibles (pertinents ou non) pour éviter d'être blâmer de négligence. Les médecins ayisien sont également très questionneux. La première dimension qu'ils abordent en détail est l'alimentation. C'est aussi cette dimension qui revient le plus rapidement dans les recommandations. L'activité physique y passe itou. La consultation va durer un bon 30 minutes, nettement plus que le 7 minutes de nos amis québécois. Ceux qui font des stages réguliers aux USA, au Canada ou en France ont le double avantage de maintenir cette dimension humaine et globale de leur art, tout en nous assurant un rapport aux connaissances et aux intervention le plus optimal. Je vous le dis, le meilleur des mondes.

2 commentaires:

Une femme libre a dit…

Et même ceux qui professent à l'extérieur d'Haïti semblent conserver ces qualités humaines dont vous parlez. Ma tante de 86 ans s'étant plaint à son endocrinologue d'origine haïtienne qu'elle ne parvenait pas à se trouver de médecin de famille, il a considéré la situation tellement inacceptable qu'il tient ce rôle auprès d'elle depuis lors. Vous en connaissez beaucoup vous, des médecins spécialistes qui en feraient autant?

Élisabeth a dit…

Suite au deux derniers billet : Mon mdf (pas monde sans frontière mais médecin de famille), je le trouve trop subjectif encore.... Pis pas moyen de changer : on prend plus de patients, qu'ils disent chez les autres. J'en veux un comme ça ; pourraient pas entraîner une couple de nos québécois, ces médecins ayisiens !
p.s. J'a-do-re ton carnet.